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Le jour même de mon anniversaire, une semaine avant la fête.

-Joyeux anniversaire, crions Raph et moi dans mon salon.

Il vient d'arriver. J'estime toujours que je suis plus vieille que lui. Je suis née cinq heures avant lui. Soit, le vingt cinq avril à midi.

- C'est à moi de le dire en premier je suis née avant toi, je râle.

- Oui mais je suis plus grand.

Tous les deux nous nous mettons à rire. Depuis notre naissance, nous passons tous nos anniversaire ensemble. Mais celui ci est plus spécial. Je ne sais pas si l'an prochain nous pourrons le fêter une nouvelle fois ensemble.

- On fait quoi cette année ? Je demande.

- Je le serais bien baigné nu dans le lac Michigan mais j'ai pas les moyens de nous emmener là bas.

Il est impossible de ne pas rire. En réalité je pensais que nous pourrions parler de notre vie jusqu'à présent,mais en y repensant il y a mieux comme anniversaire.

- Allez, prends ton vélo, j'ai tout prévu.

Je lève un sourcil étonnée. Il est incapable de prévoir quelque chose. Mais, Il a peut être changé avec son départ imminent. Je ne l'ai vu qu'en coup de vent entre, les examens qui approchent et son départ.

J'appuie sur la pédale de mon vélo et rejoint Raphaël. Nous roulons à la même allure et pour la première fois depuis longtemps, il me sème à plusieurs reprises. J'ai l'impression que plus son départ approche, plus il s'entraîne dur.

- Tu vas faire comment pour le bac ?

Ma question reste dans l'air un moment.

- Je le passe là bas.

Mes jambes peinent à pédaler dans la monté. La route qu'il nous a fait emprunter nous éloigne de la ville et de la maison. Bizarrement, elle me dit quand même quelque chose.

- Où nous emmenez vous Mr. Varane ?

J'arrive  à sa hauteur et je vois ses muscles se bander. Les relations qu'il entretient avec son père son tendus depuis que je me suis confié à lui sur ce que ma mère m'a dit.

- Pardon.

Il tourne la tête vers moi, puis freinne et pose sa main sur ma taille pour que je m'arrête au même endroit que lui.

- Arrêtes de toujours t'en vouloir Éléana.

Je suis incapable de retenir son regard plus longtemps. Je baisse les yeux sur sa main qui n'a pas bougé. Jamais, ô grand jamais il n'avait fait ça. Il l'enlève et je mon regard se dirige vers ses yeux. J'ouvre la bouche puis secoue la tête et la referme.

Pour changé le centre de notre attention, je tourne la tête et regarde le lieu où nous nous trouvons. Les grands cyprès me ramènent en enfance et je sais ce que nous faisons ici.

- Tes grands parents vivent quelque part par là.

Son sourire reprends place, mais je m'attarde dessus. Raphaël relève la pédale sur laquelle il va poser son pied et avance. Il fait cela depuis qu'il sait se servir d'un vélo. Certaines choses nous restent à vie il me semble. Comme certains souvenirs.

- La maison est vide ce week-end, il m'explique quand nous entrons sur le chemin pour entrer dans la demeure.

Les grands parents de Raph sont fortunés. Quand nous étions petit, nous passions notre temps chez eux. Mais le temps est passé et les choses ont changé.

Il pose le vélo contre la vitre de la piscine couverte. Je réalise soudain que je n'ai aucun maillot de bain. Et à ma plus grande surprise je remarque que lui non plus. Il se déshabille, gardant uniquement ses sous vêtements et sors de la poche de son jean, posé sur le sol, un trousseau de clé. Il ouvre la porte puis se retourne vers moi. 

- Je n'ai pas les clés de la maison depuis, il marque une pause, enfin tu sais pourquoi. Mais ils m'ont toujours laissé les clefs de la piscine. 

Je hoche la tête. J'enlève mes vêtements, et place mes bras devant moi. Le regard qu'il me lance me fais frissonner. Il me rejoint, se plaçant devant moi. Je pose mes deux mains sur son torse sans remonter les yeux vers les siens.  Cette tension est à la fois insoutenable et supportable. 

Il pose ses lèvres sur mon front, ma tempe, ma joue avant que je me recule. 

- Tu sais aussi bien que moi ce qu'il y a entre nous Ele, ne te voile pas la face. 

C'est comme s'il avouait un secret longtemps enfouit entre nous. Un secret éteint il y a maintenant cinq ans de cela. Je me suis longtemps dit que ce qui avait pu ce passer le jour de nos treize ans n'était qu'un moment de découverte, un simple baiser. Mais à cet âge, nous sommes plus conscient de nos actes que ce que nous pourrions croire. 

Il pose ses mains dans le creux de mes hanches. Tous se bouscule, mais je réagis quelque secondes avant qu'il cèle nos lèvres. 

- Tu ne te rappelles pas comment les choses se sont passé ?

- Personnes n'a approuvé, mes grands parents t'ont reniés, mais moi je suis resté là.

J'explose d'un rire mauvais, le genre de rire qu'on regrette d'avoir fait. Je frissonne le vent frai est bien trop présent sur ma peau. 

- Ecoute je ne sais pas si...

Il ne me laisse pas le temps de finir ma phrase et prends mon visage dans ses mains. Rien de mon souvenir n'était pareil. Jamais les choses n'avaient été aussi clairs. Jamais je n'aurai cru me sentir neuve à ce point, être empli d'un bien être infini. 



Mais la réalité rattrape vite le rêve. Le soir en rentrant, je me suis rappeler que son départ aurai lui dans neuf jours. Mon sourire a été remplacé par une simple larme, petite. Pas un sanglot. Quelque chose de simple. De bref. J'ai attrapé le premier livre que j'ai trouvé et je l'ai lu jusqu'au lendemain. 

𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant