XXVI-~Iris~

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«She's mad but she's magic. There's no lie in her fire.»

Charles Bukowski


Aujourd'hui il ne neige pas ce qui déçoit Iris. Si elle le pouvait, elle ferait en sorte qu'il neige tous les jours de l'année tellement elle aime ce temps et cette atmosphère de cocon qui font de l'hiver sa saison préférée. Elle se rappelle de la fois où Lucas lui a demandé si elle ne se lassait jamais de ce paysage figé dans le temps alors qu'ils étaient tous les deux assis sur un banc dans son jardin il y a de ça plus d'un mois. Elle se souvient du moment où il a allumé sa cigarette et où elle a pensé qu'il est était plus séduisant que jamais. En y repensant cela la fait sourire.

- Tu penses à un garçon ? Lui demande son père pour la taquiner.

Iris est tellement surprise par sa remarque qu'une assiette lui glisse des mains alors qu'elle était en train de mettre le couvert sur la table. Elle vient se fissurer en deux sur le tapis et Iris lâche un juron devant sa maladresse sous le regard étonné de son père.

- Eh bah alors ! S'écrie se dernier. Tu es sûre que ça va ?

La jeune fille se baisse pour ramasser l'assiette cassée et lui lance un sourire rassurant.

- Ça va j'ai juste été distraite pendant une seconde.

Elle amène les bouts de porcelaine dans la cuisine pour les mettre à la poubelle et rapporte une autre assiette.

- Ma question t'aurait-elle déstabilisée ma puce ? Demande Monsieur Beaumont sur le ton de la taquinerie.

- Oh Georges laisse donc ta fille tranquille, tu l'as fait exprès, lui reproche Élodie d'une voix amusée.

Elle lance un clin d'œil à Iris et cette dernière est consciente de la chance qu'elle a d'avoir une belle-mère aussi gentille. Élodie apporte à son tour les couteaux et les fourchettes et Iris observe avec attention la façon dont elle aligne parfaitement chaque couverts. Ses cheveux blonds sont ramassés sur une seule épaule et des boucles d'oreilles en or ornent ses lobes, cadeau de Monsieur Beaumont pour leurs trois ans de relation commune. Quelques rides apparaissent sur son front et également quand elle sourit, ce qu'elle fait constamment, et elle porte une combinaison fluide argentée qui représente bien sa manière d'être. Ses mouvements sont toujours précis et attentionnés envers ceux qui l'entourent ce qui a immédiatement renforcé sa première bonne impression lorsqu'elles se sont rencontrées. Aujourd'hui, elles s'entendent toutes les deux très bien et s'amusent souvent à taquiner son père sur ses mimiques et ses petits défauts.

- Oui mais pour une fois je suis curieux de voir ce que ma chère fille va répondre, dit Georges Beaumont en posant le repas sur la table.

Élodie lance un regard désolé à Iris. Comme si c'était de sa faute, pense la rouquine en soupirant. Son père est plus têtu qu'une tête de mule et même Élodie ne peut rien faire quand il a un idée derrière la tête.

- Tu me sers en pommes de terre, s'il te plaît ? Demande-t-elle à son père en lui présentant son assiette et un immense sourire.

Georges Beaumont plisse les yeux en la servant généreusement mais ne laisse pas tomber pour autant.

- Tu sais chérie, en tant que père je vois beaucoup de choses...

Iris lève les yeux au ciel en portant une pomme de terre à sa bouche. Élodie éclate de rire et manque de s'étouffer.

- Tu m'en diras tant, réplique la jeune fille en évitant son regard perçant.

- Eh oui. J'ai remarqué tes petits sourires en coin lorsque tu reçois certains messages et ta bonne humeur après être sortie toute l'après-midi pour soi-disant voir « tes amis ».

Le cycle de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant