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J'aime sentir ses yeux passer sur mon corps, détailler chaque partie aussi petite ou insignifiante qu'elle soit. J'aime quand nous ne faisons qu'un, quand nos prénoms ne sont que des souffles parmi tant d'autres. Quand nous sommes deux à la fois un. Son souffle, ses baisers. Je ne m'en lasse pas.

Je me réveille vers dix-heure. Aujourd'hui c'est jour de repos. Je ne sais absolument pas ce qu'il a prévu mais je le suivrai jusqu'en enfer. Je suis calée dans ses bras. La lumière du jour rebondit sur son visage. Il est magnifique. Je pose ma tête dans son coup. Au même moment il sursaute et ouvre les yeux. Je lève un sourcil.

- Un cauchemar, lâche-t-il les yeux mi-clos.

Je pose une main délicate et timide sur son torse. Il me la prend et l'embrasse. Raphaël a toujours été une personne du matin. D'un point de vu c'est très agréable. D'un autre, quand vous vous êtes levé du mauvais pied ça ne l'ai pas. Mais aujourd'hui, ça ne me dérange absolument pas.

- Bien dormi.

J'hoche simplement la tête. Sa voix est grave et casée. Il se racle la gorge et enroule ses bras autour de moi.

- On fait quoi aujourd'hui, je lui demande.

- Je ne sais pas, qu'est ce que tu veux faire ?

- Je me suis renseignée sur internet et j'avoue que le parc du retiro me tente bien.

- Je ne l'ai pas encore visité, dit-il en rigolant.

Je lève les yeux au ciel. Entre les matchs, son installation et FIFA il n'a dû pouvoir tout visiter. Je pose ma tête sur son torse et je fixe le mur en face. Je voudrais rester ici tellement longtemps. Je sens ses yeux sur mon visage.

- J'ai tellement de chance de t'avoir, me souffle-t-il.

- Moi aussi.

- J'ai l'impression que ton anniversaire est tellement loin, commence-t-il. J'ai l'impression que tout ce qu'on a vécu est très loin, mais ce n'est pas pour autant que j'oublie. Mais j'ai vraiment mis longtemps avant de me rendre compte que tu étais toujours là pour m'épauler. Tu te rappelles de la fois où tu m'as appelé pour choisir ta robe d'anniversaire.

J'hoche la tête. J'ai l'impression que cet événement a eu lieu il y a des décennies.

- J'ai pensé à toi toute la journée après ça. Aurora n'a plus compté à partir de là. Le soir mes parents ne voulaient pas que je sorte. Ils voulaient profiter de moi. Enfin, c'est ce que disent tous les parents quand leur enfant prend sont envol. Alors j'ai prétexté être fatigué pour aller dans ma chambre. On venait juste d'échanger de chambre avec ma sœur.

- J'étais la ce jour là. Annabelle était dégoûtée, je rigole. En changeant de chambre elle oubliait à tout jamais les copines qu'elle rejoignait le samedi soir.

- Cette enfant me ressemble trop, dit-il en rigolant. J'ai fais le mur pour toi Éléana. Et tu sais que même si j'ai toujours été fêtard, quand mes parents me disaient non, je restais à la maison. Ce jour là, je ne pouvais pas.

Je lève les yeux vers lui. Les siens sont implorant. Je pose mes lèvres sur les siennes. Je suis surprise de ce qu'il vient de m'avouer. Je ne pensais absolument pas que tout ça avait commencé à l'instant où j'avais composé son numéro de téléphone. Je rompts le contact entre nous.

- J'ai besoin d'une bonne douche, je souffle après quelques secondes.

Il me sourit et me balance son tee shirt à la figure.

- Moi le premier, cri Raph en courant dans la salle de bain.

Je pose ma main sur mon visage et secoue la tête. J'enfile mes sous vêtements et son tee shirt avant de me diriger vers mes vêtements. J'avais prévu de porter son maillot plus tard dans la semaine, mais après ce qu'il m'a avoué, je n'ai presque pas le choix. Je sors le maillot blanc du Real et un short destroy. J'entends l'eau couler dans la salle de bain. Je regarde mes notifications. Depuis que je suis ici, je ne vais presque plus sur mon téléphone. C'est une énorme différence par rapport à avant.

Les douze appels manqués de Claudia m'inquiète et je m'empresse de la rappeler.

- Allô, j'entends au bout de deux sonneries.

Sa voix est cassée, et elle sanglote. Avant même que je lui demande si ça va, elle enchaîne :

- Kévin m'a trompé.

- Attends Claudia, tu sais ce que tu avances là ? Si c'est une de ces...

- Je l'ai surpris Éléana. Dans ma chambre hier soir. J'ai fais une soirée. À un moment donné je suis allé me coucher, enfin je voulais. Quand je suis arrivé dans la chambre, j'ai eu une sacré surprise.

Je suis bouche bée. Jamais ô grand jamais je n'aurais cru Kévin capable de faire ça à Claudia. Raphaël sort et m'interroge du regard. Je lève un doigt pour le faire patienter.

- Tu sais qui c'est, je demande.

- Si tu savais. Elle nous a bien trompé cette petite, dit-elle sans finir sa phrase. C'est Kenza, souffle-t-elle en recommençant à pleurer.

Je tombe des nus. Kenza. Elle savait très bien que Claudia est folle de Kévin. Puis soudain tout ce remet en place dans mon esprit. Ce scénario durait depuis longtemps. Kévin ramenait souvent Kenza chez elle, lors des soirées, Kenza disparaissait sans raison.

- J'ai un double appel, m'annonce-t-elle. Je te laisse, désolé de pourrir tes vacances.

- Tu ne pourris pas mes vacances.

Je raccroche et prends ma tête dans mes mains.

- Ça va ?

J'avais oublié Raph. Je lui explique brièvement l'histoire, et il semble aussi choqué que moi. Mais quand je lui parle d'eux, il paraît ailleurs.

- Tu leur parles encore, je demande.

- Plus énormément.

Il m'explique que la distance parfois est plus dur à combattre que l'on peut le penser. Cette phrase me ramène à la réalité. Je ne suis ici que pour trois semaines. Ma gorge se serre mais je me reprends en me disant qu'il faut sur ces trois semaines soient incroyables.

Je file à la douche et enfile rapidement. Quand il me voit arriver avec son maillot, qui m'a coûter un peu de sous, ses yeux pétillent. J'ai gagner le plus beau du monde.

𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant