Chapter 2

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Louis semblait se trouver dans une situation délicate, avec l'impossibilité de s'en détacher. Et il était clair que je ne pouvais m'en mêler ; il n'y avait pas de menace apparente, et encore moins de violence véritable.

_ Charly, va dans la voiture tu veux ? Tu en as assez dit.

_ Quoi ? Ne me dis pas que tu le défends, maintenant ?

_ Cela n'a strictement rien à voir, alors...

_ Maître! Je vous ai enfin trouvé ! Veuillez m'excuser de mon retard.

La personne qui avait interrompu Isidore était une femme de grande taille ; des formes là où il fallait avec une taille très fine ; des yeux noirs d'une profondeur à en faire trembler ceux qui oseraient s'y plonger, sauf moi. Elle posa un genou sur le sol, l'autre relevé, puis elle coinça un bras entre son abdomen et son genou replié contre elle, tandis que son second bras fut placé derrière son dos. Ensuite, elle baissa sa tête. Elle me montrait le respect, et effectivement, c'était une habitude chez nous. Or, elle semblait avoir oublié que nous nous trouvions dans un lieu public, et que personne n'était de la même espèce que nous. Je ne voyais pas d'autres solutions que de faire croire à une mauvaise blague, une vingtaine de paires d'yeux braqués sur nous.

_ Hé, Amaryllis, relève-toi, s'il te plaît. Ta blague a assez duré, tu ne trouves pas ?

Amaryllis, nom grec, provenant de « Amaryssein », qui signifiait « resplendir ». Et ce prénom lui allait à ravir, Amaryllis était la personne la plus resplendissante, la plus enviée et également celle que tout le monde ne pouvait s'empêcher d'apprécier. Elle abusait régulièrement de ce pouvoir qu'elle possédait contre des innocents simplement tombés sous son charme, mais elle n'en restait pas moins splendide. Elle finit par se relever, puis s'arma de son plus beau sourire, envoûtant chaque personne présente dans cette pièce. Et finalement, ce fût pire qu'auparavant.

_ Vous m'avez terriblement manqué, vous savez ?

Elle entoura mon cou de ses longs bras, avant de nicher son visage contre mon cou. Les regards étaient toujours braqués sur nous, alors afin d'éviter de passer pour un enfoiré, j'entourai la taille d'Amaryllis. Par ailleurs, elle en fût tellement surprise, qu'elle en sursauta ; mais ceci ne dura que trop peu de temps, et elle resserra son étreinte. Doucement, je me mis à chuchoter dans son oreille.

_ Que fais-tu là ? Et s'il te plaît, conduis-toi comme si nous étions des humains ; tu nous mets en danger.

_ Dois-je vous rappeler que je suis votre coéquipière ? m'interrogea-t-elle sur le même ton. Il était prévu que je vous rejoigne, et par ailleurs, je vous ai envoyé un mail pour vous informer de ma venue. En principe, le chef devrait l'avoir fait également. Et je me dois de vous montrer le respect, je ne puis changer cela, Maître.

_ Commence par m'appeler Capitaine Styles, je te prie.

Je réussissais enfin à me dépêtrer de sa prise, et avalai une gorgée de mon café devenu froid. Et bien, mes minutes de tranquillité étaient écoulées. Elle arbora un visage sérieux, puis elle posa ses mains sur ses hanches.

_ Alors, où en est l'affaire, Capitaine Styles ?

Du coin de l'œil, je pus m'apercevoir qu'Isidore avait profité de l'inattention de son petit-ami pour l'embarquer à l'extérieur du café, ce qui parût soulager Louis. Je repris mes esprits, jetai mon gobelet à la poubelle, récupérai les croissants achetés un peu plus tôt et me dirigeai vers la sortie sans oublier de faire signe à Amaryllis de me suivre.

Captain Styles [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant