Michael
– Tu reviens d'où avec ce sourire niais ? grogna Joe.
J'haussai les épaules. Pas le temps de plonger dans un dialogue de sourds avec mon père. Je continuai mon chemin à travers le salon pour aller dans ma chambre sans adresser la parole à quiconque. Mais c'était sans compter sur Tito qui était autrefois assis près de mon paternel et qui m'avait suivi, armé d'un sourire malicieux aux coins des lèvres.
– Alex ? devina-t-il depuis l'encadrement de la porte.
– Oui, souris-je pensivement sans le regarder.
– Hm... Laisse-moi deviner : tu t'es enfin rendu compte que j'avais raison ? me taquina-t-il.
– Fais-moi plaisir et dégage, Tito.
Il ricana et referma la porte. J'avais les lèvres à la fois sèches et brûlantes. Je n'osais même pas les humidifier. Je secouai la tête pour éloigner les pensées qui entraient dans ma tête contre mon grés. Sa joue m'avait parue si douce... Michael, arrête. Ça fait peur.
•
Ça gueulait. Encore. Et je n'en pouvais plus.
Je m'étais assis sur les marches devant chez moi et je passais le temps en comptant le nombre de voitures rouges qui passaient. Autant dire que je m'ennuyais. Enfin, jusqu'à ce que Alex sorte de chez sa grand-mère en grommelant je-ne-sais-quoi.
– Hey, Gringo, c'est pas moi qui suis censé aller te chercher normalement ? la taquinai-je.
– J'dois faire les courses pour la vieille, grogna-t-elle.
Elle leva les yeux au ciel en soupirant.
– Encore une excuse à la con...
– J't'accompagne, si tu veux, haussai-je les épaules en riant à sa mauvaise humeur quotidienne.
– Mouais, pourquoi pas...
•
Finalement, je n'avais rien osé dire durant presque toute la durée du trajet. Je repensais à sa joue et au bisou que je lui avais déposé. C'était pourtant un geste si simple, pourquoi m'avait-il autant marqué ?
Je l'observais du coin de l'œil en rougissant, et étudiai sa manière de fixer et de détailler les gens. Un couple d'environ notre âge passa à côté de nous, et je remarquai qu'il attira encore plus l'attention d'Alex qui les observa passer à notre gauche.
– C'est dangereux de sortir avec des filles comme ça ! s'exclama-t-elle soudain avec sérieux.
– Pourquoi ? m'intriguai-je.
– Imagine qu'il veuille lui faire un bisou ou la prendre dans ses bras !
– Je vois pas où est le problème ?
– Bon sang, Redneck ! T'as pas vu sa tronche ou quoi ?! Quoique non, t'as pas dû la voir sous ses 3 couches de fond de teint ! J'te jure, les filles comme ça faudrait qu'elles aient des panneaux « Attention peinture fraîche » avec elle en permanence !
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Summer
FanfictionAlex. Alex tout court. Ce n'est ni un diminutif, ni une erreur. Alex pour une fille, ça peut paraître étrange. Et pourtant, c'est sûrement ce qui lui a le plus plu, lorsqu'ils se sont rencontrés. "Farewell My Summer Love" • tome 1/2 • Jacksons Era