30/03/2133, Allemagne.

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Ce matin, au réveil, je suis directement descendu pour trouver Karoline dans la cuisine, à mon grand étonnement. Elle faisait des crêpes. Ma bonne humeur n'était pas revenue, il me manquait toujours Zala, mais je me suis levé plus en forme qu'hier. J'ai souri en repensant à ma chérie qui nous faisait toujours des crêpes ou des pancakes.

- Ça sent délicieusement bon !ai-je complimenté la femme derrière les fourneaux. Tu ne travailles pas aujourd'hui ?

- Oh ! Bonjour Rory ! s'est-elle exclamé avec son accent allemand très prononcé. Si, je travaille mais je vais y aller plus tard, il n'y a pas grand monde à cette heure-là, et puis, je ne voulais pas vous laisser tout seul encore. Vous devez vous sentir un peu exclu non ?

- Tu as un trop grand cœur ! Il ne faut pas s'inquiéter pour nous ! Et d'ailleurs, j'aimerais bien que tu me dises ce qu'il y a à faire, je ne veux pas profiter de votre hospitalité !

- C'est à toi de ne pas t'en faire, vous ne nous gênez pas ! On a de la place, autant vous en faire profiter !

Elle m'a fait m'asseoir à table, m'a servi la crêpe encore chaude qui sortait tout juste de la poêle, et m'a donné tout un tas de confitures et de mixtures pour étaler dessus. Finalement à force d'insister, elle a fini par céder et a dressé avec moi une liste de tâches qui pourraient l'aider. Nous étions presque à la fin de notre liste quand Filia est apparue, encore à moitié endormie.

Karoline l'affectionne beaucoup, elle ne semble pas se soucier de son énorme cicatrice qui lui barre la joue, non, elle s'occupe d'elle comme de sa fille. Une fois que l'assiette de l'adolescente a été suffisamment bien remplie au goût de Karoline, elle a jeté un œil par la fenêtre et voyant que le café commençait sérieusement à se remplir, elle est partie en nous lançant quelques excuses confuses.

- Nous avons de la chance d'être tombés sur eux, ai-je affirmé lorsque la porte s'est refermée.

Filia s'est contenté de hocher la tête pour approuver, trop occuper à dévorer les crêpes encore tièdes.

- On a fait une liste des choses que toi et moi pourrions faire pour aider Hank et Karoline. Ça pourrait nous changer les idées, et être une manière de le remercier, tu en penses quoi ?

-Ch'est une bonne chose.

-Je te laisse déjeuner, je vais aller me changer, Karoline m'a dit qu'elle nous avait laissé des vêtements dans la salle de bain.

J'ai filé dans la salle d'eau pour me changer et passer des habits pour faire des tâches ménagères, je n'ai pas pu m'empêcher d'allumer les informations tandis que je m'habillais. Miraras venait de prononcer son discours. Je ne l'ai pas entendu entièrement, le seul passage que les médias repassaient en boucle était celui où, il s'était trompé, avait bafouillé et fait lapsus révélateur. Subtil, certes, mais assez voyant pour que dans l'heure qui suive, les USA, l'Espagne, et même le Maroc fassent leur demande, portant alors à sept le nombre de pays signataires ayant fait une demande.

- FILIA ! Ai-je crié en dévalant les marches pour la rejoindre.

- Ils ont fait leur demande, il y a sept pays ! C'est formidable, ils vont ouvrir une enquête !

Elle a mis quelques secondes avant d'assimiler mes paroles et quand elle a compris, elle a crié de joie, et a sauté dans mes bras.

- C'est formidable ! Zala va être tellement contente ! Ça a marché ! Ils vont tout découvrir et elle va être relâchée !

J'étais euphorique. J'ai allumé la radio, et Filia et moi, nous avons dansé sur les chansons, heureux plus que jamais. Mon moral était de nouveau là, et au maximum. Zala, elle n'allait pas mourir, elle allait revenir dans mes bras. Forcément, l'enquête va aboutir. Je suis si joyeux !Je vais pouvoir l'embrasser encore et encore! Nous allons pouvoir vieillir ensemble, et ne mourir que quand nous serons si vieux que nous ne pourrons plus compter notre âge ! Je suis sur un nuage! La prison ne sera pas son cercueil.

La journée est passée si vite, nous avons rangé la maison, dépoussiérés les endroits dans lesquels les machines ne passaient pas. Le tout sans traîner des pieds, contents, et en dansant sur des chansons Allemandes, dont nous ne saisissions pas un traître mot, mais qui nous faisaient plaisir. Filia était rayonnante, un large sourire avait fait place à sa mine toujours triste.

Sur le soir, nous étions toujours en train de sourire niaisement, à tel point que ça faisait mal. Nous n'avons pas pour autant arrêté, au contraire, la joie n'avait plus été présente depuis si longtemps. Hank et Karoline sont rentrés peu après neuves heures, et nous avons dîné ensemble. Eux aussi semblaient content des informations du jour.

Juste avant d'aller me coucher, j'ai remis les actualités pour tout de même suivre l'avancement des choses. Les représentants des sept pays vont se réunir dès demain à Paris. Les pro-Miraras sont plus qu'en colère, heureusement, ils sont de moins en moins, beaucoup commencent à croire que le gouverneur n'est pas aussi blanc qu'ils ne le pensaient. Certains ministres commencent même à prudemment se détacher de la situation et à ne plus soutenir leur représentant avec tant de vigueur qu'il y a quelques mois, voir à même ne plus le soutenir du tout. Les anti-Miraras, eux de plus en plus nombreux, sont beaucoup a avoir montré leur contentement lors de la demande des trois derniers États.

Je suis si heureux, à cet instant, je n'aurais jamais pensé que tout allait s'arranger si vite, Zala avait raison, il ne fallait pas s'en faire. Je me demande si je vais réussir à dormir avec toute cette joie qui me traverse.

Celui qui retrouvera très vite Zala.

Au plus près des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant