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Envoyé de Tia.

Je repose son téléphone quand il sort de la chambre, habillé d'une tenue de sport. Il est en short et en sweat. Il ne s'apprêtait pas à sortir, mais je vois dans ses yeux qu'il est déçu de ma réaction. Pas autant que moi de son comportement. Quand il se rend compte que j'ai lu le message, il s'avance et essaie de me prendre dans ses bras.

- Ne me touches pas, je hurle, pendant que je me tue au travail pour faire passer la peine que je ressens en étant à l'autre bout du monde de toi, tu te tapes cette petite...

Il recule comme si chaque mots, chaque respirations que je prends avait un impact sur lui.

- Combien de fois Raphaël ?

Puis son regard change, comme si je venais de le blesser. Il relève la tête et je peux voir dans ses yeux un grande tristesse. Mais pas de culpabilité.

- Tu penses que j'ai encore couché avec elle, dit-il assez fort pour que je me sente coupable. Écoutes moi bien, Tia est mon amie que tu le veuilles ou non. Alors si tu m'empêches de voir mes amis avec toi, je les verrai sans toi. Certes ce n'est peut être pas bien, mais la moindre des choses Éléana c'est de me faire confiance.

- Tu peux comprendre qu'après ce que tu m'as annoncé en arrivant je doute ?!

Il lève les yeux au ciel et me regarde profondément. Il n'est plus triste mais en colère et je sens déjà une vague de reproches foncer vers moi.

- Tu peux douter ? Et moi ? Avec tous ces mecs qui te tournent autour. Et ne me dis pas que tu n'apprécies pas la compagnie de Maëlan.

- Qui t'as dis ça ? Ce mec est une vrai plaie ! C'est quoi cette crise de jalousie ?

- Et la tienne ?

- Je pense que le fait que tu vives sous la lumière des projecteurs alors je vis ma vie banale seule avec le vide que tu laisses est une bonne raison de m'inquiéter.

Il passe sa main dans des cheveux. J'aimerais que cette histoire se termine sur un je t'aime. Mais rien de tout cela ne semble arriver. Le silence dure et chaque seconde est pire que la précédente.

- Je ne sais pas où j'en suis, souffle-t-il.

Je recule alors qu'il avance comme pour me rattraper. Une larme coule quand je prends conscience de ce qui se passe. Je le perds.

- Tu ne veux plus de moi, je demande presque comme une supplication.

- Ne dis pas de sottises Éléana, viens là, me réponds Raph en m'attirant contre son torse. Ne pleures pas, je t'aime.

Pourtant je sanglote pendant un long moment. Je regrette de ne pas réussir à lui faire confiance. Tout est tellement différent depuis quelque temps et j'ai dû mal certains jours.

- Excuse moi, c'est juste que j'ai peur qu'ici tu trouves quelqu'un mieux que moi.

- Rien ne te vaut Éléana, calmes toi maintenant.

Je reste contre lui un long moment à me demander quoi faire. Mon téléphone vibre mais je ne décroche pas. Claudia ne cesse de me harceler depuis quelques jours et même si c'est mon amie, elle devient agaçante. Raphaël me regarde et sans un mot nous nous comprenons. Nous avons peur autant l'un que l'autre de ce que nous pouvons nous faire.

- J'ai une idée pour nous consoler.

Il se détache de moi, lance une musique sur les baffes, reviens puis il pose ses mains sur mes hanches.

Wise men says, only fools rush in, but I can't help falling in love with you.

Nous dansons en rythme sur cette musique d'Elvis. Je pose ma tête sur sa poitrine. Cette habitude devient vraiment réconfortante. Il embrasse mes lèvres délicatement, et je me laisse faire.

***

La semaine suivante file à une allure trop rapide pour moi. Nous profitons autant que possible l'un que l'autre. Mais au fond de moi, le compte à rebours ne s'arrêtent pas.

- Ce film était vraiment bien, même si je n'ai pas tout compris, je rigole en tenant la main de Raphaël.

Il embrasse ma joue et un flash nous ébloui. Je ferme les yeux et cherche mes lunettes de soleil mais je suis incapable de remettre la main dessus. Me voyant en panique, Raph me prête les siennes et nous trottinons jusqu'à la voiture. Une fois à l'intérieur de celle ci, je soupire.

- On fait les gros titres ici, je lâche.

-Je sais, ils sont affamés par les peoples. Ils s'arrêtent pas. C'est le prix pour être avec moi.

- Alors je suis prête à le payer.

Il démarre et je sens qu'il veut me dire quelque chose.

- Tu pars dans cinq jours, il soupire. Ça va me faire bizarre ici sans toi.

Je pose une main sur sa cuisse mais je ne le regarde pas. J'ai peur de pleurer.

-Mais je joue le jour précédant ton départ et je ne peux pas dire non.

-Ça ne me dérange pas, je le rassure, je viendrais te voir.

Je sens la pression de son corps s'envoler. Même si le temps d'adaptation est long dans ce pays et que je ne suis ici qu'en vacances, je m'y sens bien. Je n'a vraiment pas envie de rentrer. Je préfère ne pas y penser et je profite de cette soirée. Le trajet se termine en silence, paisiblement.

Quand Raphaël ouvre la porte j'ai le souffle coupé par l'ambiance dans l'appartement. Pétale de rose, bougies... Je pose une main sur ma bouche et me retourne vers lui. Il me sourit fièrement. Je saute dans des bras. C'est ce genre d'attention qui me fait craquer. Je ne sais pas par quels moyens il a réussi à fair ça, et je ne veux pas savoir comment il l'a fait, mais je suis juste toucher au plus profond de mon être. Un léger fil fait frissonner mon cou. Je touche les mains de Raph, qui s'activent pour accrocher un collier autour de mon cou. J'avance vers le miroir dans la chambre et voix un magnifique ballon de foot incrusté de pierres bleues. Je pose une main sur ma bouche.

- Je ne sais pas quoi dire, je lâche en me retournant pour lui faire face.

- Ne dis rien.

Il m'enlace et je laisse couler des larmes de bonheur sur mes joues.

- Nous sommes encore trop jeunes pour nous marier mais prends ça comme ma demande prématurée.

Il essuie mes larmes du pouce et embrasse mes lèvres. Chaque fois mon cœur s'emballe. Il rompt le contact et, de la télécommande, il lance ma musique préférée. Je me balance en rythme, mes mains posées autour de son cou. Je ne sais pas ce que je ferai sans lui désormais.

Il est celui que j'attendais depuis une éternité, celui avec qui je m'imaginais quand je regardais des comédies romantiques. Il est mon tout, le jour et la nuit. Il est celui qui me pousse vers le haut et qui me canalise. Il est celui pour qui je donnerais ma vie.

𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant