Quatre mois avant mon anniversaire.
C'est la voix grave de mon père qui me tire de mon sommeil. Le deuxième samedi de janvier est la pire journée de l'année depuis que je suis née. C'est la journée de l'amitié et de la famille chez nous. Tous les ans mes parents organisent un grand repas, où toutes nos connaissances sont conviées .
Le seul point positif depuis toujours, Raphaël et ses parents sont invités. Chaque année la journée passe plus vite.
- Prépare toi Éléana, tous les invités arrivent dans une heure et demi.
Je remercie mes parents de ne pas vouloir d'aide pour ce jour. Ils pensent tellement que je suis si heureuse de passé du temps avec les gens que j'aime, qu'ils me laissent en paix. Je me lève difficilement et avance dans ma salle de bain. Après une douche, j'attache mes cheveux en deux buns, puis, me maquille légèrement. Le naturel est mon ami. Une paire de gros collant gris et une robe noir après, je détache les deux buns et laisse mes cheveux onduler.
Un quart d'heure avant le début du repas, je reçois un message de Claudia.
J'ai trouvé la robe parfaite pour toi. Je l'ai faite réserver à la boutique que tu apprécies au centre ville. Lundi après les cours ?
Je lui réponds avec un emoji pouce en l'air. Alors que je descend les marches, du haut des cinq centimètres du talon des mes chaussures, mes grands parents entrent. Mamy ressemble à maman avec seulement un regard plus grave, comme s'il avait vécu des choses que l'on ne pourrai pas comprendre. Papy lui, fin comme un cure dent, à la même morphologie que maman.
Chaque fois que la porte d'entrée s'ouvre, mon excitation baisse. J'envoie une bonne dizaine de messages à Raphaël, tous sans réponse. Peut-être qu'il ne pourront pas venir à cause de son logement en Espagne.
Les Varane ont beaucoup de mal à trouver un logement correct pour lui. Ils voulaient se rendre sur place, mais Raph ne m'en a pas parlé depuis un certain moment. Quand enfin ils arrivent, je souffle un coup.
Mr. Varane se dirige à table vers mon père, sa mère, demande des nouvelles de mon oncle absent à cause d'un voyage d'affaire. Raphaël me rejoint et embrasse mes joues. Je crois que pour lui, comme pour Moi, ces journées sont ennuyeuses.
- Tu étais si impatiente de voir un beau gosse dans mon genre, ricanne-t-il en me montrant son téléphone. Ne rougis pas comme ça.
Je tape son bras et rejoint mon grand père en râlant. Il est seul, attendant sûrement la prochaine personne qui viendra le voir. En septembre, je devrais m'éloigner de tous ceux que j'aime. C'est aussi pour ça que je n'aime pas cette journée. À un moment où un autre il faut se dire au revoir.
- Ça va Papy ?
Il me sourit avec ce sourire plein de chaleur qui vous emplie d'amour.
- Oui ma puce Merci. Alors, toujours pas de petit copain ?
Je souris faiblement. Non toujours pas de petit copain, toujours en couple avec le célibat. J'en ai un peu marre papy. Je me contente de secouer la tête.
- Mr. Courtier, comment allez vous ?
Je me retourne et vois Raphaël arborant son plus beau sourire. Parfois, je comprends pourquoi autant de filles tombent dans son lit. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il ne sache pas en garder une près de lui.
- Très bien jeune homme, j'ai entendu dire que vous alliez jouer au Real. Bonne chance. Éléana je te laisse en bonne compagnie.
Je secoue la tête en voyant son discret clin d'oeil. Pourquoi le fait de n'avoir eu qu'un copain est-il un délit ? Le repas commence et nous n'avons pas une minute pour parler. Tout le monde questionne Raph sur le foot et moi sur mes études ; pourquoi l'Espagne Raph ? Pour Lille Éléana, c'est ok ?
Une question en particulier retient mon attention. Éléana et toi allez sûrement vous manquer mutuellement ?Je fais mine de ne pas écouter la discussion, mais l'absence de réponse me vexe pour une raison inconnue. Le poids que je ressens en moi ces derniers temps reviens à la charge. La fin du repas approchant, mes parents proposent une balade de quartier, avant le déssert. Une nouveauté cette année.
J'enfile un manteau épais, et profite de cette balade pour me retrouver avec mon ami.
- Claudia a trouvé une robe pour Moi, je lui annonce enjoué. J'ai hâte de la voir, je dis en sortant dans l'allée.
Son regard décele en moi la réelle question qui me trotte dans la tête depuis maintenant une heure.
- Tu vas me manquer Élé.
Nous avançons, proche l'un de l'autre. La proximité que nous avons est inhabituelle, il n'y a jamais cette tension entre nous deux.
- Écoutes, je commence en baissant le volume pour que personne ne m'entende autour, je ne veux pas que tu te prives de quoi que ce sois en Espagne sous prétexte que quelqu'un te manque.
Je ne peux pas me résoudre à lui avouer que son départ va me briser le coeur. Je n'arrive même pas à me l'avouer.
- Tu vas vivre ta vie, trouver une jolie fille, te marier, avoir des enfants, une belle carrière à Madrid. Mais, nous on ne fais pas parti de ça. Surtout pas moi. Moi je vais réussir mes études, sûrement me marier avec un banquier, avoir un enfant et voilà.
Il me fixe et secoue sa tête. Je sais ce qu'il pense et je ne veux pas l'entendre.
- Je ne veux pas d'une vie sans toi. Tu es ma meilleure amie, il marque une pose et me regarde. Depuis toujours.
Je souris et cache tant bien que mal le picotement dans ma gorge. J'avance, le regard vers le ciel. Je ne veux plus de cette discussion.
- Bon, on parle d'autre chose.
- Comme si j'avais le choix, il roule des yeux mais sourit quand je lui donne un coup de poing dans l'épaule.
La journée passe, et les invités me dépasse. Ils devraient tous s'occuper de leurs propres vies. Les Varane, à mon plus grand regret et pour la première fois, sont les premiers à partir. Ils ont tous, hormis Raphaël, été distant de mes parents. Ma mère dans la cuisine, je la rejoint pour lui en parler.
- Maman, il s'est passé quelque chose avec les parents de Raph ?
Elle sursaute quand je prononce ce diminutif et soupire. Quand ma mère fait cela, pour sûr il se passe quelque chose, elle a soupirer de la même façon quand mes grands-parents ont failli divorcer.
- J'en déduis que oui.
Elle arrête de faire la vaisselle et éteint l'eau.
- Mon ange vos pères à Raphaël et toi se sont disputer hier. Mr. Varane pense que tu as une mauvaise influence sur Raphaël. Il a même dit qu'il pensait que toi et lui couchiez ensemble.
Cette fois ci, c'est moi qui sursaute. Je secoue la tête. Elle me rassure de la façon qu'elle peut. Je ne vais rien dire à Raphaël. Je ne veux pas le stresser plus qu'il ne l'est déjà.
- Je vais sortir, Claudia m'a envoyé un message.
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𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃
FanfictionJ'entends encore sa voix sur mon joyeux anniversaire. J'avais passé dix-huit ans de ma vie sous sa protection. Qu'allait-il en être désormais. Nous partions tous les deux. La distance, la passion et l'attirance pourront-ils faire bonne route ? Mais...