-Partie III-
"Your past is just a story. And once you realize this, it has no power over you."
Chuck Palahniuk
La reprise des cours n'est pas une chose que Lucas attendait avec impatience mais voilà, maintenant il faut retourner au lycée, suivre les cours, et s'évertuer à se concentrer sur ce que disent les professeurs au lieu d'observer continuellement Iris. Cette dernière partie est la plus dure surtout quand il croise le regard de la jeune fille en plein cours de philo. À ce moment-là, les paroles déjà ennuyeuses de Monsieur Bertrand deviennent un bruit de fond à peine audible et seuls les yeux émeraudes de sa petite amie ont de l'importance. Si il y deux mois on lui avait dit qu'il serait fou amoureux au point de perdre toute notion du temps ou de toute autre chose, il aurait rit aux éclats. Mais à présent, il regrette simplement de ne pas l'avoir connue plus tôt. Tout aurait été différent et il n'aurait pas perdu autant de temps dans les boîtes de nuit ou dans de stupides bagarres s'il avait su qu'il pourrait être aussi heureux avec une fille.
Lorsque Iris reporte son attention sur sa feuille, Lucas ressent immédiatement un manque. Lui qui essaye d'arrêter de fumer, le voici sous l'influence d'une toute autre drogue, encore plus addictive que la précédente. Monsieur Bertrand parle de la différence entre les croyances et la foi, mais Lucas ne lui prête qu'une oreille distraite. Tout cela pourrait être intéressant s'il n'était pas aussi soporifique. S'il était à sa place, le garçon chercherait à savoir pourquoi tout le monde baille autant dans son cours mais il suppose que c'est plus facile de blâmer les élèves que de remettre en question ses propres méthodes. Il jette un nouveau coup d'œil vers Iris et s'aperçoit qu'elle a arrêté d'écrire pour sortir sa pochette à dessin de son sac. Elle en extrait une feuille de papier vierge et le crayon que Lucas lui a offert pour Noël. À sa vue, le jeune homme se remémore leur première fois et il est pris d'une folle envie de l'emmener loin d'ici pour l'embrasser comme ce soir-là. Comme si elle lisait dans ses pensées, Iris tourne la tête dans sa direction avec un sourire complice et des yeux brillants. Elle porte ensuite le crayon à ses lèvres avec provocation, avant de retourner à sa feuille.
Lucas l'observe faire courir le crayon sur le papier, les sourcils légèrement froncés sous la concentration, et il est soudain pris d'une envie de faire de même. Il n'avait jamais envisagé la possibilité de se remettre au fusain avant de rencontrer Iris, et maintenant il prend conscience que c'est ce qu'il désire plus que tout. Tant pis si cela lui remémore sa mère et des souvenirs douloureusement heureux, il est temps de tourner la page et d'en écrire une nouvelle. Il avait douze ans lorsqu'elle est partie, peut-être que depuis tout ce temps il n'a plus aucun talent mais le meilleur moyen de le savoir c'est de réessayer.
Satisfait de cette nouvelle résolution, il tourne son regard vers la fenêtre, un faible sourire aux lèvres. La pluie a remplacé la neige ces derniers jours, et Iris n'a pas arrêté de maudire le ciel pour l'avoir privé si tôt de son hiver enneigé. Sa réaction a fait rire Lucas mais il a lui aussi bien vite regretté les flocons lorsqu'il a enfourché sa moto pour venir au lycée sous des trombes d'eau. Ce retour à la banalité apporte avec lui un certain rythme : après une journée de cours, il se rend au garage pour travailler avec le père de Johan puis rentre chez lui en prenant soin d'éviter son propre père pour aller directement dans sa chambre. En fait, tout se passe bien jusqu'au moment où il passe le seuil de son appartement. Là, sa nausée revient et l'impression d'être là où il ne devrait pas refait surface. Il commence à réellement envisager de partir de chez lui pour crécher chez Clément jusqu'à ce qu'il se trouve un endroit à lui.
La sonnerie retentit déjà et les deux heures de philosophie se terminent enfin. Tous rangent leurs affaires tandis que Lucas se contente de les mettre en vrac dans son sac pour rejoindre Iris et ses deux amies à la porte.
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Le cycle de la mort
ParanormalLa mort. Elle est tout autour de nous, nous entoure à chaque instant. Souvent, les gens l'ignore ou l'oublie tout simplement. Mais lorsque qu'elle les frappe, on peut voir dans leurs yeux qu'ils l'ont toujours su... Elle était là, elle les attendait...