Chapter 30

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Point de vue de Louis.

J'étais complètement tétanisé, apeuré.
Mes mains étaient moites.
Mon visage était rouge tel une tomate.
Mes membres tremblaient comme des feuilles.
Mon estomac semblait s'éclater dans un grand huit.
Mon cerveau ne savait plus ou donner de la tête.
En récapitulatif, j'étais mort de trouille.
Pourquoi? Parce qu'aujourd'hui, était notre premier rendez-vous en amoureux avec Harry. « En amoureux ». Ça me faisait toujours autant bizarre de dire ça nous concernant. Harry était mon petit-ami. « Petit-ami ». Ça aussi, ça me paraissait étrange. Ce bel apollon vampirique m'avait choisi, moi, le mec tout à fait ordinaire, en dehors de ses dons de prémonitions.
Clairement, j'en étais tombé amoureux. Jamais, ô grand jamais, je n'avais été autant stressé pour un rendez-vous. Et le pire, c'est que lui semblait tout à fait posé, comme si c'était un jour comme un autre, prenant ma main dans la sienne, tout en admirant les vagues s'échouer sur le sable.
C'était moi qui l'avais invité, mais il avait insisté pour tout planifier lui-même, voulant me faire la surprise. Et effectivement, la surprise était réussie; nous étions au restaurant, en terrasse, et le bruit de la mer bourdonnait dans nos oreilles, tandis que la légère brise salée claquait notre peau visible.
Il me sourit, puis leva sa coupe de champagne à mon intention. Alors, je fis de même.

_ A notre premier rendez vous, à nous.
_ A nous.

Mon coeur s'emballa de plus belle lorsque mes yeux tombèrent sur les siens, heureux. Si mon visage était un smiley, il serait celui avec les cœurs à la place des yeux.
Il avait attaché ses cheveux dans un chignon, sachant pertinemment que j'adorais cette coiffure sur lui. Il avait mis un chapeau noir, une chemise de la même couleur tellement fine qu'elle dévoilait son torse parfaitement musclé et tatoué de part et d'autres. Autant vous dire que tous ceux qui le croisaient, bavaient littéralement sur lui.
Clairement, j'étais jaloux. Ensuite, j'étais fier, parce qu'il prenait toujours le soin de prendre ma main dans la sienne, de m'embrasser en pleine rue, juste pour prouver qu'il n'était pas libre. Qu'il était à mes côtés et fier de montrer que c'était moi qui l'avais eu. Bien que je ne le considérais toujours pas, et que je ne le considérerai jamais comme acquis.

_ Lou? Tu penses à quoi?
_ Que la prochaine fois, tu éviteras de mettre cette chemise en public.

Comme je m'y attendais, il s'était mis à rire. Puis, il se mordit la lèvre avant de plonger son regard dans le mien. Ses yeux habituellement verts forêt, étaient devenus rouges sanguinaires.

_ Serais-tu jaloux mon chou?

Je grognait de mécontentement, retirais ma main de la sienne et croisais les bras contre mon torse en gonflant les joues, boudeur.

_ Mon chou? Répliquais-Je. T'es sérieux là? T'aurais pas pu trouver mieux, sérieux?
_ Ma gazelle?
_ Tu me cherches?
_ Mon nain?
_ Arrête, m'énervais-je.
_ Hé, il fronça les sourcils, je plaisante. Détends-toi, mon chat.

Il savait me faire passer par toutes les émotions possibles en quelques secondes. Et je savais pertinemment qu'il en jouait, mais ça ne m'empêchais pas de courir à chaque fois.

_ Je te déteste.
_ Tu es sûr de ça?

Je ne répondais pas. Il s'était levé de sa chaise pour se mettre à mes côtés, puis posa son doigt sous mon menton en le relevant. Il avait un sourire en coin, il était moqueur et ça ne présageait rien de bon. J'étais bien trop faible face à lui, je ne me reconnaissais pas.
Ses lèvres étaient à quelques millimètres des miennes, mais il ne les approcha pas pour autant. J'avais beau tenter un quelconque rapprochement, il reculait. Je grognais et il ria une nouvelle fois. Ses yeux... Jamais je ne les avais vu comme cela, rouges mais brillants de joie. Chaque fois, il se contrôlait pour me cacher ses splendides pupilles, et quand il ne réussissait pas, il valait mieux se barrer en courant si on ne voulait pas se faire mitrailler d'éclairs. Mais là... C'était différent. Tout était différent. Je connaissais un autre Harry, un autre Louis, une nouvelle atmosphère, un nouvel amour, un autre bonheur. Là, à cet instant, je ne manquais de rien.
Hormis son corps contre le mien, mais ce n'était qu'un détail, à côté du reste.

_ Tu es bien pensif aujourd'hui... il me fit remarquer, inquiet.
_ Embrasse-moi.

Il n'attendait pas plus longtemps, et nos langues dansèrent rapidement ensemble. Voulant me coller plus contre lui, je me relevais et entourais son cou de mes bras, tandis qu'il posa ses mains sur mes fesses. Je sentais les regards des personnes autour de nous, mais actuellement, qu'elle en était l'importance? J'étais heureux. Au point que j'en souriais contre ses lèvres, et il fut communicatif. Lorsque je me détachais de sa bouche pour reprendre mon souffle, il passa ses mains sous mes fesses pour m'inciter à entourer ses hanches de mes jambes, avant qu'il ne me fasse légèrement tournoyer en souriant. Je lui tenais son chapeau qui ne souhaitait qu'une chose; s'envoler, tout en riant devant ses idées complètement absurdes. Où était passé le Harry calme, ferme, sérieux?
Mon plat arrivant enfin, il me reposa sur ma chaise, embrassa mon front puis se rassit en face de moi, récupérant ses beaux yeux verts.

_ Alors? Tu me déteste toujours autant?
_ Je ne te déteste pas, Harry.

Même s'il le disait sur le ton de l'humour, je savais qu'au fond de lui, il craignait que je ne finisse par le détester. Il avait peur de me faire du mal, peur que je n'arrive pas à supporter sa manière de vivre, peur de faire un pas de travers, peur que l'on ne m'attaque derrière son dos, peur que je disparaisse de n'importe quelle manière.
Je décidais de changer de sujet, ne voulant pas entrer là-dedans et gâcher notre rendez-vous qui avait bien commencé.

_ Tu m'as dit que j'avais une soeur... En sais-tu plus sur elle?

Il fut d'abord surpris par le revirement de situation, avant de finalement hocher la tête et de poser ses coudes sur la table, pensif, tandis que je mastiquais un morceau de poulet. Délicieux, soi-disant passant.

_ Arizona Austin, vingt-deux ans, infirmière a l'hôpital de Paris. Maman élevant seule son fils, William, âgé de quatre ans. Elle a choisie ce nom pour son fils, sachant que c'était ton deuxième prénom. Elle te recherche depuis des années, mais vu que tu as déménagé plusieurs fois, elle n'a jamais pu te rencontrer. Tu ne laissais aucune trace derrière toi. Et les seules photos qu'elle avait de toi, c'était celles de ta naissance. J'ai son adresse et son numéro. Si tu veux la rencontrer, mais que tu ne te sens pas de le faire seul... Je pourrai t'accompagner, si tu veux. A moins que tu ne préfères que ce soit Niall.

Ça faisait beaucoup de renseignements d'un coup. J'étais presque certain qu'Harry avait usé de son pouvoir dans notre milieu pour récupérer toutes ces informations. J'ai une petite soeur de quatre ans de moins que moi, et j'ai un neveu qui porte mon deuxième prénom. J'avais dû mal à digérer tout ça, mais malgré tout, je voulais les rencontrer. Savoir si nous allions bien nous entendre et rester en contact, ou si nous allions faire comme nous avions fait jusqu'à présent; disparaître de la vie de l'autre. J'aimerais voir à quoi Arizona et William ressemblent, s'ils ne manquent de rien et s'ils sont heureux. J'avais envie d'apprendre à les connaître, et peut-être que petit à petit nous pourrions construire une réelle relation frère-soeur et oncle-neveu. Le genre d'oncle qui aime gâter, câliner, choyer, protéger et rigoler comme un ami.
Je respirais un bon coup, je me grillais une cigarette; sentant le stress monter d'un grade, avant de sourire à Harry.

_ Quand est-ce qu'on les rencontre?
_ Quand tu es prêt, il sourit. Si ça se passe bien, tu devrais peut-être en profiter pour y rester une à deux semaines... Pour avoir le temps de bien vous connaître.
_ Tu viens avec moi, hein? Demandais-je, tout à coup affolé.

Il prit ma main dans la sienne, posa un délicat baiser sur le dessus, sans cesser de sourire.

_ Comme tu voudras Lou, tes désirs sont des ordres.

Je secouais ma tête de gauche à droite en ricanant. Il ne pouvait pas rester sérieux plus de cinq minutes, aujourd'hui.
Depuis que j'avais rencontré Harry, beaucoup de choses avaient changé dans ma vie. Et la plupart du temps, ce n'était que du bonheur.
Actuellement, me prélasser dans les bras de l'homme que j'aimais au bord de la mer, c'était une chance infinie et un bonheur incroyable.
Et pour rien au monde je ne souhaiterai changer cela.

Captain Styles [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant