Summer

24 • Donkey = Gringo ?

Michael

J'étais sur le perron devant chez moi, la main sur la poignée, prêt à rentrer. Et pourtant je ne pouvais détacher mon regard de la maison d'à côté.

Je ne sais plus trop comment c'est arrivé. Tout ce que je sais, c'est que quelques secondes après, j'attendais sur l'autre perron qu'on vienne m'ouvrir.

– Oh, bonjour, Michael ! m'accueillit d'une voix douce la grand-mère d'Alex.

– Euh... Bonjour, m'dame... Je... Je peux voir Alex... ? bredouillai-je.

La mine désolée qu'elle fit me donna un indice sur sa réponse.

– Je crois bien qu'elle préfère être seule, pour le moment... Je peux lui faire passer un message, si tu veux ? dit-elle toujours aussi aimablement.

Je réfléchis un instant.

– Si vous avez un bout de papier, je veux bien, oui...

– Attends-moi là.

Depuis l'encadrement de la porte, je la vis se diriger vers le meuble où se trouvait son téléphone fixe. Elle attrapa un stylo et un morceau de papier qui lui servait à prendre des notes lorsqu'elle téléphonait, puis les les apporta.

Après l'avoir remerciée, je me dépêchai d'y inscrire une petite phrase, avant de plier le papier et de tout rendre à la vieille femme.

– Je peux repasser demain ?

– Bien sûr !

– Merci, m'dame. Bonne journée.

•

– Michael ? Je peux te poser une question ?

Ma petite sœur vint interrompre mon temps de réflexion en faisant irruption dans ma chambre. Ça devait bien faire une vingtaine de minutes que j'étais allongé là, sur mon lit, les bras croisés derrière la nuque, réfléchissant à comment j'allais pouvoir me faire pardonner.

– Bien sûr que tu peux, Donkey.

– Chouette. Est-ce qu'il faut forcément avoir un amoureux ou une amoureuse pour s'embrasser ? me questionna-t-elle sans perdre de temps avec le plus grand sérieux.

Je me redressai.

– Dis-moi, Janet, pourquoi les questions sur l'amour t'intéressent tant, en ce moment ? fronçai-je les sourcils malgré tout amusé.

Pour toute réponse, elle haussa les épaule. Je lui fis alors signe de s'asseoir en face de moi, et pus reprendre une fois qu'elle fut installée.

– Ça dépend. Si c'est un vrai bisou, c'est généralement avec la personne que tu aimes.

– Ça veut dire quoi exactement un « vrai bisou » ?

– Janet, j'ai hâte que tu entres dans la puberté pour ne plus avoir à répondre à tes questions, gloussai-je.

Elle pencha sa tête sur le côté, signe qu'elle n'avait pas saisi. Je l'imitais avant de pouffer pour finalement redevenir sérieux.