28/03/2133, Allemagne

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C'est assez difficile de t'écrire je dois l'avouer. Je ne sais pas bien pourquoi, si c'est le fait que ce carnet soit à Zala ou bien si c'est le fait d'écrire à la main, avec un stylo, sur une feuille. C'est peu commun, et interdit. Maintenant je comprends un peu mieux pourquoi le papier était interdit. Peut-être qu'outre le bien de la planète, Miraras à grâce à cela pu contrôler toutes nos données et censuré s'il le fallait. Peut-être et même sûrement. Pour que l'effet de la « maladie » soit plus vite vérifiable. On écrit quelque chose et puis il n'y ai plus. On commence douter, puis au bout de plusieurs fois, de plus en plus fréquemment, on commence à avoir peur. On pense qu'on est atteint d'Alzheimer. C'est une affaire d'une telle ampleur que si ce système avait été mis en place, ça ne m'étonnerait pas. Heureusement que tout cela va sans doute changer grâce à Zala.

Hier, nous avons quitté la maison que nous logions pour pouvoir mettre notre plan à exécution. Il devait être un peu moins de dix heures du soir, il me semble, mais la nuit était déjà assez noire pour que l'on puisse passer inaperçu. Nous nous sommes dirigés vers la frontière. D'après mes calculs, elle aurait dû se trouver à grand maximum deux heures de marche. Or, nous l'avons rallié en plus de trois heures trente. Les conditions y étaient pour quelque chose, il faut le dire. La pluie s'abattait sur nous, en nous fouettant les cuisses, du fait de sa finesse et du vent fort son impact était vraiment douloureux. Il y a tout de même eu un avantage à tout cela : les policiers et toutes les forces de l'ordre sont restés sagement dans leur caserne ou leur logement. Notre chemin, n'a donc pas été stoppé. Pour notre plus grand bonheur.

Pendant, ces longues heures de marche, je suis resté à l'arrière, écoutant les fréquences de radio de temps à autre. Mon occupation favorite a été de regarder Zala marcher devant moi. Je ne sais pas si elle te l'a dit, mais elle est magnifique. Ses longs cheveux bruns bouclaient encore plus que d'ordinaire à cause de la pluie, et ses grands yeux verts ne portaient pas de traces de panique, ils traduisaient juste une expression... d'amour ? Très certainement. Envers Filia surtout. Zala est si protectrice envers elle, elle s'en occupe parfaitement bien, comme une mère le ferait avec son enfant. Tout le trajet, elle l'a épaulé, soutenu, comme depuis le premier jour de notre parcours. Je te le redis elle est magnifique, de par son physique, de par sa bonté. Et je l'aime, véritablement, inconditionnellement.

Quand, une fois devant le poste-frontière, il a fallu lui faire nos aux revoir, ça a été si dur, si déchirant. Je l'ai serré si fort dans mes bras, pour lui donner mon courage, et pour qu'elle sauve tout le monde. Parce qu'elle peut le faire, c'est une héroïne, c'est mon héroïne. Lorsque j'ai posé mes lèvres sur les siennes, une dernière fois avant de partir, j'ai lutté pour ne pas craquer. J'ai réussi, je n'ai pas pleuré. Ou du moins, mes larmes ont été masquées par la pluie.

- Je t'aime Zala, quoi qu'il puisse arriver. Et je sais que tu y arriveras.

Ensuite, nous nous sommes mis au plan. À cinq mètres devant nous, se trouvait la ligne de frontière. Presque invisible dans la nuit sombre et pluvieuse. Pourtant, c'est bien cette démarcation, bourré d'électronique que nous devions franchir. Coûte que coûte et ça allait être bruyant.

- Tout le monde est prêt ? Ai-je murmuré

Les deux filles ont hoché la tête en signe d'approbation, nerveuse.

- OK, à 3, Filia et moi nous courons jusqu'à le buisson là-bas, il m'a l'air convenable. Aller, 1....2.... 3 !

Comme prévu, nous avons traversé la frontière, pour nous retrouver en Allemagne, dans un bruit d'alarme strident et une lumière rouge. Nous nous sommes rapidement cachés derrière l'arbuste. J'ai pris Filia dans mes bras et j'ai regardé la scène se dérouler sous mes yeux. Trois gardes frontaliers sont sortis en furies de leur habitation pour plaquer Zala au sol et braquer leur lampe sur son visage. Tout à fonctionné à merveille. Les gardes n'ont regardé que brièvement les alentours, bien trop heureux d'avoir capturé l'ennemi public numéro un. Nous avons attendu avec Filia, derrière le buisson pendant un bon bout de temps. Nous avons vu les gardes se réjouir de la récompense qu'ils allaient toucher. Un des trois est finalement parti, sûrement pour appeler des renforts, car, cinq minutes plus tard, des escadrilles entières de policiers et de militaires sont arrivées, les gyrophares allumés et les sirènes hurlantes. Une petite foule s'est donc vite formée, de l'autre côté de la frontière. Zala en était le centre, assaillit de questions, mal menées par les forces de l'ordre, mais sans trop de violence tout de même.

Au plus près des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant