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Je referme le sac que Raphaël m'a apporté. Je jette un dernier regard à mon visage dans la salle de bain de ma chambre et je sors. L'hôpital ne va absolument pas me manquer. Raph' me lance un regard bienveillant et il me décharge du poids de mon sac. Il a pu se libérer pendant quatre jours, mais après, il repart en Espagne. J'ai décidé qu'à  la fin de mon mois de repos chez mes parents je partirai définitivement. J'ai cru lui offrir le plus beau cadeau du monde en lui annonçant ça ce matin. Nous sortons et je me sens de retour libre, sans avoir une surveillance permanente sur moi. 

Je suis retournée voir Claudia hier. Je suis égoïste mais aujourd'hui je veux pas aller la voir, car je sais que je vais encore une fois être brisée. Et je veux être heureuse et de bonne humeur tout le temps que Raphaël est là. A la sortie, nous croisons l'homme que j'ai croisé dans le service de réanimation. Cette fois, il m'énerve. J'y ai repensé et je trouve ça tellement irrespectueux de faire un scandale dans le couloir. 

- Benjamin, je sursaute en entendant la voix de mon petit-ami. 

Ce dernier s'avance vers lui et lui tends la main. 

- Raphaël, l'homme face à nous semble surpris. Tu es de retour parmi nous ?

- Nous je suis venu chercher Madame, il répond en me lançant un regard. Elle a eu quelques petits soucis.

Il hoche la tête et les deux continuent de parler. Je jette un coup d'oeil vers Benjamin.

- Pour combien de temps, demande Benjamin en me toisant. 

Je hausse un sourcil, ne comprenant rien de ce qu'il demande. Puis, je sens Raphaël se tendre à mes côtés.

- Tu n'es pas réputé pour tenir sur de longues relations. 

Il ouvre la bouche puis m'attire vers lui et nous marchons vers sa voiture. Je suis un peu déstabilisée et je mets un moment à comprendre ce qu'il vient de se passer. Je ne veux même pas savoir qui il est. Son irrespect le classe dans le case des gens à ne pas côtoyer.  Raph démarre en trombe et file à pleine allure. Mon cœur palpite. Non pas parce que je suis excitée à l'idée  d'être en voiture mais parce qu'à chaque coup de volant, j'ai peur de sombrer dans le coma. J'ai peur de revivre ce qu'il nous ai arrivée. Je pose une main sur la jambe de Raphaël espérant faire passer ma crise mais rien n'y fait. J'ai l'impression de perdre de pied. Une vague de nausées m'assaillit. Je suis heureuse d'apercevoir la maison de mes parents. 

A peine la voiture est éteinte, je sors en trombe pour rejoindre les toilettes du rez-de-chaussé. Toutes les nausées qui m'assaillaient disparaissent. Je m'essuie la bouche et soupire. J'entends des pas s'approcher puis quelqu'un frapper à la porte. 

- Ça va ? 

La voix de Raphaël me soulage et je me laisse aller contre le mur en lui ouvrant. Je ne me suis pas encore préparé à voir mes tendres parents. En me voyant, un sourire rieur se place sur son visage et je ne peux m'empêcher de le lui rendre. 

- J'espère que ça ne va pas être ça pendant neuf mois. 

Je le regarde bizarrement. Les premiers signes du bébé. Je souris et essaye d'imaginer ma future vie.

- Tu te rends compte, je lui dis alors qu'il s'assoit et s'adosse au mur en face de moi. Dans neuf mois tu tiendras une petite crevette dans tes mains. 

Il hoche la tête mais semble soudain perdu. 

- Et si on ne savait pas comment faire ?

- On apprendra, je le rassure. Tant qu'on sera deux, ensemble tout ira pour le mieux. 

Je ressens soudain une envie de vomir et je me penche vers les toilettes. Une main large et chaude caresse mon dos quand l'autre tient mes cheveux vers l'arrière. Je sais qu'il est le bon. C'est dans ces moments qu'on apprends à ce faire confiance et à soutenir l'autre. 

Une fois soulagée, je monte le temps qu'il nous remonte à manger. Mon sac est posée sur mon bureau et mon lit à été fait. La chambre a été aérée. Cette fraîcheur me ravive et je me sens enfin bien. Quoique mes parents pensent, je sais que je serai toujours bien dans cette chambre. Je sors mon ordinateur et lance Netflix. 

- Une omelette pour ma princesse. 

Je l'embrasse rapidement avant de goûter enfin à une nourriture qui a du goût. Pendant que je me sustente, il cherche une série que nous n'avons pas encore commencé. Je pose mon assiette sur ma table de nuit, heureuse de ne pas avoir envie de la régurgiter. Je pose ma tête sur son torse et je m'endors paisiblement bercée par les mouvements de sa respiration et par les baisés qu'il dépose de temps à autre sur le haut de mon crâne. 

𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant