XXVIII- ~Lucas~

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« And at the end, we were all just humans... drunk on the idea that love, only love, could heal our brokenness. »

Christopher Poindexter


Mentir à Iris n'avait pas été dans les intentions de Lucas. Enfin, jusqu'à ce qu'il reçoive un coup de fil alarmant de Clément juste avant de la rejoindre à la plage. Il était resté vague, mais assez clair pour faire comprendre à Lucas l'urgence et la gravité de la situation. Après quoi ce dernier s'était efforcé de rester naturel avec la jeune fille, mais il n'est pas si bon menteur et il avait senti qu'Iris se posait des questions. Mais Lucas n'avait pas eu le choix que de lui faire croire qu'il allait bien travailler au garage aujourd'hui. Il l'a connaît par cœur, il sait qu'elle aurait abandonné ses projets pour lui venir en aide ou alors elle l'aurait supplié de ne pas se mêler aux affaires louches de son meilleur ami. Dans tous les cas, il ne pouvait pas prendre le risque de l'entraîner dans ses histoires sordides.

En l'occurrence, c'est ce qu'il ne cesse de se répéter en boucle alors qu'il roule le plus vite possible en direction du quartier chic de son meilleur ami. Arrivé à destination, il gare sa moto dans l'allée de la vaste demeure et se dirige à grands pas jusqu'à la porte d'entrée où il sonne en sentant la nervosité s'emparer de son corps. Il triture ses gants tout en jetant des regards aux alentours, comme s'ils s'attendait à voir débarquer des mecs chargés à bloc pour le détrousser. La porte finit par s'ouvrir sur la mère de Clément et un sourire illumine ses traits lorsque ses yeux se posent sur Lucas.

- Lucas ! Quel plaisir de te revoir ! Ça fait bien longtemps que l'on ne t'a pas vu ici.

Lucas s'avance pour lui faire la bise et lui renvoie son sourire chaleureux. La mère de son ami est toujours aussi affectueuse et cela détend un peu le garçon. Elle porte un chemisier fleuri et un châle sur ses épaules et fixe Lucas de ses grands yeux bruns et pétillants. Ses cheveux de la même couleur sont à demi relâchés et forment un halo de boucles autour de son visage avenant.

- Bonjour Madame Castillo, ravi de vous voir enfin à la maison, Clément doit être content.

Cette dernière lève les yeux au ciel tout en pouffant et s'écarte pour le laisser entrer.

- Oh tu sais comment il est, les effusions parentales ce n'est pas vraiment sa tasse de thé.

Lucas se force à sourire malgré la tension qui règne dans tout son corps et pénètre à sa suite dans le grand hall. Même si les circonstances l'empêchent de pleinement profiter de cette surprise, le jeune homme est heureux de voir la mère de Clément après plusieurs longues semaines d'absence. Il ressent un grand respect et un profond attachement pour elle et son mari car ils ont toujours fait preuve de gentillesse et de bienveillance envers Lucas. On pourrait même dire qu'ils sont devenus des sortes de parents de substitution pour lui car eux et Clément ont été là quand il en avait le plus besoin. C'est pour ça qu'il est prêt à tout pour son meilleur ami. Même lorsque celui-ci se met dans des situations aussi inextricables qu'irresponsables, il n'hésite jamais à lui prêter main forte pour le sortir de là. Malgré tout, Clément ne semble toujours pas retenir la leçon et c'est bien la raison pour laquelle Lucas a dû mentir à Iris et qu'il se retrouve une fois de plus chez lui afin de réparer ses erreurs.

Il finit par suivre Madame Castillo jusqu'au salon où est assis le père de Clément avec son ordinateur sur les genoux. À leur entrée, il lève les yeux de son écran et sourit de toutes ses dents lorsque son regard rencontre celui de Lucas. D'un coup sec il referme l'appareil et rejoint le garçon en quelques enjambés pour lui donner une claque amicale sur l'épaule.

- Lucas, mon garçon ! S'exclame-t-il avec la même joie que Madame Castillo. Ça fait plaisir de te voir ! Tu as vu ça mi amor ! Enfin un peu de visite. Heureusement que notre fils adoptif est là pour nous accueillir, les deux autres se sont enfermés dans le garage sans même daigner monter passer un peu de temps avec leurs parents. Tu y crois à ça Lucas ?

Le cycle de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant