Confrontation et deuil

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Pendant le reste de l'heure que leur avait donnée leur ennemi, Vega se promena dans la Grande Salle, donnant un coup de main dès qu'elle le pouvait, cherchant des visages qu'elle reconnaissait. Ici, les gens ignoraient – ou décidaient d'ignorer – sa maison, et elle était traitée comme une égale, comme la combattante qu'elle était. Quand elle passa à côté de Parvati, assise à côté d'une Lavande ensanglantée, et qu'elle lui posa une main réconfortante sur l'épaule, la Gryffondor leva les yeux et sourit sincèrement.

Rigel ne quitta pas sa fille des yeux. Quand il l'avait envoyée à Pré-au-Lard, une partie de lui s'était doutée qu'elle n'y resterait pas – même s'il avait espéré que son côté Serpentard reprenne le dessus pour une soirée et préfère la survie au courage stupide –, mais maintenant qu'il en était sûr, qu'il l'avait à ses côtés, il ne pouvait rien laisser lui arriver. Irene ne lui pardonnerait jamais.

Soudain, jetant une fois de plus un froid sur l'assemblée, la voix déconnectée de Vous-Savez-Qui se fit entendre.

— Harry Potter est mort.

Des exclamations de désarroi coururent partout dans la Grande Salle, mais elles ne furent pas suffisantes pour masquer la suite de ses mots.

— Il a été tué en essayant de fuir.

— Mon cul, ouais, grommela Romilda à ses côtés.

— La moitié d'entre vous a été tuée, il me reste beaucoup plus de combattants que vous. Il faut que la guerre se termine. Rendez-vous et je n'aurai plus à tuer personne, mais je n'aurai pas de pitié pour tous ceux qui continuent à me résister, qu'ils soient homme, femme ou enfant.

Un mouvement de foule se fit vers la porte. Vega attrapa d'une main la main de Rionach, de l'autre celle de son père, et tous trois se laissèrent porter par la foule jusque sur les marches à l'avant du château.

— NON !

Le cri de McGonagall retentit dans la cour, suivi de ceux des amis de Harry. Rionach, plus grande que Vega, lui racontait ce qui se passait au bas des marches, la gorge serrée par ses larmes retenues.

— C'est Hagrid, il a Harry dans les bras. Il ne bouge pas...

Vega serra la main de son père, mais celui-ci ne la regarda pas, concentré sur les mots onctueux de Vous-Savez-Qui, un air de fureur sur le visage.

— Papa..., murmura-t-elle.

Rigel baissa alors les yeux et passa un bras autour des épaules de sa fille et la serra contre lui, entraînant Rio dans son étreinte. Un vacarme et un éclat de lumière au bas des marches attirèrent à nouveau leur attention. Cette fois ce fut Rigel, le cou étiré, qui narra pour les deux filles.

— C'est Londubat. Neville.

— Il n'y aura plus de Répartition. La couleur de mon ancêtre, Salazar Serpentard, fera bien pour tout le monde. Tu ne crois pas, Neville Londubat ?

Vega frissonna. Elle qui avait justement commencé à se demander s'il serait possible de repasser sa répartition, voir si elle aboutirait dans une autre maison maintenant qu'elle comprenait mieux la sienne.

Tout d'un coup, ce fut comme si la nuit explosait. Presque simultanément, une multitude de nouveaux combattants arrivèrent pour relancer la bataille, des sorciers qui accouraient depuis la direction de la grille, les centaures qui émergeaient de la Forêt Interdite, et un géant qui semblait assez furieux pour assommer tous les autres d'un coup de sa massue. La foule assemblée sur les marches se mit à bouger et à crier en même temps, certains retournant vers l'intérieur du château et d'autres se précipitant vers les Mangemorts. Rionach tira sa copine vers les portes et Vega la suivit, même si elle sentit la main de son père échapper à la sienne. Ils se retrouveraient plus tard.

Queen of KingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant