29/03/2133, Allemagne.

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Un réveil dur après une nuit qui fut plus que pénible. Je n'ai pratiquement pas dormi, malgré mon taux d'adrénaline redescendu au plus bas. Je n'ai pas réussi. À la place, je t'ai lu. Depuis le début. Ça a été compliqué. Je veux dire que de la relire, entrer dans ses pensées. J'ai appris tant de choses sur elle, sur un aspect que je ne lui connaissais pas. Puisque, après tout nous n'avons pas appris à nous connaître mutuellement. J'ai souvent pleuré, plus d'une fois. Elle me manque, je la veux dans mes bras, plus que dans une prison. Elle n'aurait pas dû partir pour sauver ce peloton d'exécution.

Filia aussi a passé une mauvaise nuit, entre les cauchemars et le sommeil absent, elle a été comme moi, sans dormir pendant plus d'une heure de suite. Nous étions tous les deux dans un état assez pitoyable quand nous nous sommes levés. Notre moral était au plus bas, pourtant Hank et Karoline ont tout fait pour que nous nous sentions bien. Avant de partir au café, ils nous avaient préparé un petit-déjeuner, plutôt appétissant, accompagné d'une petite note, très sympathique qui nous incitait à nous reposer et à ne rien faire. Ce sont vraiment de gentilles personnes.

La nourriture n'a pas suffi à me rendre ma bonne humeur partie avec Zala, mais ça m'a réconforté. Les souvenirs des dimanches matins, où, toute ma famille était à table pour commencer la journée dans une bonne ambiance sont remontés.

- À ton avis, elle pense à nous ? m'a surpris Filia, en levant la tête de son bol de chocolat chaud.

- Je suis certain qu'elle ne pense qu'à nous. Et surtout à toi, elle t'aime énormément, tu le sais ?

Elle s'est contenté de hocher la tête, peu convaincue. C'est pourquoi, je l'ai pris dans mes bras, elle manque cruellement d'affection. Moi aussi par ailleurs.

- On va faire quoi maintenant? A-t-elle demandée

Je n'en n'avais aucune idée. C'est le plan de Zala après tout, je n'y ai jamais réfléchi. Enfin pas jusque-là. Et pour la première fois depuis longtemps, je n'avais pas un seul plan.

- On va attendre.

Qu'est-ce que j'aurais pu répondre d'autre ?

C'est exactement ce qu'on a fait aujourd'hui, attendre. Attendre que quelque chose se passe. J'avais branché mon ordinateur sur un réseau sécurisé, parce que des centaines d'agences gouvernementales me cherchent, suite à la vidéo d'hier, et nous avons regardé une chaîne d'informations en continue.

La première chose que j'ai comprise a été la lenteur de la journée. La seconde, le fait que notre action, n'allait pas arrêter les crimes de notre heureux Gouverneur instantanément. Pour faire bref, on ne pouvait rien lui reprocher, tant que rien n'était vérifié, et comme, personne d'assez haut placer ne semblait vouloir faire ouvrir une enquête, ça en restait là. Heureusement, grâce à des traités internationaux, si cinq pays signataires de ce-dit traité voulaient, pour une raison plus qu'évidente, mener une enquête dans un État louche, ils le pouvaient. Ces traités devaient servir à garantir la paix et éviter toute trace de guerre. Et comme Zala l'avait accusé de vouloir lancer des offensives, des pays pouvaient très bien réagir.

Les anti-Miraras, en nombre de plus en plus conséquent depuis la diffusion des paroles de Zala, ont eu le soulagement de voir tout de suite réagir l'Allemagne, pays frontalier ayant plutôt peur de ce qui se passe si près de leur territoire, et l'Italie, qui, depuis déjà quelques années se méfiait de notre gouvernement. Un peu plus tard dans la matinée, nous avons également eu la demande de la Belgique, suivit de très près par celle de l'Angleterre.

Les pro-Miraras, ceux qui sont en faveur de cet arnaqueur qui nous sert de Gouverneur, et accessoirement de chef de l'État, se sont exclamés, haut et fort. Pour eux Zala n'est qu'une folle, ayant complètement perdu la raison et ils ne comprennent pas pourquoi des personnes aussi raisonnés que des Présidents, Rois, ou tout autre commandant des armées, la croiraient. De toute évidence, la chasse à l'homme gigantesque qu'a lancé leur cher Gouverneur pour nous retrouver, n'a absolument pas rassuré nos voisins. À l'heure actuelle, il ne manque plus qu'une demande d'enquête, pour qu'elle ait vraiment lieu. Les journalistes, sont tous d'accord pour dire, que l'Espagne et les États-Unis vont dans les heures à venir prononcer leur demande. On attend aussi un discours de la part de Miraras, et c'est sans aucun doute, ça qui décidera les autres États dans leur choix de suivre ou non, ceux qui se sont déjà prononcés.

Pour ce qui est du peloton d'exécution qui devait déjà se faire tuer hier, il a été décrété, que chacun des membres de ce groupe serait en prison, le temps, que leur cas puisse être étudié, car, le pays est en alerte maximum, et que ces gens qui attendent dans le couloir de la mort ne sont plus la priorité de quiconque. Ce qui est une victoire pour nous et surtout pour Zala.

Zala, elle, ma magnifique Zala, est malheureusement la plus grande priorité de Miraras, il est même allé la voir en prison, dans sa cellule. Toutes les chaînes de télé ont forcément accouru pour tenter de trouver une petite information, mais pas le moindre mot n'a fuité de cette conversation, rien. Pas même un compte-rendu ou un micro-discours de la part d'un porte-parole, juste le néant et l'attente.
J'ai eu une pensée particulière à me dire que Zala n'a jamais aimé le Gouverneur et sa façon de travailler, qu'elle désapprouvait totalement toutes ces personnes qui approuvaient chacun de ces discours et rêvait de le rencontrer et d'avoir un autographe. Si elle avait pu choisir, elle aurait échangé sa place contre n'importe qui, parce qu'il y a des tas de gens qui rêvent de tenir une conversation avec notre merveilleux gouverneur. Comme quoi, on rencontre toujours ceux qu'on ne désire jamais voir, c'est inévitable.

Je vais aller me coucher, car, c'est la seule chose à faire face à l'attente, m'épuiser devant un écran sans rien faire ne vaut gère mieux. Demain, quand je me lèverais, peut-être que tout aura changée, en mieux, du moins, je l'espère.

Celui qui pense à Zala chaque seconde.

Au plus près des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant