Chapitre 32 : Explosion d'émotion

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« - Peut importe à quel point on est résistant. Un trauma laisse toujours une cicatrice. Ça nous suit chez nous, ça change nos vies - »

« - Les traumas perturbent tout le monde mais c'est peut être le but. La douleur, la peur et tout le reste. Peut-être que traverser tout ça, c'est ce qui nous fait aller de l'avant, ce qui nous pousse. Peut être qu'on doit être un peu amoché avant d'être à la hauteur - »

Le retour d'Eren en piteux état, accompagné d'une de ses amis, fut un grand coup pour le moral du personnel du commissariat. Je ne m'attendais pas à les voir aussi bouleversé alors que, normalement, il ne devait savoir que de lui, qu'il était un meurtrier tuant sans pitié. Vu que les blessures semblaient superficielles, avec Hanji et Erwin, nous avons décidé de le mettre dans notre salle de repos qu'on peut maintenant appeler infirmerie personnel d'Eren. Le brancard qui transportait Eren, se stoppa devant la lit blanc, j'ai réussi à moi seul à poser le brun confortablement dessus. La blonde qui l'accompagnait été entreposée sur le lit d'en face, c'était Hanji qui s'occupait d'elle. Je me suis mis à observer le visage d'Eren en même temps que d'enlever ses vêtements qui étaient en lambeaux. Une boule de coton imbibé de désinfectant tenue par une simple pincette, je m'appliquais à ma tâche de désinfecter ses plaies. Caressant involontairement ses bras, je me suis arrêté avant que quelqu'un ne remarque mon geste ayant peur de leur réaction. J'ai regardé autour de moi, il n'y avait plus personne sauf Hanji qui était toujours au chevet de la blonde. Il faut que tu arrêtes de penser à n'importe quoi, Livaï, c'est pas comme si un simple touché pouvait changer tout un déroulement !

Au bout de dix minutes, j'ai enfin terminé de désinfecter et de bander les blessures d'Eren étant principalement concentrées sur les bras, les jambes et le bas du ventre. J'ai pris un tabouret, l'ai rapproché du lit et me suis assis dessus. La main d'Eren pendait dans le vide alors je les prise entre mes deux mains, l'ai reposé sur le matelas du lit sans pour autant la lâcher. Je ne veux pas que tu perdes le sentiment d'avoir des personnes qui se préoccupe de toi, je veux que tu saches que je suis avec toi, je ferais tout pour que tu ne reçoives aucunes peines, je t'enterrais l'impossible pour te sortir de ce mauvais pas. Resserrant plus fort sa main, j'ai commencé peu à peu à trembler, je ne savais pas ce qui m'arrivait mais je m'en foutais un peu. Des larmes se sont écoulés de mes orbites, une tristesse que je n'avais pas ressenti depuis un moment, un sentiment que je redécouvrais.

La porte de la salle à claquer me faisant sortir de ma transe, plus personne n'était avec moi à part les deux blessés. Je suis revenu sur Eren, j'ai caressé sa main avec mes pouces, des gouttes sans doute froide ont touché sa peau. Je n'arrivais pas à les arrêter, je me frottais les yeux pour les stopper mais dès que je reprenais la main d'Eren, elles recommençaient de plus belle alors j'ai abandonné. Je me demande quand est-ce que tu vas te réveiller, je ne vais pas te quitter du regard, j'ai trop peur, peur que tu t'en ailles encore et que je ne puisse plus te retrouver. Je me suis trop attaché à toi, j'ai l'impression que si je ne te vois plus, je vais me déchirer de l'intérieur, m'autodétruire. Une légère pression se fait sur mes mains, mes yeux se sont agrandis comme des soucoupes et j'ai regardé ton visage, tu n'avais pourtant pas les yeux ouverts. Pour te répondre, j'ai resserré encore un peu plus et un petit sourire s'est décroché de ton visage qui était souvent impassible. Je ne te lâcherais plus. Le sommeil me manquant, je me suis couché sur le lit ou tu te reposes et me suis directement assoupi. 

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Quand je me suis réveillé, il faisait presque noir, la nuit été en train de venir. J'ai directement regardé ton visage pour voir si tu t'étais éveillé mais non, ton visage étais encore endormi, une pointe de douleur se lisait par contre dessus. Je me suis alors relevé, pensant que c'étais moi qui te faisais mal mais à ton expression, ça ne semblait pas être cela. Les mains encore liés, j'en ai retiré une pour caresser ton doux faciès, mais rien ne changea, ton visage toujours souffrant peut-être parce que tu fais un cauchemar qui te faisais aussi trembler. La couverture blanche qui te recouvert s'étais un peu retirée, peut-être aussi une cause pour tes tremblement, alors je l'ai remise. Malgré que tes sourcils étaient froncés, tes yeux plissés et ta mâchoire serrés, tu avais toujours un air angélique sur ton visage. Je ne sais pas l'influence que tu as sur moi mais chaque fois que je te vois, des milliers d'émotions explosent en moi et je ne peux que sourire face à elles. 

La nuit s'était maintenant bien installée, j'ai tiré les rideaux pour que la lumière de la lune n'atteignent pas les deux blessés. Je me suis arrêté devant la blonde, ses traits de visage étaient tout aussi tirés que celles d'Eren, je ne pouvais pas la laisser seule, sans chaleur qui ne puisse l'apaiser, alors, par gentillesse, je me suis permis de prendre un ourson en peluche déposé sur une étagère, aucune idée de pourquoi est-ce qu'il était là mais bon, et je l'ai entreposé entre ses bras bandés puis je suis retourné au chevet d'Eren. J'en avais plus qu'assez que de ne tenir que sa main alors je me suis fais une place dans le lit et suis rentré à l'intérieur, la couverture me recouvrant presque l'entièreté de ma tête, foutu taille. J'hésitais un peu sur ce que je devais faire mais, par instinct, je l'ai fortement serré dans mes bras en le tournant vers moi, pour me répondre, il fit de même de son côté. Son odeur si particulière m'enivrait, une odeur de brindille, de nature, pas une odeur habituelle pour un tueur, une odeur de pacifiste. Peut-être que derrière ses actes ce cachent une obligation qu'il ne pouvait refuser, un ordre qu'il devait suivre à la lettre tout en agissant comme si c'était lui le chef. Tu recèles beaucoup de mystère Eren, déjà pour le meurtre de tes parents que tu dis ne pas avoir commis, et puis de tes agissements impulsifs, de ton double : Yume, trop de secrets dont la serrure est scellée. J'arriverais peut-être à ouvrir la porte de ton cœur et à tout découvrir.

Je pense que la seule chose que tu mérites en ce moment, c'est du bonheur et une vie paisible. Et ce serais même un petit plus si je contribuais à ton épanouissement et même à devenir une grande partie de ta vie. J'aimerais pouvoir rester avec toi, ne plus te quitter et vivre des jours entières avec toi. Peut-être que je rêve un peu trop. Puisque même si tu as une vie pleine de bonheur, ton passé vient toujours l'affecter et je ne pense pas que notre passé soit celle qui affecte le moins nos humeurs.

« - Refuser d'aimer par peur d'être blessé c'est comme refuser de vivre par peur de mourir - »

« - La douleur, ça te fait souffrir, mais ça ne te détruit pas. Le problème, c'est la solitude engendrée par la douleur. C'est elle qui te tue à petit feu, qui te coupe des autres et du monde et, qui réveille ce qu'il y a de pire en toi - »

Je vais t'arrêter... [Ereri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant