02/04/2133, Allemagne.

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Je n'ai pas écrit hier, tout simplement, parce qu'il n'y avait rien à raconter de spécial. Aujourd'hui non plus, les nouvelles ne sont pas forcément importantes, mais je t'écris tout de même. Les jours sont longs et les nuits sont courtes, je ne fais qu'une chose, attendre chaque instant qu'une nouvelle arrive et que Zala soit libérée.

Zala est passée sous la juridiction des sept pays en plus de celles de la France le temps de l'enquête, ce qui veut dire, qu'elle ne peut pas être tuée si les huit pays ne sont pas d'accord, ce qui réduit ces chances de mort à très peu. C'est un soulagement, dans le sens où, au moins Miraras ne pourra pas exiger sa mort pour se venger du fait qu'elle ai déclenché l'enquête, qui va sans aucun doute le couler.

Les personnes chargées de chercher des indices, qui d'après moi sont évidents puisque nous leur avons déjà mâché le travail, font partie des sept pays. Ils ont commencé aujourd'hui, par les usines, qui sont toujours entourées par des familles mécontentes et tristes d'avoir appris ce qui se passait pour leur proche. Bien sûr aucun élément ne doit sortir tant tout tous les comptes-rendus'ont pas été étudié par les différents chefs d'État et qu'une décision soit prononcé, pourtant je suis confiant. Ils vont trouver, c'est certain.

Sinon, Hank et Caroline sont adorables avec nous, ils nous hébergent, alors que nous les aidons à peine, je m'en sens d'ailleurs un peu gêné. J'espère que tout se finira très vite, et qu'une fois que Zala sera sortie de prison, nous pourrons nous refaire une vie, tous les trois. En attendant, Filia semble joyeuse, elle parle de plus en plus, et sourit quasiment constamment. Et je la comprends, moi aussi je ne peux pas m'en empêcher. Je vais bientôt revoir ma bien-aimée et l'embrasser, et la serrer dans mes bras. Je l'aime tellement !

Celui qui n'attend qu'une chose, Zala.

03/04/2133, Allemagne.

Aujourd'hui, je devrais être heureux. Parce que l'enquête est là, Zala est à l'abri, tout n'est pas idéal, mais je devrais être content. Le seul inconvénient, c'est que justement, j'ai perdu tout sentiment de joie. Les premiers temps, quand l'enquête a été ouverte, on peut clairement dire que j'étais éperdument joyeux de la nouvelle. Malheureusement je suis vite redescendu de mon petit nuage. Quand j'ai réalisé, que tout n'allait pas aller si vite que je le voudrais.

Zala est toujours en prison. Nous n'avons aucune information sur le déroulement de l'enquête. Et le plus triste, Miraras, qui nous cherche toujours et qui outre son léger mécontentement du fait que sept autres pays fouillent son propre État, fait comme si de rien n'était. Il a d'ailleurs proclamé que le peloton d'exécution, encore un peu plus gonflé par les dernières arrestations, serait exécuté dans quelques heures. Zala va sans doute sans vouloir, même si elle n'y peut rien, elle a fait son possible et a même été jusqu'à se sacrifier pour eux. Moi aussi, je suis totalement bouleversé par ça. Voir, que malgré tous nos efforts, Miraras puissent encore gouverner comme bon lui semble.

Dans les faits divers, hier soir, quatre adolescents ont essayé de franchir le mur d'enceinte d'une des usines que nous avions répertorié. Heureusement, ils se sont bien vite faits arrêtés par différentes polices de différents États présents sur place.

La question, que je me pose souvent, c'est ce que font les forces de l'ordre pour les pauvres personnes qui se trouvent à l'intérieur des usines, et qui ont subi tant de lavage de cerveau et autres tests tout aussi horribles. Ce que j'espère c'est qu'ils vont réussir à sauver quelques personnes, que certaines familles puissent retrouver leur proche. Si cet exploit s'avère être réalisable, là, nous aurions fait quelque chose de bien pour notre pays, pour la France.

Depuis que Zala m'a donné ce journal, ce toi, je ne t'ai pas parlé de moi. D'une certaine manière, parce qu'il n'y a rien n'a dire sur moi. Mis à part le fait que je sois un Fuliste et l'homme le plus recherché dans une bonne dizaine de pays, enfin, surtout en France, je suis normal. Un individu lambda qui se fond dans la masse sans problème. C'est d'ailleurs une des raisons qui m'a poussé à fuir cette-dite masse. Je ne supportais plus ce groupe que forme la population, un groupe uniforme, qui pourrait pourtant être aussi difforme que merveilleux. Ce n'est qu'un micro pourcentage de ce qui m'a poussé à devenir ce que je suis devenu, la majeure partie de ce qui m'y a encouragé, à été, comme l'a cité il y a quelque temps Zala, mon premier amour, Sadie.

Il est vrai que je l'ai aimé, c'était mon premier amour. Puis, elle est partie, brutalement, comme de nombreuses personnes, c'est ainsi, triste, mais ce n'est pas pour autant que le monde s'arrête. Le mien, à l'époque, si. Je suis resté un long moment, seul, isolé, peut-être aussi à cause du fait que je n'avais personne à part elle. J'ai toujours été solitaire. Alors, je suis resté quelques jours, voir quelques semaines emmitouflé dans mon cafard, et un jour, j'ai eu une révélation, je me suis aperçu que ça ne servait à rien de se lamenter, personne ne m'entendait. Il fallait se battre, se battre pour la justice, ce que je croyais vrai. Je suis retourné derrière mon bureau, à mon travail, mais je sentais bien que ma nouvelle rage, ma nouvelle envie de vaincre le mal ne plaisait pas à tout le monde. Je n'étais plus comme la majorité, comme la masse. J'ai constaté le climat tendu, étouffant. Mon métier n'était rien d'autre que celui d'une simple secrétaire. Du sous-gouverneur certes mais une secrétaire quand même.

Dit comme ça, tout semble lisse et même droit et important, ça a été ma réaction les premiers mois, puis avec les années, je me suis rendu vite compte, que nous n'étions pas les seuls à travailler dans les bureaux, d'autres collègues travaillaient plus loin, à l'écart. On ne les croisait qu'à la cantine, ou à la machine à café. Ils étaient plus sombres, ne disaient jamais un seul mot, même pas bonjour. Avant la mort de Sadie, je n'y prêtais pas attention, je faisais comme tout le monde, je les classais dans la catégorie « bizarre » ou simplement « malpoli ». Puis après, j'ai eu un regard plus critique sur le monde qui m'entourait, alors, j'ai posé des questions. Ça non plus, ça n'a pas plu.

Je sentais qu'il était temps pour moi de partir, de laisser ma place, j'ai eu ce stupide accident, et j'en ai profité, j'y réfléchissais depuis un moment, alors, je l'ai fait, j'ai enlevé ma puce I.D je suis parti en courant, et personne n'a cherché plus loin, les policiers ont conclu à une mort suite à l'incendie de la voiture, aucune personne ne me connaissait vraiment, à part peut-être un ou deux collègues de bureau qui ont du versé une micro larme, personne n'a pas pleuré ma mort. Par la suite, je me suis débrouillé avec les économies que j'avais cachées pour m'offrir un ordinateur performant et louer une maison à une veille dame, Jade. Je ne prenais pas beaucoup de place, et je lui tenais compagnie. Elle était veuve, et sans enfant, son chien était mort et ses amies presque toutes emportées par la maladie d'Alzheimer. Pas une seule fois, elle a pensé à me demander de lui montrer ma puce, mais de toute façon ses yeux étaient bien trop fatigués. Et puis, il me semble que ma compagnie lui plaisait bien. Je ne prenais pas de place, je l'aidais, j'étais poli et je payais chaque mois grâce à des services que je rendais aux personnes qui venaient me voir.

C'est comme ça que plusieurs années ont passé, tranquillement, j'ai fait mon deuil, lentement, je me sentais souvent seul, malgré la présence de Jade, je pensais à Sadie, je l'aimais, je l'aime toujours un peu, mais maintenant c'est différent, je me suis fait à l'idée de ne plus la revoir et de construire ma vie sans elle. Puis Jade est à son tour parti rejoindre ce nombre infini d'étoile dans le ciel. J'ai alors pris un droïde-humanoïde. Et je me suis senti encore plus seul.

Lorsque j'ai vu Zala pour la première fois, je ne suis pas tombé amoureux d'elle comme ça, ça n'a pas été le coup de foudre. Puis, elle est revenue, quelques jours plus tard, et j'avais été heureux, je m'en rappel, puis au fur et à mesure du temps que l'on a passé ensemble, je suis tombé amoureux d'elle. Doucement, j'ai d'abord cru que c'était le fait de rester avec une femme de mon âge dans un endroit clos pendant plusieurs jours qui me faisait ressentir ça. J'ai beaucoup repensé à Sadie. Mon premier amour était encore là, accroché à une partie de mon cœur, mais je sentais Zala prendre le dessus, le conquérir, lui et mon cerveau et tout mon être. Alors, quand j'ai su qu'elle allait vraiment le faire, vraiment partir pour sauver le monde, j'ai vu son côté si attentionné et tourné vers les autres, j'ai compris qu'elle m'avait eu et qu'il n'y avait plus rien à perdre, je l'ai embrassé. Ça a été merveilleux, fantastique.

Maintenant, j'attends son retour, pour pouvoir de nouveau la tenir dans mes bras et l'embrasser à l'infini jusqu'à en mourir, je veux crier sur tous les toits notre amour et montrer au monde que rien, même pas une gouvernement corrompu et manipulateur ne pourra nous arrêter. Elle est à moi, pour l'éternité, je t'aime Zala.

Merci de m'avoir écouté, je sous-estimais tes capacités à me délivrer des poids qui pesaient sur mes épaules, j'ai eu tort, tu es la meilleure épaule sur laquelle pleurer.

Celui qui retrouvera Zala quoi qu'il arrive parce que l'amour vainc tout.

Au plus près des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant