Chapitre 35 : Est-ce que je serais libre comme ça ?

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Les yeux vide, Eren ne regardait que le sol de la salle d'interrogatoire. Pour lui, il n'y avait plus d'espoir, de toute façon, il fallait qu'il se repentisse pour tous les péchés qu'il avait commis. La prison lui semblait inévitable, il espérait juste qu'il ne soit pas exécuté. Celui qui était devant lui était Erwin, le chef. Le brun releva légèrement sa tête encore enroulé de bandage vers le blond. Le regard sans émotion, Eren voulait plus que tout que son enfer s'arrête mais, est-ce que, pour avoir un minimum de tranquillité dans son monde, il devait aussi dénoncer ses amis, Armin et Mikasa, qui l'ont sauvé d'une mort proche tant de fois ? Jamais il ne le ferait, lui mérite tout ce qui va lui arriver mais pas eux, ils l'ont juste suivi et il les a transformé. Erwin avait les mains serrés entre elles, regardant d'un regard froid le garçon de dix-neuf ans. Ses sourcils froncés, des rides apparentes avec quelques veines sur le côté, il semblait être en colère et emplit de rancune envers Eren. Des documents étaient posés devant Eren avec des photos montrant tous les crimes horribles qu'il a commis contre ses pauvres personnes innocents mais, est-ce qu'ils étaient vraiment innocents ? Ne savaient-ils pas qui ils étaient vraiment, ces pauvres victimes ? Le brun prenait les photos une par une, n'affichant aucun sentiment de dégoût ou autre, il était impassible ce qui énervait fortement l'homme devant lui.

- Qu'est-ce qu'elles t'éprouvent, ces photos ? Lâche Erwin qui s'apprête presque à lancer une bombe sur le criminelle.

- Qu'est-ce que je devrais ressentir d'après vous ? Pose Eren, le regard fixé sur le chef du commissariat. De la confusion ? De l'animosité ? Du dégoût contre moi-même parce que c'est moi qui est commis tout cela ? Eclairait moi, monsieur.

Le blond était sur le point de craquer quand il aperçut que les mains d'Eren était en train de trembler, un tremblement léger mais qui semblait être terrifiant pour celui qui le subit. Eren avait le visage défiguré par une certaine douleur mais il essayait de la cacher du mieux qu'il le pouvait.

- Eh ! Tu vas bien ? S'inquiète légèrement Erwin, debout les bras posé sur la table. Qu'est-ce qui t'arrives ?

- R-rien qui ne puisse vous concerner. Dit simplement Eren, les yeux froids comme un glacier.

- Tu te fous de moi, c'est ça ?! Erwin se dirige vers le brun avec une démarche lourde, tendit que l'autre avait le sourire au lèvre. Tu crois que c'est marrant de se foutre de la gueule des autres ?

- Comme si je le faisais volontairement. Chuchote Eren de façon inaudible.

- Qu'est-ce t'a dit ? Hurle presque Erwin. Répète pour vo-, il a été interrompu par Livaï qui avait fortement claqué la porte, le regard colérique posé sur Erwin.

- Je peux savoir ce que tu es en train de faire, Erwin ? Depuis quand on hurle sur des suspects ? Dit froidement Livaï tout en s'approchant des deux autres. Je pense que tu devrais te reposer, tu es de plus en plus sur les nerfs c'est temps-ci.

Erwin peste mais ne fait aucune contradiction, sortant de la salle en se tenant la crâne. Livaï referme la porte puis s'assoit à l'endroit où Erwin avait posé son fessier. Il appui sur un bouton situé sous la table puis croise les bras autour de son torse. La caméra et les micros maintenant afonctionnels, ils pouvaient tous les deux discuter tranquillement.

- Merci d'avoir fait dégager ce lourdaud. Dit Eren, un sourire au lèvre.

- De rien, Livaï avait marqué une pause pour regarder les bras tremblant d'Eren, qu'est-ce que tu as ?

- Comme je l'ai dit pour l'autre, ce ne sont pas vos affaires. 

- Tu crois ça ?

Livaï avait coupé la discussion en s'approchant lentement d'Eren. Frappant la table avec ses mains placés juste devant Eren, Livaï regarda le brun le plus froidement possible. Eren déglutit mais afficha quand même un sourire narquois.

- Dis moi tout de suite ou tu es sur de ne plus pouvoir manger pendant un certain temps. Lâche Livaï.

- J-je vous dis que ça ne v-vous concerne pas. Dit Eren en essayant d'atténuer la douleur qui le propage. J'ai p-pas l'intention de me repê- Argh ! Eren laisse échapper un gémissement de douleur tout en tenant fortement ses bras, enfonçant ses ongles dans sa peau.

Affolé, Livaï ne savait pas comment réagir alors caressa le dos du brun en faisant des cercles. Un peu honteux du geste qu'il faisait, des rougeurs ont germé sur ses joues opalines. Eren avait un peu relâché ses bras et souffla de soulagement. Regardant ensuite de manière indifférent Livaï, il fit cette fois un sourire de remerciement.

- Tu vas me dire maintenant pourquoi tu tremblais et aussi pourquoi est-ce que tu t'es plié de douleur ?

- Si vous commencez par arrêter de me caresser le dos, je pourrais éventuellement vous le dire.

Extrêmement gêné, Livaï retira immédiatement sa main du dos du brun. Passant une main dans ses cheveux, il attendait qu'Eren lui dise son problème.

- J'essaye juste de stopper Yume de venir. Avoue Eren en regardant la table. J'aimerai seulement qu'elle me laisse tranquille, je n'ai plus besoin d'elle. J'aimerai qu'elle soit libre mais d'une autre façon que d'être en possession de mon corps. Eren se met à pleurer à chaude larmes. Je suis assez fort maintenant, je n'ai plus besoin qu'elle me fasse oublier ce passage douloureux.

- Quel passage douloureux ? Questionne Livaï intéressé, tout en retournant sur sa chaise, il appui de nouveau sur le bouton en dessous de la table, allumant la caméra et les micros.

- Le meurtre de mes parents. Révèle Eren.

- Mais c'est toi qui l'a commis.

- Non ! Eren se lève brusquement de la chaise où il était assis et frappe la table avec la paume de ses mains. Je vous dis que ce n'est pas moi ! Je ne suis pas responsable, je suis aussi une victime. Il se rassoit encore plus tiraillé. C'est à cause de ces capes vertes ... j'aimerai que ce soit eux qui crève au lieu de mes parents.

- Des capes vertes ? Livaï avait les yeux grand ouverts.

- Oui, qu'est-ce qu'il y a ?

- Combien était-il ?

-  Q-quatre ou peut-être cinq ? Je ne sais plus, avec Yume qui essaye de me faire oublier ce moment je n'arrive pas exactement à savoir la totalité des détails. Le brun se prend la tête et la gratte tout en essayant de résister face au picotement que lui provoque son corps.

- Ce n'est pas grave, tant que tu te souviens de la globalité. Livaï prend le carnet qui était en face de sa chaise, prend aussi un stylo, ouvre le cahier et se met en place pour écrire. Décris-moi comme tu pourras ce qui s'est exactement passé, je pourrais peut-être réussir à t'innocenter pour cette affaire. 

Eren regarde attentivement Livaï et bouge affirmativement la tête. Il se met à tout raconter, même si son récit manquait de précision. Le noiraud notai au fur et à mesure, ne laissant transparaître aucune émotion sur son visage, concentré sur le récit et l'écrit. Cela avait pris trente minutes environ. Livaï, à la fin, avait appuyé sur le bouton en dessous de la table puis s'est dirigé vers Eren, le carnet entreposé sous son aisselle. Eren ne comprenait pas vraiment ce qu'il allait faire alors il se mit légèrement en position défensive. Le noiraud leva sa main libre et l'approcha d'Eren. Celui-ci, pensant que Livaï allait lui faire quelque chose de mal, fermi ses paupières et mordit sa lèvre inférieur avec ses dents. Mais au lieu de la douleur, il sentit une main sur sa tête et se mettre à la caresser. Surpris, il ouvrit ses yeux et constata que Livaï était en train de lui caresser la tête, un sourire angélique collé au visage. Sous une impulsion, Eren tira le noiraud avec son tee-shirt vers lui et déposa délicatement ses lèvres sur ceux du policier. Dès qu'Eren relâcha son emprise, Livaï s'enfuit de la pièce, la main posé sur ses lèvres. Refermant violemment la porte après lui, il se glissa contre elle et toucha avec ses doigts ses lippes.

- Qu'est-ce qui lui a pris de faire ça ? C'est la deuxième fois en plus.



Je vais t'arrêter... [Ereri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant