Poudlard Express et nouveau professeur

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Le quai neuf et trois-quarts semblait encore plus plein qu'à l'habitude en ce premier septembre. Tous les élèves que Vega voyait autour d'elle, qu'ils aient onze ans ou dix-sept, semblaient être accompagnés par au moins un adulte. Elle-même avait été accompagnée par ses deux parents, malgré ses protestations – qu'elle faisait plus par habitude que par conviction maintenant – qu'elle en était à sa quatrième rentrée et qu'elle n'avait pas besoin de Rigel et Irene.

Cette ambiance d'inquiétude et de paranoïa commençait à la peser, et elle avait plus que hâte de se retrouver entre les murs du château. Même si les choses avaient changé du tout au tout à l'extérieur, Vega était convaincue que la routine de Poudlard demeurerait comme elle l'avait toujours été ; les repas à la Grande Salle, les cours, certains plus intéressants que les autres, la camaraderie du dortoir...

À onze heures moins le quart, alors que la plupart des jeunes sorciers étaient déjà montés dans le train et que seuls les parents restaient sur le quai, Vega serra rapidement Rigel dans ses bras.

— À bientôt, papa.

Irene l'embrassa sur le front, puis Vega vit son regard se fixer sur un point derrière elle, les sourcils froncés. La jeune fille se retourne et vit Grace, en conversation avec Theodore.

— Garde un œil sur ton amie, cette année. Si Theodore... s'il lui arrive quoi que ce soit, n'hésite pas à nous écrire.

Rigel lança un regard en biais à sa femme, et Vega hocha la tête avant de traverser le quai vers Grace, tirant derrière elle sa malle et le panier de Kotka.

— Et n'oublie pas de nous écrire pour nous donner des nouvelles, aussi !

Vega fit un signe de la main à sa mère sans se retourner, et rejoignit Grace au moment où Theodore se détournait d'elle, montant d'un bond dans le wagon. Grace sourit en voyant son amie approcher.

— Tory est déjà installée dans le premier wagon, dit-elle en attrapant le panier pour délester Vega.

Les deux jeunes filles se rendirent à l'avant du train et montèrent dans le wagon au moment où le premier sifflet retentissait. Vega échangea un dernier signe de la main avec ses parents, puis se tourna pour suivre Grace dans le corridor étroit. Astoria les attendait dans le troisième compartiment de gauche, la cage de son hibou endormi à ses côtés. Vega fit mine de refermer la porte après avoir déposé sa malle dans le panier, mais Tory l'en empêcha d'un cri. Vega haussa les sourcils et Grace se mit à rire.

— Il faut laisser ouvert parce Drago est dans le compartiment voisin.

Vega tourna la tête : la porte du compartiment voisin était fermée.

— On sait jamais ce qu'on pourrait entendre ! dit Astoria défensivement. Ou voir...

— Tu aurais dû la voir quand on se cherchait un compartiment ! rigolait Grace. « J'ai vu Drago par là-bas, il faut le suivre ! «

Tory croisa les bras sur sa poitrine et se cala contre le dossier de sa banquette, l'air bougon.

— Vous verrez quand un garçon vous plaira, grommela-t-elle. Je me moquerai sans pitié, moi aussi !

***

La première heure du trajet se passa tranquillement. Tory arrêta de bouder et les filles sortirent un jeu de cartes pour s'occuper. Elles étaient en train de jouer une partie enlevante de poker – pariant des dragées achetées un peu plus tôt – quand un homme s'arrêta dans la porte de leur compartiment. Son ventre rebondi était serré dans un costume quadrillé, et ses mains étaient croisées devant lui. Il toisa chacune des occupantes du compartiment des pieds à la tête sans dire un mot puis, semblant être arrivé à une conclusion silencieuse, se détourna d'elles.

Queen of KingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant