20 • À voix haute

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Michael

Je me réveillais doucement. Durant un court instant, j'eus du mal à me souvenir d'où j'étais. Dans une tente, dans un coin du lac. Ensuite, je dus me souvenir de ce que je serrai dans mes bras. Alex.

J'avais beau l'avoir couverte comme j'avais pu avec un pull sous un gilet, elle s'était plaint d'avoir toujours aussi froid, alors je l'avais collée contre moi pour la réchauffer un peu plus. Je m'étais levé en même temps que le soleil, et déjà, il commençait à faire un peu plus chaud. Je lui aurais bien enlevé une épaisseur mais ça l'aurait sûrement réveillée, et elle avait l'air beaucoup trop paisible pour risquer de la déranger. Je détaillai chaque millimètre de son visage, du plus petit cil à sa bouche entrouverte respirant de manière régulière.

Une mèche de ses cheveux glissa de son front et je la dégageai délicatement. Je la sentis soudain frissonner et elle s'installa plus confortablement. Sa tête désormais légèrement plus relevée m'invitait clairement à l'embrasser. Timidement, je liai sa bouche à la mienne en fermant les yeux. Je m'arrêtai pour voir sa réaction, et remarquant qu'elle ne bougeait pas plus, je recommençai, cette fois plus franchement.

La veille, on avait discuté en riant, puis parfois grignoté, et on s'était souvent embrassés. Mais ses lèvres me faisaient encore envie. Un peu comme une drogue, je n'aurais jamais dû y goûter car j'en étais maintenant accros.

– Tu me laisseras jamais tranquille, hein... ? grogna-t-elle en souriant sous mes baisers.

– Jamais, ris-je en continuant de l'embêter.

Elle finit tout de même par se relever en tailleur, et fouilla dans nos déchets pour trouver ce qui lui servirait de petit déjeuner. Elle attrapa un cookie survivant qu'elle coinça entre ses dents pour s'appliquer à faire une queue de cheval. Envieux, je cassai un morceau de son gâteau et le croquai. Toujours allongé, je la contemplais encore en souriant rêveusement.

– Mike ?

– Hm ?

– C'est quoi notre relation, en fait ?

Ses yeux se posèrent sur moi. Je lui volai un autre morceau.

– Tu nous vois comment, toi ?

– Je sais pas... J'ai peur de te considérer de manière plus importante que tu ne me considères... Enfin je sais pas si tu vois ce que je veux dire...

– Si, si, je vois. T'as peur de passer pour une nouille parce que tu me vois comme ton petit ami, par exemple, alors que moi j'te considère juste comme euh... comme une "crush".

– Tu me vois comme une crush ?

– Non, c'était un exemple. Je suis comme toi, je ressens tout pareil. J'aimerais bien t'appeler ma petite amie, aussi, et s'il faut que je te le demande à haute voix pour que tu en sois certaine, alors je le ferai. Tu veux sortir avec moi ?

Elle m'observa longuement, puis m'embrassa le temps de quelques secondes.

– Si tu réponds pas avec des mots, c'est moi qui vais être perdu, Alex, pouffai-je.

Elle rit timidement à son tour.

– Oui, je veux bien sortir avec toi.

SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant