Interruption et ultimatum

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Dans les semaines qui suivirent, chaque fois que Vega trouvait un moment libre où elle réussissait à se séparer des autres Serpentard, elle montait au septième étage. La Salle sur Demande avait bien prédit : elle se remplissait de plus en plus. La bannière de Poufsouffle s'était ajoutée aux deux autres, et Vega notait tristement l'absence de sa maison, mais sans oser demander à Neville – ou directement à la salle – de la rajouter.

Presque tous les membres de l'AD avaient emménagé en permanence dans cette pièce aux hamacs, et les Carrow étaient en train de devenir fous à essayer de résoudre ce mystère des étudiants qui disparaissaient sous leurs nez. Neville avait heureusement réussi à résoudre le problème de la nourriture et avait fait apparaître un passage secret vers la pub de la Tête du Sanglier.

Et Lavande Brown avait résolu le problème des odeurs corporelles en faisant apparaître des douches.

Vega et Nigel étaient les seuls membres de l'AD qui restaient à l'extérieur. Ils amenaient à leurs amis des nouvelles du château, des professeurs, des étudiants qu'il restait. La Serpentard apportait à la Salle sur Demande les exemplaires du Journal du Serpent dès leur publication.

Ce soir-là, peu après le souper à la Grande Salle, Vega était montée dans la Salle sur Demande. Après avoir donné une petite dizaine de copies de la revue de Serpentard à Neville et Seamus, pour qu'ils le distribuent aux intéressés, elle était allée s'asseoir avec Charlene, Romilda et Rionch, et les quatre filles s'étaient lancées dans une partie de bataille explosive.

— Comment va mon frère ? demanda Romilda entre deux mains.

— Super, répondit Vega. Enfin, tout étant relatif. Il s'inquiète pour toi, et j'ai envie de lui dire que tu vas très bien, mais bon... Je me contente de l'aider avec ses devoirs pour Binns quand je peux.

Quand l'horloge sonna vingt et une heures, Vega posa ses cartes et s'étira.

— Bon, il faudrait que j'y aille. Si je rentre encore une fois après le couvre-feu, ils vont se poser des questions, en bas...

Rionach fit la moue et lui attrapa la main.

— T'es sûre que tu peux pas rester ? Je suis sûre qu'on te veut avec nous plus que tes « amis » de Serpentard.

— J'aimerais ça, mais j'ai gardé mon camouflage pendant si longtemps, ça serait dommage de le casser si près de la fin de l'année, répondit Vega. Et puis je peux pas laisser le pauvre Nigel tout seul dehors...

— Même pas pour une nuit ? Tu pourrais dire avoir passé la nuit à l'infirmerie. Ou avoir été assommée et enfermée dans un placard à balais, je suis sûre qu'ils te croiraient.

Vega secoua la tête en riant.

— Il n'y a pas de hamac pour moi ici de toute façon.

À la surprise de Vega, le sourire de Rio s'élargit. Tenant toujours la main de sa copine, elle l'attira vers une porte étroite dans le mur derrière son hamac.

— Viens voir ce que j'ai fait apparaître ce matin.

Derrière la porte se trouvait une pièce minuscule, mais chaleureuse, presque remplie par un grand matelas. Des bougeoirs accrochés aux murs illuminaient l'endroit d'une douce lueur orangée, et sur le mur face à elle était accrochée une petite bannière de Serpentard, à côté de son équivalent rouge et or.

— Quand je me suis levée ce matin, c'était là, expliqua Rionach. Il faut croire que j'ai eu un rêve particulièrement... vivide.

Vega sentit le rouge lui monter aux joues en se tournant vers sa copine, qui la regardait avec des yeux pétillants.

Queen of KingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant