5 • Parce que tu me vois comment, toi ?

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Alex

– Naaaan ?!

J'explosai de rire. J'en pleurais presque, tant c'était drôle. Il y avait une chance sur deux pour que ce mec soit gay, et une chance sur sept milliards pour qu'il tombe amoureux de Jackson.

– J'arrive même pas à savoir si t'as beaucoup ou pas du tout de chance ! me forçai-je à articuler en me tenant le ventre.

Je devrais travailler mes abdos, parce que des fous rires comme ça, c'est un coup à te foutre des crampes horribles...

– Hey, ferme-la, tu veux ? Il pourrait t'entendre... grogna le voisin de ma grand-mère.

– J'peux pas, Redneck ! J'crois que c'est la chose la plus drôle que j'ai entendue depuis longtemps !

– Bon, on y va avant qu'il commence à vouloir me reparler...

– C'est bon ? T'as fini ? s'irrita Michael.

– "J'espère qu'on se reverra !" Putain, j'ai mal au ventre et à la mâchoire ! ris-je à gorge déployée.

– Bon t'as gagné.

Son ton sérieux m'inquiéta un moment, et sans que je ne m'y attende, il me fit basculer sur ses épaules comme un putain de sac à patates.

– Hey ! Tu fous quoi, là ?! Pose-moi tout de suite ! m'énervai-je.

Il quitta le chemin que nous empruntions pour en descendre un autre.

Oh mon Dieu... Mon esprit se mettait à imaginer toutes sortes de scénarios...

– J'te préviens, si tu veux me violer, je sais me défendre et j'hésiterais pas à viser tes perles précieuses, le menaçai-je.

– J'ai l'air d'un violeur ?

– Hm... Non, c'est vrai. T'as plus l'air d'un nerd...

– Si tu savais...

Bon, je commençais un peu à m'habituer à cette position. Même si je n'aimais pas la proximité que ses mains avaient avec mon derrière, ni le fait de ne pas savoir où nous allions, ni... Ok, j'allais péter un câble.

– Oh, tu fais quoi ?! insistai-je.

– J'me venge.

Non. Non non non non non. Non. Non, s'te plait, non.

Plouf.

Va bien t'faire enculer. Par Lithéo, tiens.

Je me hissai difficilement sur le pont duquel il m'avait balancée et recroquevillai mes jambes contre moi. Essorant mes cheveux au-dessus de l'eau (génial, j'allais avoir droit à une douche plus compliquée encore qu'une infiltration au KGB...), je me mis à trembloter, le regard sévère.

Qu'il essaye de me toucher, pour voir, et je lui enlevais toutes ses chances d'avoir une descendance.

Je l'entendais ricaner derrière moi et je jure avoir dû me battre intérieurement pour calmer mes envies de meurtres contre lui. Je tordis aussi fort que je le pus mon t-shirt pour vider l'eau un maximum, mais tout ce que j'obtins fut un tissu tout étiré et froissé. En plus, il était blanc. Heureusement qu'il commençait à faire noir.

SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant