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Je pars demain. Mon cœur se serre quand je me lève et que je me glisse sous le jet d'eau chaude. J'aime tout dans cette ville. Cela me brise le cœur de devoir quitter cette endroit. Raphaël dort encore et je ne peux me résoudre à le réveiller. Aujourd'hui ça sera la première fois que je regarderai un match dans les tribunes des familles. Je stresse un peu. J'ai peur de ne pas m'y sentir à ma place.

Une dizaine de minutes plus tard, je m'assois sur le rebord du lit et embrasse son front.

- Bébé, il est dix heure et demi.

Il lâche un râle de fatigue et pose sa tête sur mes genoux. Je caresse son crâne en profitant de ces derniers instants ensemble.

- Tu as hâte de venir me voir jouer, demande-t-il les yeux fermés.

-Oui bien sûr, je vais préparer le déjeuner, je lâche.

Bien sûr que j'ai hâte de le voir jouer. Mais je n'ai pas hâte de supporter le regard des autres et leurs questions. Tout le monde entend parler de moi en bien ou en mal sur les journaux, alors je m'attends clairement à un accueil du moins, peu chaleureux.

Sans m'en rendre compte, je renverse du jus sur le sol et je met cinq bonne minutes à tout nettoyer. Nous avons pris l'habitude de mettre la télé le matin, mais aujourd'hui je n'ai pas envie. J'ai juste envie de photographier de mes yeux chaques parties de lui.

Il arrive dans la cuisine, vêtu de son éternel tenue "jogging tee-shirt". Depuis qu'il joue ici, j'ai l'impression qu'il se nourrit pour quinze. À chaque fois qu'il mange je fais les gros yeux. Quand nous avons finis le déjeuner, il s'installe sur le canapé et je pars faire ma valise. J'ai toujours été comme ça. Je ne veux pas la faire le jour de mon départ, de peur d'oublier quelque chose mais surtout, grâce à ce gain de temps, je profite encore plus des heures qu'il me reste.

Je ramasse toute les affaires qui traite çà et là et je refait ma trousse de toilette pour ne plus avoir qu'à la fermer. Quand Raph arrive se laver les dents, je lui demande si je peut lui piquer un tee-shirt et il acquiesce. J'embrasse ces lèvres délicatement.

- Tu es capable de faire de grande chose mon Cœur. Je t'aime.

Il pose son front au mien et embrasse le bout de mon nez.

- Merci Élé. Ça va être dur ici sans toi.

- Que dis tu ? Je reste là, dis-je en posant ma main sur son cœur.

J'ai les larmes au bord des yeux et le cœur lourd. Mais je ne craque pas, je dois être fort pour lui. Pour nous.

La journée file aussi vite que les autres et je ne vois arrivé en tribune familiale que qu'en j'y suis. Je m'assois à la place qu'y m'ait assigné. Je suis tétanisé. J'ai l'impression d'être le têtard parmis les serpents d'eau. Deux femmes s'installent à côté de moi. Elles rient au éclat puis me remarque enfin. Je sens ma respiration se couper.

- Tu es la femme de Raphaël, s'exclame la plus blonde des deux.

Je secoue la tête.

- Je suis sa petite amie.

- Crois moi ce mec, ça se voit qu' il est bien.

Je rougis et range une mèche de cheveu derrière mon oreille droite.

- Emma, annonce la brune, je suis là compagne de Gareth.

- Moi c'est Vanja, je suis là femme de Modric. Heureuse que tu arrives dans la famille.

Je souris et respire enfin.

- Malheureusement je repars demain soir pour retrouver ma famille et mon appartement à Nice pour mes études.

- C'est vrai que Raphaël et toi êtes très jeunes, lance Vanja.

- On le surveillera, enchaîne Emma en me faisant un clin d'œil.

Je rigole avec elles jusqu'au coup de sifflet. Le match commence et je crois que je vois Raphaël pour la première avoir du mal à défendre sa partie du terrain. Je vide tout l'air de mes poumons pour l'encourager en vain. Les secondes passent et l'équipe adversaire pénétre dans la zone de réparation, et ils marquent un premier but. Puis un second.

L'arbitre siffle la mi-temps et je soupire de frustration. Vanja et Emma pose une main sur chacune de mes épaules. Je sors mon téléphone et, sentant quelques tape sur mon épaule, je soulève la tête et vois le téléphone de Vanja prêt pour une photo.

- Direction les réseaux sociaux, annonce-t-elle en prenant le cliché.

Je souris nerveusement et attends patiemment la reprise du match. Quand celui ci reprend, mon cœur bat à cent à l'heure. Chaque action me fait tressaillir. Pour la millième fois, Raph fait face un contre. Ma respiration se coupe lorsqu'il tombe en hurlant. Il vient de se faire tacler par le second attaquant. Je me lève en hurlant à mon tour. Mon cœur défaillit lorsque l'arbitre appel la civière. Je meurs vive. Je me précipite vers la sortie mais Emma me retiens par le bras.

- LAISSE MOI ALLEZ ME VOIR !

Je ne me reconnaît plus. Je semble différente, presque possédée. Emma me tire contre elle et je m'effondre contre elle alors que le publique espagnol acclame Varane.

- Tu es bien jeune pour tout ça, souffle-t-elle sur mon crâne.

Je me fiche du regard des autres, des journalistes. Je refuse que celui que j'aime souffre. Point. Les hurlements de Raphaël tournent en boucle dans ma tête.

Les caresses légère sur mon crâne m'appaisent et me ramène longtemps avant tout ça. Longtemps avant cette histoire d'amour digne d'un film pi d'un livre. Quand j'y repense j'avais l'impression d'être innocente.

Il pose ses lèvres sur mon front, ma tempe, ma joue avant que je me recule. 

- Tu sais aussi bien que moi ce qu'il y a entre nous Ele, ne te voile pas la face. 

C'est comme s'il avouait un secret longtemps enfouit entre nous. Un secret éteint il y a maintenant cinq ans de cela. Je me suis longtemps dit que ce qui avait pu ce passer le jour de nos treize ans n'était qu'un moment de découverte, un simple baiser. Mais à cet âge, nous sommes plus conscient de nos actes que ce que nous pourrions croire. 

Il pose ses mains dans le creux de mes hanches. Tous se bouscule, mais je réagis quelque secondes avant qu'il cèle nos lèvres. 

- Tu ne te rappelles pas comment les choses se sont passé ?

- Personnes n'a approuvé, mes grands parents t'ont reniés, mais moi je suis resté là.

J'explose d'un rire mauvais, le genre de rire qu'on regrette d'avoir fait. Je frissonne le vent frai est bien trop présent sur ma peau. 

- Ecoute je ne sais pas si...

Il ne me laisse pas le temps de finir ma phrase et prends mon visage dans ses mains. Rien de mon souvenir n'était pareil. Jamais les choses n'avaient été aussi clairs. Jamais je n'aurai cru me sentir neuve à ce point, être empli d'un bien être infini. 

Aujourd'hui je crois comprendre ce qu'il ressentait. Cette frustration de ne pas m'avoir pour lui. Désormais j'ai l'impression de ressentir la même chose. Il est là, à quelques mètres de moi, mais on m'empêche d'aller le voir. Je me dis que si les choses avaient été autrement, je ne serais peut être pas là. Si nous nous étions avoué nos sentiments, il serait resté à la maison. Mais il n'aurait pas réalisé son rêve. Et si je dois faire partie de ce rêve à distance, si je n'ai pas le choix, ces désirs seront ma satisfaction.

𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant