Chapter 28

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Deux semaines étaient passées depuis la déclaration de Louis le soir de mon anniversaire. D'ailleurs, après ce moment... Surprenant, Louis s'était enfui sans crier gare et nous étions tous partis à sa recherche. Bien sûr, il n'était pas bien loin; à l'entrée de la boîte, à vomir ses tripes. Zayn avait entendu notre conversation, et m'avait toisé un bon bout de chemin du retour. J'aurai pu dire quelque chose, je vous l'accorde. Mais je ne m'y attendais pas, et le temps que j'assimile et réalise, il était déjà parti. Niall s'était occupé de Louis une bonne partie de la nuit, tandis que je m'en prenais plein la figure de la part de Zayn, qui semblait m'avoir renommé Abruti.
J'avais tenté maintes et maintes fois d'approcher Louis, mais il acceptait de m'adresser la parole seulement lorsque ça concernait le travail. Aucun contact physique. Aucun regard. Je n'étais plus qu'une miette de pain sur le sol.
On ne pouvait pas dire que nous avions réellement le temps de discuter, ayant un boulot monstre, mais j'aurai fait en sorte de le prendre s'il m'en avait donné l'occasion.

_ Capitaine, murmura le Lieutenant Connor, on est prêts.

Je pris une inspiration, lançais un regard en arrière, afin de m'assurer que Louis était vraiment prêt. Il était calme, concentré. Je pris position, l'arme pointée en face de nous, et avançais à pas de loup. Cette affaire concernait des victimes, hommes et femmes, aux critères égaux: bruns aux yeux bleus, peau hâlée, entre 1m60 et 1m70, tous âgés de vingt ans. Au compte, il y avait eu neuf meurtres en deux semaines. Tous étaient étouffés vivant dans du béton liquide, puis une fois durcis, il étaient déposés en pleine rue.
Nous étions dans une villa tout à fait normale; propre, rangée, chaleureuse. Ou du moins, d'apparence; car lorsque nous atteignions le sous-sol, la tension était palpable, une forte odeur de sang s'immisçait dans mes narines, et je ne pouvais pas entendre un seul son suspect. C'était comme si mes oreilles avaient été bouchées par une force surnaturelle, et ça ne présageait rien de bon. Mais je ne cessais d'avancer, mes collègues suivant les moindres de mes pas, vérifiant la moindre présence dans chaque recoins du sous-sol. Puis, il me semblait reconnaître le doux parfum de Louis, m'empêchant de rester concentrer. Non, ce n'était pas possible. Je me tournais, trouvant Louis recroquevillé sur lui-même au sol, entouré du Lieutenant Connor et de l'officier Hemmings qui m'appelaient sans que je ne puisse les entendre. Une violente douleur à la tête m'obligea à me retrouver au sol, laissant mon arme tomber sur le sol, plaquant mes deux mains contre mes tempes. Mes oreilles sifflaient douloureusement, je manquais d'air, je n'arrivais plus à ouvrir les yeux tant la souffrance était vive. Le sang de Louis m'empêchait de me servir de mon odorat pour reprendre mes esprits et tenter de trouver l'agresseur.
Quand, soudain, une voix éraillée envahis mon esprit.

Alors, qu'est-ce que ça fait d'être impuissant? De voir son cher protégé au sol, sans pouvoir le soulager de sa torture? Remarque, toi aussi, tu souffres... Dis-moi, depuis combien d'années n'as-tu pas bu de sang humain? N'est-ce pas de plus en plus difficile de te contrôler lorsqu'un mortel saigne?

_ Louis... réussissais-Je à prononcer dans un murmure douloureux.

T'en fais pas, il ne mourra pas... J'ai encore besoin de lui, après tout. Tu m'as épaté, je pensais que tu aurais mis plus de temps à me trouver. J'ai tout de même dû tuer les propriétaires de cette maison pour pouvoir y loger. Les pauvres, quand j'y pense... Surtout qu'ils n'avaient pas bons goûts. Quoique, le petit garçon, ça passait encore. Tu ne sais pas à quel point c'est jouissif de te voir gémir à genoux!

_ Connor...

Je sentais sa main contre mon épaule, je savais qu'il me parlait, mais la voix qui envahissait mon cerveau ne me permettait pas d'entendre l'extérieur.

_ Sortez...

Il tenta de me relever, mais c'était impossible; j'étais bien trop lourd pour lui. Lorsque je parvins enfin à entrouvrir mes yeux, ma vue était floue, mais suffisant pour apercevoir Louis, qui était devant moi, inquiet. La seule chose que je trouvais a faire, était de lui sourire.

Captain Styles [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant