17/02/2133, 17h30

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Beaucoup de personnes aimeraient vivre à la campagne, pour se couper de la technologie quelque temps, pour le calme, mais moi c'est tout à fait l'inverse. Cette image de la campagne est fausse. Le seul changement important entre le milieu rural et le milieu urbain que l'on peut observer, c'est le nombre d'habitants et de commerces. Depuis ma plus tendre enfance, aussi loin que je me souvienne, je rêvais de vivre en ville, de quitter mon village natal pour m'installer dans un endroit citadin, peuplé d'inconnus. L'anonymat des métropoles m'a toujours fasciné. Quand papa est mort, j'avais 17 ans; Mila, elle, en avait 14. J'ai donc attendu quatre longs mois, le temps d'atteindre la majorité pour partir. J'attendais mon anniversaire tellement impatiemment, ce fut sûrement les plus longs mois de mon existence. Je ne supportais plus l'atmosphère qui régnait dans la maison familiale, la disparition de papa ne fut donc qu'un prétexte supplémentaire pour réaliser mon rêve d'enfant.

De plus, son décès, dû à la maladie, n'a fait que renforcer ma vocation. Très vite, j'ai réussi à me faire une place dans une école d'infirmière, puis dans un institut pour une spécialité des maladies dégénératives. C'est ainsi que, rapidement, je me suis retrouvée dans le centre traitant de la maladie d'Alzheimer de la banlieue qui m'avait accueillit quelques années plus tôt. Bien malheureusement de nos jours, cela ne signifie plus rien, ces centres recrutent tant de personnes pour s'occuper des malades, qui affluent en nombre croissant chaque jour, que même sans diplômes ni aucune réelle motivation, j'aurais pu intégrer la copie conforme du poste que j'occupe aujourd'hui. Les formations sont souvent écourtées et les certificats de profession donnés à des incapables afin de créer le plus de personnel possible. Quand papa est mort et que je me suis lancée dans mes études, l'Alzheimer n'avait pas encore été déclarée comme maladie du siècle. Maintenant tout est différent ; non seulement les malades se comptent par millions, et notamment en Europe, mais les symptômes ont tant progressé en dix ans qu'il nous est incapable de trouver des solutions pour sauver les patients. Le gouverneur Miraras a affirmé que d'après ses meilleures équipes de chercheurs, tout est un effet secondaire des technologies omniprésentes dans nos vies. Je le crois, je suis persuadée que c'est la cause même de toute cette histoire. La technologie est une chose deux fois plus destructrice que méliorative, c'est une bombe à retardement que l'Homme à créé contre lui-même. Le problème est qu'elle est tellement présente, que si nous la chassions, nous ne saurions plus rien faire. Nous sommes dans une impasse, nous ne pouvons ni avancer, ni reculer.

Zala.

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