« Le monde ne te fera pas de cadeaux, crois-moi. Si tu veux avoir une vie, vole-la. »
Lou Andreas-Salomé
- Iris chérie ?
Cette dernière se détourne de sa fenêtre d'où elle a une superbe vue sur le pin enneigé situé juste en face de sa maison. Les flocons du mois de décembre ne s'étaient pas fait attendre et depuis ce matin, toute la ville est vêtue d'un beau manteau blanc qu'Iris n'a pas arrêté d'admirer tout en réfléchissant.
Marie Hammond, sa mère, se tient dans l'embrasure de la porte, attendant que sa fille lui fasse signe d'entrer. Elle passe machinalement ses doigts dans sa longue crinière aussi rousse que celle de sa fille et Iris comprend immédiatement qu'elle est inquiète. Comment va-t-elle réussir à l'apaiser cette fois ? Sa mère est une boule de nervosité ambulante et est encore pire lorsqu'il s'agit de sa fille chérie...
- Oui maman ? Tu peux entrer tu sais, je ne suis pas encore radioactive ! S'exclame gentiment la jeune fille en espérant détendre un peu sa mère.
Manque de chance, cela à l'effet inverse et Marie se crispe aussitôt. Les blagues d'Iris pouvant s'apparenter à son accident tombent toujours à l'eau mais pourtant, celle-ci continue en espérant que ses parents finissent par dédramatiser. Bon d'accord, elle est quasiment revenue d'entre les morts mais quand même... Les inquiétudes de sa mère ont beau être justifiées, cette sensation d'étouffement venant de ses parents et surtout de sa mère commence à devenir insupportable pour Iris. Heureusement qu'elle reprend les cours demain, elle ne sait pas combien de temps elle aurait encore tenu sinon.
- Ma chérie... tu es sûre de vouloir y aller demain ? Ça ne fait qu'un mois et demi... Se plaint Marie en s'asseyant sur le lit de sa fille.
Cette dernière lève les yeux au ciel devant les propos de Madame Hammond. Elle couve décidément beaucoup trop sa fille qui souhaite seulement retrouver une vie normale.
- Au contraire, c'est exactement ce dont j'ai besoin et tu le sais. Dit sérieusement Iris. Ça me fera du bien de revoir Eileen et Kate, elle me manque tellement et puis un mois et demi c'est bien assez...
Marie Hammond lance un regard compatissant à sa fille, sans pour autant laisser tomber. C'est ce qui rend sa mère si géniale aux yeux d'Iris, même si en ce moment elle aurait préféré qu'elle s'abstienne...
- Tes amies peuvent encore attendre une semaine. Et si tu ne te sentais pas bien durant un cours ?? Ta tête souffre encore chérie, ainsi que ton bras ! Non, je ne préfère pas prendre le risque que tu t'évanouisses à nouveau.
La jeune fille pousse un soupir d'agacement. Ça allait cinq minutes mais là elle en a plus que marre. Pas question qu'elle reste une journée de plus enfermée dans cette chambre ! Heureusement son père vient à sa rescousse.
- Marie, arrêtes deux minutes veux-tu. Si elle te dit qu'elle veut y aller et qu'elle est prête fais lui confiance !
L'entrée du père Beaumont s'était faite en toute discrétion et, comme d'habitude, en créant son petit effet. Mais sa mère n'est pas de cette avis. Elle se relève du lit de sa fille et jette un regard noir à son ex mari. Malgré le récent accident d'Iris et leur rapprochement pour le bien-être de celle-ci, il ne se passe pas une journée sans qu'une dispute éclate entre eux. Exactement comme avant...
- Je lui fait confiance !! S'écrie Madame Hammond. Mais on ne sait pas ce qui peut se passer ! Elle est encore fragile ! Tu devrais aussi t'inquiéter Georges ! Au lieu de t'occuper de ta blondasse !
Et ça y est, c'est repartit... Pense Iris avec fatigue.
- Bien sûr que je m'inquiète ! C'est aussi ma fille, Marie ! Rétorque Georges sur la défensive. Et Élodie n'est pas blonde, elle est châtain clair et tu le sais très bien !
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Le cycle de la mort
ParanormalLa mort. Elle est tout autour de nous, nous entoure à chaque instant. Souvent, les gens l'ignore ou l'oublie tout simplement. Mais lorsque qu'elle les frappe, on peut voir dans leurs yeux qu'ils l'ont toujours su... Elle était là, elle les attendait...