19 • Titanic contre un cookie

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Alex

Un paquet de cookies dans les mains, je me régalais en le regardant essayer de trouver une solution.

– Peut-être que si on l'ouvre comme ça... Ou alors si je le plie dans ce sens...

– Dis tout de suite que jeter ce sac de couchage dans l'eau était une mauvaise idée, ça ira plus vite.

Il me jeta un regard noir.

– Fallait pas me tenter.

Je décidai de me relever, toujours accompagnée de mes biscuits, pour proposer ma solution. Après avoir fait un échange entre la seule couette qu'il nous restait et mes biscuits, j'ouvris entièrement le sac de couchage et l'étalai dans la tente.

– Et si on a froid on prend des gilets, déclarai-je en croisant les bras.

– Et si jamais ça suffit pas on se servira de la chaleur humaine, ricana Michael.

Je le dévisageai un instant alors qu'il continuait de se marrer, puis je lui repris mon paquet des mains.

– Files-en un, me demanda-t-il en tendant sa main vers moi.

– Crève.

– Je l'ai acheté avec mon argent ! s'indigna-t-il sans pouvoir s'empêcher de sourire.

– Et moi je suis obligée de partager un sac de couchage avec toi juste parce que tu as balancé le mien dans l'eau, alors considère ces cookies comme ton pardon !

Je tenais mes précieux loin de son regard. Mais apparemment, le proverbe disait faux : loin des yeux, toujours aussi proche du cœur. Michael qui me fixait depuis un moment en souriant malicieusement se jeta presque sur moi en me bloquant les bras. Coincée entre son torse et ses bras, je tentai de me débattre et de protester en vain, ce qui le fit rire tandis qu'il prenait un de mes gâteaux.

– Dommage pour toi ! C'était le dernier ! pouffa-t-il la bouche pleine de sa première bouchée.

Il m'avait finalement lâchée, et je le tuais du regard alors qu'il continuait de se moquer de moi. Agacée, je lui arrachai son biscuit entamé des mains.

– Hey ! s'offusqua-t-il surpris.

– Je suis plus à ça près, hein, haussai-je les épaules en croquant à mon tour dans ce qui semblait valoir tout l'or du monde à ce moment-là.

Et à peine deux secondes plus tard, je vis tout l'or du monde couler dans l'eau du lac. Michael et son goût pour jeter les trucs dans l'eau.

– T'es sérieux ?! Le gaspillage, Jackson ! hurlai-je outrée.

Il ne répondit rien. Moi, je fixais avec désespoir mes morceaux de cookies disparaître de la surface du lac en me demandant si je préférais sauver le Titanic ou mon gâteau en supposant que j'aie eu le choix.

– J'aurais sauvé mon gâteau. Les violonistes m'auraient cassé les pieds, à force, pensai-je à haute voix.

– Hein ?

– Laisse. J'te déteste, Redneck.

Sans même prendre la peine de lui jeter un seul regard, je me rendis dans la tente que je fermai pour être seule. Enfin, c'était sans compter sur Michael Jackson le pot-de-colle tueur de cookies.

SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant