8 • T'es sympa aussi quand tu veux

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Michael

Mon cœur et mon estomac étaient lourds, à l'intérieur de mon corps. Et mon esprit ne faisait que me répéter ce que je lui avais reproché.

J'essayais de lui faire passer de bonnes vacances, mais finalement je n'étais qu'un passe-temps. Je comblais le vide. J'étais une distraction. Moi qui pensais m'être enfin fait une amie...

Oh non, tu peux pas me faire ça maintenant... Pourquoi mes yeux s'humidifient comme ça ?

– Redneck.

Je me tus. Je n'avais plus envie de lui parler.

– 'M'en veux pas. J'ai jamais été très forte en sociabilité. Tu pourrais rentrer dans le livre des records, je crois, parce que jamais personne n'a tenu aussi longtemps sans en avoir marre de mon caractère.

Elle arriva à ma hauteur, mains dans les poches, mais je continuai de l'ignorer.

– Je sais que j'suis pas la fille la plus agréable au monde. Mais toi en tout cas t'es le type le plus sympa sur Terre.

Cette fois, je détournai les yeux vers son visage rougit fixant droit devant elle.

– 'Me regarde pas comme ça, j'suis peut-être souvent moqueuse mais je sais encore faire des compliments, se défendit-elle avec un sourire gêné.

Je ris du nez et posai à nouveau mon regard sur là où j'allais.

– Et euh... Enfin... Merci... Pour aujourd'hui comme pour hier... bredouilla-t-elle.

– J'ai cru que tu ne me le dirais jamais, ris-je jaune.

Elle me jeta un regard blessé, et je lui adressai un rictus rassurant.

– Je plaisante.

Le silence s'installa et nous continuâmes notre marche jusqu'à Jackson Street.

– Tu sais que t'es sympa aussi, quand tu veux, la rassurai-je.

– Tu dis ça pour qu'on finisse la journée en bons termes. Tu le penses pas vraiment, nia-t-elle mon compliment.

– Si, si, j't'assure. Peut-être qu'un jour t'arriveras à le voir.

– Tu vois c'que j'veux dire ?

– Hm.

Je me confiais à Tito, mais lui semblait être plutôt ailleurs. Il avait ce sourire indétrônable aux coins des lèvres et cet air moqueur depuis le début, ce qui m'agaça très rapidement.

– Si tu t'en fous tu me l'dis. J'préfère ne rien dire du tout plutôt que de parler dans le vide, soupirai-je.

– J'm'en fiche pas, Micky ! Au contraire ! Je suis content de voir que j'avais raison !

– Premièrement, ne m'appelle pas "Micky", deuxièm...

– Pourquoi elle a le droit de te donner un surnom de ce genre si même ton grand frère à qui tu te confies depuis tout à l'heure n'a pas le droit ?

SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant