Le cycle de la mort

XVII- ~Lucas~

«I think it's beautiful, the way you sparkle when you talk about the things you love.»

Atticus, Love Her Wild

Un dragon de feu. Voilà à quoi fait penser Iris à Lucas. Une énergie électrisante semble irradier de la jeune fille et chaque fois que Lucas pose le regard sur elle, c'est comme s'il était engloutit tout entier par ses yeux de la couleur d'une pâle et chaleureuse émeraude. Il l'a surprend une fois de plus le regard plongé dans le vague, l'esprit tourné vers il ne sait où, et il se demande à quoi elle peut bien penser. À son accident ? À ce qu'il s'est passé ce matin ? Ou s'est-elle perdue dans de plus lointains souvenirs ? À moins qu'elle ne pense à lui...

A cette idée, Lucas sourit intérieurement avant de la sortir brutalement de ses pensées. Il voit Iris battre des paupières avant de revenir enfin à la réalité. Il a remarqué qu'elle fait souvent ça, se perdre dans ses pensées, comme si plus rien n'existait autour d'elle. Et quelque part, il lui envie cette faculté de se couper au monde et à ses problèmes avec autant de facilité.

Il finit par lui lancer une frite pour la taquiner, mais alors qu'il sent qu'elle va répliquer, celle-ci tourne la tête en entendant la clochette de la porte d'entrée retentir. Soudain, il voit son sourire se figer et son visage continuer de fixer la porte. Il se décide alors à regarder lui aussi et comprend aussitôt le brusque changement de comportement d'Iris.

Eileen et Kate se tiennent debout près de l'entrée et il remarque que leurs cheveux sont légèrement mouillés, à cause de la pluie qui s'est mise à tomber dehors. La température a augmentée ses derniers jours et a finit par faire fondre la neige recouvrant le sol et les toits. Les décorations de noël ont déjà commencées à être installées et les vitrines des magasins se dotent petit à petit des couleurs si familières des fêtes de fin d'année.

Les deux filles dévisagent intensément Iris, mais c'est surtout le regard froid et distant que jette Kate qui donne la chair de poule au jeune homme. Elle a l'air de lui en vouloir et Lucas comprend en jetant un œil au visage d'Iris, plus pâle que de coutume, qu'elle le sait également. Finalement il les voit s'approcher, Kate la première et la plus menaçante, suivie d'Eileen, une expression déçue déformant ses jolis traits de poupée de porcelaine.

Une fois en face d'eux c'est évidemment Kate qui prend la parole, ses mots aussi froids et durs que l'expression sur son visage.

- Alors Iris, c'est comme ça que tu te remets de ton « mal de crâne » ? En prenant du bon temps et en séchant les cours avec le pire cancre de tous les temps ? Je te croyais plus maligne !

Iris se lève brusquement les poings serrés. Mais Lucas voit la fragilité dans son regard et ses mains trembler légèrement.

- Calme toi Kate. Essaye d'apaiser Eileen d'une voix douce et ferme à la fois en s'adressant à son amie fulminante.

- Comment est-ce que vous avez su que je me trouvais ici ? Demande Iris d'une voix enraillée.

Elle se racle la gorge et reprend.

- Je suis désolé de vous avoir laissé tomber mais j'ai... il s'est passé quelque chose d'angoissant au lycée et Lucas m'a proposé d'aller faire un tour pour me changer les idées. Explique-t-elle en regardant tour à tour Eileen puis Kate.

Cette dernière laisse couler un regard haineux sur Lucas. Le jeune homme comprend à l'instant qu'elle est persuadée que tout est de sa faute à lui. Mais il ne peut pas vraiment lui en vouloir, si il avait été à sa place il aurait pensé la même chose.

- Oh pour ça je ne fais pas de soucis. Dit Kate, un sourire ironique plaqué au visage. Il a bien dû te changer les idées. Ils sont très forts pour ça.