26 • Parfait paramétrage

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Michael

– Tu devrais faire installer une sonnerie, à force, plaisantai-je en passant dans la chambre par la fenêtre.

Elle ricana et la referma avant de se remettre à son occupation, soit le rassemblement de ses affaires.

– Je peux avoir mon bisou, maintenant ?

– Après. Je finis, répondit-elle simplement sans me regarder.

Je soupirai et m'affalai sur un bout du lit qu'elle n'occupait pas avec tous ses habits et autres affaires. Ce n'est qu'une fois allongé que je remarquai que j'avais mal calculé mon coup, si j'en croyais le tas de feuilles sous mes fesses. Je sautais vivement sur mes pieds en priant pour qu'elles ne soient pas trop abîmées et qu'Alex me gronde à nouveau.

– Hey ! Fais gaffe ! me réprimanda-t-elle comme prévu.

– T'inquiète ! Regarde, elles sont pas trop pliées ! me rattrapai-je en lui montrant les papiers.

C'est alors que ce qui y étaient représentés m'attira l'œil. Je me mis à les regarder attentivement un à un.

– C'est... nous ? supposai-je en continuant de les examiner.

– Euh oui... Mais, ils sont pas géniaux, laisse... bafouilla-t-elle.

Elle allait les reprendre mais je les mis or de sa portée.

– Tu me laisses en garder un ? Histoire que j'aie un souvenir... demandai-je.

S'en suivi un long échange de regards pendant lequel elle sembla réfléchir.

– Un seul. Et je dois approuver.

J'esquissai un sourire et brandis aussitôt mon favori. C'était celui où je dansais avec elle qui portait sa robe à poches en fixant ses pieds pour ne rater aucun pas.

– Celui-là ?

Elle le prit en main et le balaya du regard.

– Ça m'embête un peu, parce que ma grand-mère m'a aidée... Mais disons que tu peux le garder pour les droits à l'image, gloussa-t-elle en me le rendant.

Heureux qu'elle accepte, je l'attrapai par la taille et tentai de l'embrasser.

– J'ai dit quand j'aurai fini ! se défendit-elle en ne me laissant aucune chance. Si tu veux que ça aille plus vite, tu m'aides !

– Mais si je t'aide j'ai l'impression que tu pars plus vite... me plaignis-je sur un ton boudeur.

– Alors attends.

Le silence prit place dans la chambre. On resta muet une dizaine de minutes, le temps qu'elle finisse de faire sa valise. Pendant ce temps, je détaillai le dessin qu'elle m'avait offert.

Et si j'avais été riche ? Si j'avais pu partir en vacances ? Si je n'avais pas été aussi maladroit pour la bousculer ? Et si elle avait toujours été la « vraie Alex » ? Aurait-elle mérité une punition ? Et si sa punition avait été autre chose ?

– À quoi tu penses ? me sortit-elle de mes pensées.

– Au fait que notre rencontre dépend de plein de trucs... Plein de petits paramètres qui paraissent anodins mais sans qui tu n'aurais jamais dessiné ça, porté la robe de ta grand-mère, voire même sans qui tu ne ferais même pas ta valise en ce moment-même, et encore un tas d'autres exemples, dis-je en scrutant le papier.

SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant