15. Maître Watt

34 1 9
                                    

-Will apporte moi le nettoyant pour les tables s'il te plaît.

-Oui.

Après avoir débarrassée les tables, je commençais le nettoyage. Ma nuit avait été courte et j'étais très fatiguée. Il faut dire que j'étais rentrée assez tard. Deux heures du matin. Je n'avais pas été sérieuse. J'avais honte. Et je craignais la réaction de mon Oncle et de Will s'ils l'apprenaient. Je m'apprêtais à ranger les tables lorsque la porte du bar s'ouvra et laissa entrer un homme.

-Bonjour monsieur, nous sommes fermé. Lui dis-je.

Il était grand mince. Ses cheveux légèrement grisés,  avaient été coiffé vers l'arrière. Son visage était long, fin et d'une pâleur peu commune qui exprimait la confiance. Il portait un complet noir et des chaussures bien cirés. Il portait à la main une sacoche (cartable en cuir) de couleur noir aussi. Le regard de ses yeux exprimait la sincérité. Cet homme me fit sentir qu'il était quelqu'un d'important. Il ne venait pas ici par hasard.

-Je ne suis pas là en temps que client mademoiselle. Me répondit-il d'une voie grave. Je me présente. Je suis l'avocat Watt. John Watt. Je suis envoyé. On m'a dit que vous aviez besoin d'aide concernant un jeune homme du nom de James Right qui est de votre famille si je ne m'abuse.

-Oui effectivement monsieur. Voulez-vous retirer votre manteau?

-Oui je veux bien.

Il déboutonna son manteau et le retira. Il portait un costume également sombre. Je l'accrocha au porte-manteau.

-Mais assied-vous je vous en pris. Lui dis-je.

Il pris place sur une chaise et pausa sa sacoche près de la table. Il joignit ses mains. Je m'essaya face à lui et pausa mes avant bras sur la table.

-Donc comme ça. Commençais-je. Vous êtes au courant pour mon frère?

-Quand on est avocat et qu'on a un client en cour, il faut savoir le nécessaire et la vérité. Pour l'instant ce n'est pas vraiment le cas en ce qui me concerne. Je sais juste que vous et votre famille m'avez demandé pour monsieur Right qui est actuellement en prison. Je suis donc venu vous demandé de me raconter tous ce que vous savez.

A cet instant, mon Oncle et Will firent irruption dans la pièce et regardèrent l'avocat avec méfiance.

-Maître Watt. Dis-je en me levant. Je vous présente mon Oncle: Henry Brandtner et l'ami de James monsieur William Frengner. Messieurs je vous présente l'avocat John Watt qui sera responsable d'assurer la défense de James.

Quand les présentation fut faîtes, mon Oncle et Will se détendirent et vinrent serrer la main de Maître Watt.

-Veuillez nous excusez Maître. Commença mon Oncle. Mais avec tous ce qui nous arrive, il faut que l'on soit vigilant.

-Mais vous avez tout à fait raison Monsieur Brandtner. Répondit Maître Watt.

Will pris une chaise et vint s'asseoir à côté de moi. Il se cala, croisa les jambes et observa l'avocat. Mon Oncle rapprocha un fauteuil et s'asseya. L'avocat repris la parole et raconta à nouveau ce qu'il m'avait dit. Quand il eu fini, ce fût Will qui pris la parole.

-Bien Maître Watt. Mais nous on sait peut de choses comparé à la sœur de mon ami, Elisabeth. Je pense que c'est à elle de prendre la parole. Qu'en pensez-vous Henry?

-Tu as tout à fait raison fiston. Dit mon Oncle le regard vide. Adressez-vous à ma nièce Maître.

-Bien. Dis celui-ci en fouillant dans sa sacoche. Cela ne vous dérange pas si je prend des notes mademoiselle?

-Non pas du tout.

-Très bien. Je vous écoute. Présentez-vous, racontez moi le passé de votre frère jusqu'à aujourd'hui,  n'allez pas trop vite, détaillez du mieux que vous pouvez et essayé de ne pas oublier le nécessaire.

-Je vais essayer.

-Je risque de vous couper et de vous pauser des questions.

-Pas de soucis.

J'étais tremblante et larmoyante. Tous ces événements à réexpliquer me peinait. Will pausa sa main sur les miennes et me regarda droit dans les yeux. Il me fît un signe de tête pour m'inciter à parler.

-Bien. Je m'appelle Elisabeth Brandtner. Je suis orpheline. J'ai perdu mon père vers mes 5 ans. Et ma mère à l'âge de 14 ans. Je suis venu vivre avec mon Oncle et son fils adoptif qui n'est autre que mon frère James. Je connais très peu son passé. Tout comme moi, il a perdu sa famille à l'âge de 15 ans. Il ne m'a jamais parlé de son père. Mais je sais qu'il ne l'appréciait guère pour je ne sais qu'elle raison. Sa mère et sa sœur on été tuées dans un accident de voiture. Depuis, il vit seul à l'isolement dans le sombre. Ce qui n'était pas son habitude autrefois apparemment. Il a arrêté ses études à l'âge de 16 ans. Il est ensuite venu travailler avec mon Oncle. William nous a rejoint environ 2 ans plus tard après avoir fini ses études.

-Quand vous avez perdu votre mère, êtes-vous venu tous de suite dans la famille? Me demanda t-il.

-Pas vraiment. Mais je n'ai commencé à être serveuse qu'à l'âge de 16 ans. J'étais encore un peu jeune. Je passais mon temps dans une petite ferme pas loin d'ici avec une amie de mon oncle. Je venais ici de temps en temps. A 16 ans j'ai quittée la ferme et je suis venue travailler avec mon Oncle.

-Cela fait longtemps que vous connaissez monsieur Right alors?

-A peu près 2 ans.

-Bien. Continuez. 

Je lui raconta notre vie paisible que nous avions. Jusqu'à ce que Carl apparaissent. Les ennuies. Les menaces. La bagarre. L'hôpital, la police tout. Je déchargeais enfin ce fardeau que j'avais depuis trop longtemps sur le dos et qui me faisait souffrir d'une manière malsaine. Quand je lui parla enfin de l'arrestation de James, Je cru que mon cœur allait s'arrêter. Je savais que cette journée m'avait brisée. Mais je ne savais pas à quelle point je l'avais été. Je ne put me retenir j'éclatai en sanglot comme je ne l'avait jamais été. Avec difficulté je lui parla de la lettre de l'inspecteur Franco, de l'infirmière et de tout le reste. Je n'oublia pas non plus le risque de la pendaison. La seule chose que je craignais qu'il se produise. Quand j'eus fini, je leva la tête et regarda le visage de Maître Watt. Ce n'était plus le regard de sincérité que je voyais à présent, c'était un regard de pitié. Je faisait pitié à cet homme. J'avais encore plus honte qu'avant. Une Brandtner si bien élevée depuis des années, une Brandtner qui devait avoir du courage, qui avait plusieurs fois réussi... faisait pitié aujourd'hui à un avocat. Mon Dieu qu'en aurait pensé ma mère si elle était encore là? Je suis sûr qu'à l'heure qu'il était, elle devait se retourner dans sa tombe.

-Pensez-vous pouvoir aider mon ami Maître Watt? Demanda Will.

Il referma son bloc-note en me regardant toujours fixement.

-Oui, je pense pouvoir le sortir de là. Dit-il en me souriant.

-Merci. Dis-je dans un souffle les larmes qui coulaient sur mes joues. 

Il se leva et serra la main des deux hommes.

-Je serait au procès dans 2 jours avec votre frère. Dit-il avec à nouveau son regard de sincérité et son visage qui gardait la confiance. 

-Merci infiniment. Lui dis-je.

-Au revoir.

SissiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant