Captain Styles [L.S]

Chapter 15

_ Ils s'en sont pris à Louis, m'avoua Zayn.
_ Qui? Demandais-je sans réelle conviction.

Je n'avais pas vu Louis depuis notre dernière conversation. Je passais mon temps à bosser sur des affaires, rentrai peu au manoir et lorsque c'était le cas j'étais loin d'avoir le temps de me reposer sur mes lauriers. Il m'avait envoyé des messages, il m'avait même appelé, mais à chaque fois je faisais en sortes de l'éviter ou je me servais du travail en tant qu'excuses. Mais rien ne m'avait montré qu'il avait un souci. En même temps, en se faisant sans cesse jeter, qui voudrait dire clairement « Je ne vais pas bien, aide-moi » ? Personne. Dans l'histoire, c'était moi qui faisais le con et je n'en comprenais pas la raison. Tout ceci n'était pas mon genre.

_ La Renaissance. Un de leurs fidèles servants t'as vu avec lui, et tu sais à quel point son sang est envié... Alors, ils ont tenté de l'enlever. Heureusement pour Louis, j'arrivais chez lui et ils étaient faibles alors j'ai pu m'occuper d'eux facilement mais... Tu sais que maintenant qu'ils connaissent son identité ça peut réellement devenir dangereux. Je ne pouvais pas le laisser seul alors...
_ Alors quoi?
_ Il est avec Amaryllis, au bord du lac.

Ni une, ni deux, je sortis du manoir en direction du lac à la vitesse de la lumière. En moins de deux minutes, je me trouvais devant Louis qui avait sursauté, ne s'attendant pas à voir débouler un vampire devant ses yeux. Immédiatement, j'inspectais son corps à l'aide de mes yeux, mais ça ne suffisait pas. Il fallait que je sois certain. Il fallait que je vois ça de plus près. Je vérifiais son cou dans le moindre de ses recoins en tournant sa tête dans tous les sens. Je pouvais sentir l'odeur de ses agresseurs, et c'était plus que désagréable. Je fronçais le nez, une légère odeur de sang se fit sentir. Les yeux de Zayn et Amaryllis s'illuminèrent immédiatement, tandis que leurs canines dépassèrent leurs lèvres. Ils se reculèrent, la main devant leur nez. J'ouvris la veste de Louis, et découvris son teeshirt blanc, à présent tâché de sang. Tout le long de mon inspection, il tentait de me repousser mais c'était peine perdue; j'étais décidé à chercher la moindre blessure. Et ma détermination n'était pas vaine. Je relevais son teeshirt, et une blessure visiblement faite avec des griffes saignait abondamment. Je faisais tout pour me contrôler, mais je devais avouer que c'était difficile. Je retirais mon teeshirt et essuyai les contours de sa blessure, avant de me baisser et d'y approcher doucement mes lèvres. Il tenta de se reculer mais je posai mes mains sur ses hanches avec force.

_ Il va... dit Zayn difficilement en essayant de ne pas respirer, Te soigner. Bouge pas.

Mes lèvres sur sa peau, mes paupières fermées, je me concentrais. Je récupérais sa douleur, je retirais les bactéries, je refermais sa plaie. Lorsque je le lâchai et que j'ouvris les yeux, il n'y avait plus aucune trace qu'il avait été agressé. Je soupirai et passai une main dans mes cheveux. L'odeur était insoutenable.

_ Retire ton teeshirt s'il te plaît.

Dépassé par les événements, il ne se fit pas prier et le retira, sans oublier de remettre sa veste et de la fermer rapidement, visiblement pudique. Je le remerciai d'une voix basse, puis me dirigeai vers un tonneau en métal rouillé avant de mettre les tee-shirts tachés de sang à l'intérieur. Étant doté d'un pouvoir de feu, et malgré ma faiblesse, je réussissais à utiliser suffisamment de pouvoir pour créer une grosse étincelle et les habits s'enflammèrent rapidement. Au bout de quelques minutes, le feu s'éteignit et un élan de fumée s'y échappa. C'était toujours mieux que l'odeur du sang de Louis, bien trop forte pour nos narines.

_ Je suis désolé Harry, je ne savais pas...

Lorsque je me tournais vers Zayn, ses yeux étaient toujours illuminés, ne s'étant toujours pas remis du doux parfum. J'inspirai un grand bol d'air frais, tentant de me changer les idées, en vain. J'étais affamé, et ça ne datait pas d'hier. Cela faisait bien trop longtemps que je ne m'étais pas nourri, et je le sentais amèrement. Et je n'étais pas le seul à être affamé, Zayn et Amaryllis étaient dans le même cas, bien qu'ils s'étaient nourris il y avait peu de temps. Et pourtant, je contrôlais mes pulsions mieux qu'eux.

_ Retournez au manoir.
_ Et pour Louis? Osa demander Zayn.
_ Je le ramène, il ne peut pas rester ici. Les autres doivent être incontrôlables.
_ Mais imagine s'ils reviennent? Je vais avec...
_ Retournez au manoir, l'interrompis-je sèchement. Je resterai avec lui, alors nourrissez-vous. Et bordel, contrôlez vos yeux!

Simultanément, ils se mirent à genoux devant moi et s'excusèrent. Peu de temps après, ils disparurent dans la forêt, comme je leur avais demandé. Je soupirai, puis me baissai, dos à Louis.

_ Grimpe.

Comprenant qu'il n'avait d'autres choix, il grimpa sur mon dos, hésitant. Je passai mes mains derrière ses genoux et me mis debout, courant jusqu'à ma voiture. Le long de ma course folle, il s'était accroché à mon cou comme si sa vie en dépendait. Je lui ouvris mon véhicule et il grimpa côté passager, tandis que je montai côté conducteur. À l'aide de la petite télécommande accrochée à mon trousseau, j'ouvris le portail électrique et sortis du périmètre, sentant la présence de vampires non loin de nous. J'avais tout fait pour que personne ne découvre ma propriété, et à présent elle était devenue connue. Cet endroit ne sera plus sûr à présent, et Louis n'était plus en sécurité, qu'importe où il irait. À moins que je ne sois pas loin de lui. Le plus grand chef de La Renaissance me craignait, connaissant mieux que quiconque ma force. Mais il m'enviait également. Je pouvais obtenir tout ce que je voulais sans bouger un pouce. Que ce soit matériel, ou non. Il me détestait également, car il ne pouvait me surpasser, et qu'il n'était pas en accord avec mon point de vue au sujet des humains.
Le trajet se fit en silence, et une fois devant la maison, je fis le tour complet vérifiant qu'il n'y avait aucun danger. Une fois ceci fait, nous entrâmes dans la maison et Louis partit se doucher. Pendant ce temps, j'envoyais un message à Zayn, lui demandant de me rapporter une poche de sang le plus rapidement possible. Si je ne me nourrissais pas sous peu, j'allais devenir incontrôlable et je voulais éviter ça. Louis avait déjà vécu suffisamment de stress et de peur, je ne voulais pas lui rajouter mon mauvais côté en plus.
Je reconnaissais le bruit de la moto de Zayn, et je le rejoignais à l'extérieur après m'être assuré que Louis était toujours sous la douche. Le basané me tendit les deux poches qu'il avait caché dans sa veste en cuir, et je lui arrachais presque des mains.

_ Ça va aller?
_ Ouais, merci. Je peux compter sur toi pour gérer les autres?
_ T'inquiète, on gère avec Amaryllis. J'y retourne. Si il y a un soucis, t'auras qu'à m'appeler.

Il remit son casque sur la tête et fit demi-tour. Après avoir fermé la porte à clef, j'ouvris la poche et j'attendis pas une seconde de plus pour en avaler à grosses gorgées, les mains tremblantes. Le sang avait un goût peu appétissant, limite nauséabond, mais c'était le seul moyen que j'avais pour me rassasier un minimum. Mais bien évidemment, ce n'était pas une poche qui allait me suffire. Alors j'ouvris la deuxième, tout aussi répugnante que la première. Une fois terminée, j'ouvris à nouveau les yeux et tombais sur deux billes bleutées. J'avalais difficilement la dernière gorgée présente dans ma bouche et, comme un enfant prit en faute, cachais les poches vides derrière mon dos. Doucement, il s'approcha et sourit légèrement.

_ Même si je ne t'avais pas vu les boire, je l'aurais su. Tu en as plein le menton et le torse.

J'étais tellement affamé que j'en avais carrément oublié les bonnes manières; je n'avais pas bu proprement et je n'avais pas remis de teeshirt. Teeshirt que je n'avais pas, d'ailleurs. Je fixais mon torse où plusieurs gouttes de sang coulaient jusqu'au bord de mon jean, complètement ailleurs.

_ Je me suis dit que tu voudrais peut-être prendre une douche alors je t'ai ramené ça... C'est ce que j'ai de plus grand et que je n'ai jamais porté, j'espère que ça te conviendra.

Il me tendit une pile composée d'un teeshirt, un boxer, un jogging et des chaussettes que je pris en prenant le soin d'éviter le moindre contact avec sa peau. Je le remerciai et disparu rapidement dans la salle de bain commune. Il m'avait également mis un gel douche, un shampooing, une brosse à dents et un tube de dentifrice sur le meuble à double vasque. Je pris une serviette et un gant dans le meuble et je n'attendais pas plus longtemps pour me déshabiller et disparaître sous l'eau.
Si l'on m'avait raconté cette soirée deux jours plus tôt, je lui aurai certainement ri au nez.