Alex
– Mamiiiiiie ! grognai-je d'une voix étouffée par l'oreiller.
Étant donné qu'elle n'avait pas l'air décidée à baisser le volume de la radio, je fus contrainte de me tirer de mes draps difficilement. Bordel, je suis en vacances, oui ou merde ?
J'attrapai mon carnet que j'ouvris d'une main, l'autre coincée sous mon coussin. Je pris le crayon coincé entre les pages et notai sous le titre "Questionnement" : « Le troisième âge est-il toujours sourd ou le fait-il exprès ? Et dans le cas où il s'agirait de la comédie, peut-on dire que les seniors se comportent comme des putains d'adolescents ? »
Je faillis me rendormir un instant en repensant à ce que je venais d'écrire, mais je finis par me ressaisir, barrer la vulgarité et m'extirper de mon lit en traînant des pieds. Et en plus il pleut...
Ma grand-mère n'était pas dans la cuisine, elle avait simplement oublié d'éteindre la radio. J'avais plus qu'à barrer tout mon questionnement...
•
– Bah tu fais quoi ? Grouille ! me pressa Michael sur le pas de la porte.
– Il pleut, j'sors pas, refusai-je.
– Ah non, tu sors ! Sinon j'vais perdre le défi, moi ! protesta-t-il en riant.
Je me mis à tapoter vivement mon index sur la porte que je tenais encore, réfléchissant à une solution.
– Bon, entre. Mais tu touches à rien, t'es trempé ! le mis-je en garde.
Je l'entendais glousser alors qu'il s'essuyait les pieds et que je refermais la porte. Puis après qu'il ait enlevé ses baskets imbibées d'eau et sa veste qui ne servait plus à rien, je lui proposai de me suivre jusque dans ma chambre, ignorant ma grand-mère qui pionçait sur le canapé.
– J'peux avoir une serviette pour me sécher ? réclama le voisin.
– Tu veux un massage aux pieds, aussi ? grognai-je avec sarcasme.
– Pour l'instant, une serviette. Je verrai plus tard si j'ai besoin qu'on s'occupe des mes pieds, plaisanta-t-il.
Je soufflai mais allai tout de même chercher une petite serviette propre dans la salle de bain en grommelant. Non mais il m'a prise pour sa servante ou quoi ?
– Euh j'te dérange, peut-être ? le fis-je sursauter alors qu'il lisait mon carnet.
– C'est toi qui as écrit ça ? s'exclama-t-il avec un grand sourire.
– Et si ça avait été mon journal intime ?
– Tu l'aurais mieux caché, rétorqua-t-il sûr de lui.
– Peut-être pas, c'était pas prévu que tu viennes.
– Tu me caches des trucs ? s'amusa-t-il.
– Évidemment. On se connaît depuis que quelques jours, Jackson.
Il avait récupéré la serviette et s'essuyait les cheveux et le visage énergiquement.
VOUS LISEZ
Summer
Fiksi PenggemarAlex. Alex tout court. Ce n'est ni un diminutif, ni une erreur. Alex pour une fille, ça peut paraître étrange. Et pourtant, c'est sûrement ce qui lui a le plus plu, lorsqu'ils se sont rencontrés. "Farewell My Summer Love" • tome 1/2 • Jacksons Era