XIII- ~Lucas~

55 10 15
                                    

«There is something at work in my soul, which I do not understand.»

Mary Shelley

Comment décrire le sentiment qui poursuit Lucas depuis cette soirée ? De l'amertume ne suffit pas... Lucas est en colère. Il est en colère contre toute personne et toute chose. Il sait qu'il a foiré, il sait que tous ces efforts pour se rapprocher d'Iris ont été réduis à néant à cause d'une seule connerie. Mais comment réparer ça à présent ?

Dès le lundi, Lucas s'est mit à la recherche d'Iris, mais celle-ci l'a précautionneusement évité à chaque fois. C'est à le rendre dingue. Au bout d'une semaine à ce rythme, le jeune homme a finit par lâcher l'affaire et la laisser tranquille comme elle le souhaite. Mais ce n'est pas aussi facile que ça et tout le monde en fait les frais à présent. Sa désinvolture et son manque de respect face aux professeurs ne fait que s'aggraver et il a conscience que s'il continu, il ne se passera pas longtemps avant de se faire renvoyer.

Cependant, il n'arrive pas à se raisonner, et voir chaque jours Iris l'éviter ne fait qu'accroître se sentiment. Depuis cette soirée où des blessures ont été rouvertes, Lucas ne peut s'empêcher de se poser des questions... Pourquoi Iris ne lui a-t-elle rien dit ? Et pourquoi s'obstine-t-il à essayer de la comprendre ? Évidemment il se dit à chaque instant d'oublier cette fille et qu'il n'a qu'à claquer des doigts pour qu'une autre accourt à ses pieds, mais ça ne marche qu'à moitié. Alors presque tous les soirs, il retourne en boîte et noie ses problèmes comme il sait si bien le faire : dans l'alcool et dans les filles.

Il a beau avoir toujours cette voix dans sa tête qui lui hurle de ne pas devenir comme son père, c'est plus facile de faire comme si elle n'existait pas. C'est plus facile de faire comme si tout n'existait pas.

Ce matin quand il se réveille, ses paupières ne veulent pas s'ouvrir et sa tête est à moitié enfouie dans son oreiller. Il entend une vibration se déclencher toutes les deux secondes à deux pas de son lit et grogne en tâtonnant pour trouver son téléphone. Lorsqu'il a enfin mit la main dessus, il met un moment avant de parvenir à éteindre l'option réveil puis replonge le bras sous le couette. Il sent une migraine lui vriller le crâne et se dit comme chaque matin qu'il n'aurait pas dû aller à la Villa et se coucher si tard. Lucas essaye de se rappeler ce qu'il a fait hier soir mais dès qu'il fait un petit effort pour réfléchir, sa migraine le fait souffrir de plus belle.

- Bordel... Geint-il.

Une quinzaine de minutes plus tard, il parvient enfin à se lever et rentre sous la douche. Il laisse le jet d'eau chaude couler le long de son visage et continuer sa descente jusqu'au fond de la douche. Lucas sent petit à petit la douleur s'estomper et ses idées se remettre en place. Des flashs de la nuit dernière lui reviennent par fragments mais il finit par quasiment tout remettre en ordre.

Il se souvient d'être arrivé et avoir immédiatement commencé à boire. Beaucoup. Puis ça devient un peu plus flou, il y avait cette fille... Une belle métissée aux cheveux frisés... Il s'est mit à lui raconter sa vie puis ils ont finis par coucher ensemble avant qu'il ne reparte boire. Ensuite...

- Aie !

Il effleure sa joue droite et ressent une violente douleur se propager sur tout son visage. Ça y est, ça lui revient. Il y avait ces autres gars qui se sont pointés et lui ont cherché l'embrouille... Ils ont décidé de régler ça dehors et s'en est suivi une bagarre. Malgré un taux d'alcool élevé, Lucas n'avait pas perdu la faculté de se battre et a réussi plus ou moins à s'en sortir sans trop de dégâts. Enfin... apparemment, le crochet du droit ne l'avait pas épargné et ça allait sans doute bien se voir.

Le cycle de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant