_ Alors, comment tu te sens?
_ Comme sur un petit nuage.Les étoiles pleins les yeux, Louis plongea son regard dans le mien, un grand sourire placardé sur son visage. Depuis que je le connaissais, c'était bien la première fois que je le voyais heureux. Alors, le rictus sur ses lèvres ne put qu'être communicatif.
_ Et comment ça se passe avec tes coéquipiers?
Tout à coup, la joie qu'il ressentait quelques secondes plus tôt disparue. Merde, sujet délicat visiblement.
_ Ils me trouvent... Bizarre. Lorsqu'ils m'invitent à passer du temps avec eux, je trouve toujours une excuse pour les éviter. Je ne me mélange pas à eux comme ils le font. Résultat, je ne suis jamais détendu sauf lorsque je suis au poste. Si on peut appeler ça être détendu, bien sûr! Ria-t-il. Un de mes coéquipiers a failli mourir plusieurs fois depuis mon arrivée, par chance j'ai réussi à lui éviter une mort prématurée répétitive. Mais rien ne m'assure que ce sera comme ça à chaque fois. Et si jamais je loupais ma chance de le sauver? J'aurai sa mort sur la conscience.
_ Tu as un don qui te permets de le prévoir et de pouvoir changer le cours des choses, certes. Mais il est inutile de te mettre la pression à ce sujet, s'il doit réellement mourir, c'est que c'est son heure et qu'il y passera à un moment donné, lorsque tu auras le dos tourné. Si son âme doit être prise, elle le sera. C'est dur à dire et à comprendre, mais c'est comme ça. Si tu n'avais pas été là, comment aurait-il fait? Il n'aurait pas pu s'en sortir. Mais crois-moi sur parole, tu as su lui rallonger la vie et ça lui a permis de profiter un peu plus la vie, et même s'il ne sait pas que c'est grâce à toi, s'il le savait, il te remercierait. Jamais, mais jamais, tu ne devras t'en vouloir de ne pas avoir réussi à l'épargner. Tu m'as déjà dit que ça n'arrivait qu'une fois habituellement, et cette fois-ci c'est régulier. Alors, c'est qu'il se doit de partir pour un long voyage. Épargne tes coéquipiers en évitant de les laisser s'attacher un peu trop à lui, ça pourrait les affecter et les rendre émotionnellement instables.
_ Je n'abandonnerai pas. Tant qu'il sera dans mon champ de vision, je ferai mon possible pour que la Faucheuse le laisse tranquille.Un silence profond s'en suivit. Mais ça ne me dérangeais pas, loin de là. J'appréciais le calme, me permettant de profiter de la brise qui s'écrasait sur mon visage, faisant virevolter mes longs cheveux. Je m'autorisais même à fermer les yeux, en totale confiance. Ce soir, j'étais bien. Le crissement des feuilles au gré du vent, les oiseaux s'envolant, la respiration, le parfum et les battements de cœur de Louis m'apaisaient plus que ça ne le devrait. Ce moment d'aisance ne dira que trop peu de temps, l'homme à côté de moi touchant la peau de ma main du bout de ses doigts. Je le regardai faire, mais ne l'en arrêtai pas pour autant.
_ C'est froid... chuchota-t-il plus pour lui-même.
_ Ce n'est pas agréable, n'est-ce pas?Ma question le sortit de sa torpeur, réalisant tout à coup ce qu'il était en train de faire. Mais il ne stoppa pas ses caresses comme je m'y attendais, il attrapa carrément ma main et se permit de l'observer dans toutes ses coutures.
_ Ce n'est pas désagréable non plus. Disons plutôt que c'est... Bizarre. Pas dans le mauvais sens. Juste, étrange parce que nous les humains, avons la peau chaude, même lorsqu'il fait froid. Toi, tu es constamment gelé.
_ Je n'ai jamais eu cette chance, celle d'être chaleureux comme vous pouvez l'être. J'ai toujours été cet être glacial. Vous n'imaginez pas la chance que vous avez.
_ Tu es né vampire?
_ Je suis un sang pur, pour être plus précis. Ma mère et mon père étaient tous deux des sangs-purs également, issus de la même famille.
_ Tu veux dire quoi par issus de la même famille? Et pourquoi tu parles d'eux au passé?
_ Ils ont été réduits en poussières. Mes ancêtres étaient tous incestueux, afin de conserver notre lignée. Mon père et ma mère étaient frère et sœur. Pour tout te dire, je ne suis pas tant malheureux d'être fils unique. Ils n'ont pas eu l'occasion de me concevoir une petite sœur avant leurs décès.
_ Toutes mes condoléances.

VOUS LISEZ
Captain Styles [L.S]
Hayran Kurgu_ Louis, range ton arme. Ce n'est pas un jouet. _ Tu n'as pas d'ordre à me donner, dit-il en souriant. Il était déconcertant. C'était certainement le seul être à oser me provoquer de cette façon. Son regard plongé dans le mien, il ne sourcilla pas u...