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Alex

« Il te reste une douche. »

J'étais allongée sur le dos, les bras écartés, fixant le plafond. J'essayais de me souvenir de mon rêve. Enfin, je m'efforçais d'essayer. Mes pensées viraient encore et toujours vers Michael. Qui devait faire le premier pas entre nous deux ? Qui avait le plus fauté ? Je trouvai la réponse à mes questions lorsqu'on toqua à ma fenêtre.

Je me tirai de mon lit et me traînai jusqu'à la vitre. Dehors, il pleuvait. Michael avait ses cheveux crépus pleins de gouttes de pluie et sa chemise devenait de plus en plus transparente. Je le dévisageai un moment avant d'ouvrir la fenêtre.

– On a une porte, je crois, lançai-je simplement.

– Je viens te voir toi, répondit-il en haussant les épaules.

On resta silencieux tout en s'observant. Moi d'un regard neutre, lui navré.

– Alex, j'ai merdé, je suis désolé. Tu avais raison. On n'est pas obligé de tout se dire tout de suite, on n'est pas ensemble depuis très longtemps, si on réfléchit bien. C'est normal que tu prennes ton temps, et j'ai été bête de ne pas avoir compris ça dès le début. J'suis un crétin...

La tête baissée et frottant son bras gauche par gêne, il attendait sûrement une réponse.

– T'es un crétin, ouais. Mais y'a très peu de crétins qui seraient capables de réaliser qu'ils le sont, et d'avoir le courage de s'excuser en avouant ses torts. Alors t'es un crétin, mais t'es le moins crétin de tous les crétins.

Michael qui avait relevé la tête esquissa un léger sourire surpris en réponse au mien.

– Entre, t'es trempé, l'invitai-je finalement.

– Ou bien sors, il te reste une douche, plaisanta-t-il.

Sans faire attention à sa dernière phrase, je lui pris le poignet pour le tirer à l'intérieur. Après qu'il ait escaladé la fenêtre pour finir dans la vieille chambre que j'occupais, je me rendis dans la salle de bain pour lui apporter une serviette.

Un grand sourire étirait mes lèvres sans même que je puisse me contrôler. J'étais heureuse de voir que ma grand-mère avait raison : il allait finir par venir s'excuser.

Et j'étais tellement heureuse qu'alors qu'il venait de s'essuyer le visage, je lui sautai presque dessus pour embrasser ses lèvres. Il perdit un instant l'équilibre et se rattrapa en faisant un pas en arrière, toujours contre mes lèvres. Et après un temps de surprise, il finit par me serrer fort contre lui et amplifier le baiser.

– Il va falloir qu'on se dispute plus souvent, si j'obtiens des bisous pareils quand je viens m'excuser ! gloussa-t-il en séparant nos lèvres.

– Non, on se dispute plus, refusai-je en enfouissant ma tête contre lui. On n'a plus le temps. Je pars bientôt.

Je l'enlaçai en inspirant profondément de manière à remplir mes poumons de son odeur que j'essayais d'imprimer dans ma mémoire. Je ne savais pas quand j'allais pouvoir revenir, alors il ne fallait pas que j'oublie le moindre détail. Michael me caressait les cheveux et je profitais de la douce sensation d'apaisement que cela me procurait.

SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant