Mon cou me fait soufrir. Je vide le fond de la bouteille de lait dans mon bol tout en massant ma nuque d'une main. Je me suis mal endormie hier soir, la tête collée à mon épaule, à un angle de rotation trop élevé. Malgré tout, il est hors de question que j'enfile la minerve que ma mère m'a conseillé de porter aujourd'hui. Elle l'a bien cherché pendant une demi heure, mais cette chose me fais plus peur qu'elle ne me soulage.
Il me reste assez de temps pour déjeuner tranquillement. Raphaël passe me prendre à onze heure. Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qu'il va me dire. Je veux trouver une solution, mais aucune ne me convient. Quoi qu'il arrive, j'ai l'impression que nous allons avoir mal ensemble. Au même moment mon père entre dans la cuisine.
- Salut ma puce, dit ce dernier en embrassant mon front.
Je lui souris.
- Tu n'es pas au boulot ?
Son regard passe de moi à son téléphone, puis de son téléphone à moi.
- J'ai un rendez vous avec des fournisseurs à quatorze heure. Maman m'a dit de rester ici en attendant le rendez vous.
Je hoche la tête, et replonge mon attention sur mon bol, presque vide désormais. Depuis petite j'aime le lait et les céréales. Passer d'un état solide, craquant, à un état presque bouilleu, ça m'a toujours fait kiffer.
- Tu fais quoi toi aujourd'hui ?
La question me déstabilise un instant. Les relations Kenzy-Varane sont de plus en plus tendues. Mon père n'a toujours pas digéré le fait que le père de Raphaël m'accuse de détourner son fils du foot. En fait, je pense qu'il m'accuse d'aimer son fils secrètement. Ce qui me fait le plus mal, c'est que mon père risque de perdre un de ses plus vieux ami à cause de moi. Car les accusations de son père son vraies. Et je peux même les comprendre. Je sais que je suis l'ancre de Raphaël. Je suis le poids qui le ramène sans arrêt vers cette ville.
- Je passe la journée avec Raphaël, c'est une des dernières avant son départ définitif.
Il hoche la tête et embrasse mon front en partant. Je continue de sourire et débarrasse mon petit déjeuner. En remontant dans ma chambre, le stress me gagne.
Je sors de mon armoire un short taille haute en toile, et un top blanc manche longue. Je tresse mes cheveux de part et d'autre de ma tête et me maquille très légèrement. Au dessus de ma commode, j'attrape mon sac Tommy Hilfiger et glisse mon porte de feuille dedans. Depuis un certain temps j'apprécie avoir un sac à main avec moi. Ma mère déteste ça. Elle trouve que ça me vieillie. Mais à mon âge, tout le monde sais que c'est notre but. Paraître plus vieux pour paraître plus mâture.
Au moment où je sors ma veste en jeans de la penderie, un klaxon retentit. Je sursaute, ce qui me lance une décharge dans le cou. Je frémit puis descend les marches lentement. La boule qui s'est formé dans mon ventre après mon petit déjeuner ne m'a pas quittée. J'ouvre ma porte d'entrée et prends le temps de fermer derrière moi.
Je suis aceuillie par un grand sourire. Cela me permet de relâcher la pression qui monte un peu plus à chaque seconde. J'ai l'impression de devoir accomplir quelque chose mais je ne sais pas quoi. L'odeur de citron dans la voiture me fait comprendre qu'elle a été nettoyée il y a peu de temps.
- Ton père ta laissé prendre sa voiture, je lâche stupéfaite en embrassant ses joues, trop près de ses lèvres.
- Il est parti en voyage d'affaire avec ma mère. Tu viens passer la journée à la maison.
Je hoche la tête. Je n'aime pas spécialement aller là bas, mais puisque je n'ai pas le choix. De toute façon, sont père n'est pas là. Rien de mal ne pourra arrivé.
Le trajet et silencieux. Je suis dégoutée. Je pensais que nous allions mettre les choses à plats dès le départ. Mais apparemment non. Je grimace quand je tourne la tête pour l'observer.
- Je suis si moche que ça, dit-il dans un sourire.
- J'ai juste un torticolis, je réponds en rigolant.
Une semaine sans lui nous a plus éloignés que ce que je pensais. Il se gare dans l'allée. À la voir aussi vide, j'en conclus que ses frères ne sont pas là. Il sort le premier et je me presse pour ne pas qu'il me sème.
Cette maison est magnifique. Du parquet acajou dans les chambres d'amis jusqu'au bouquet de fleurs sur les meubles du salon. Raphaël me propose de m'asseoir sur le canapé d'angle en cuir blanc. Cette maison est vraiment impeccable.
Il lance une série ce qui fait augmenter mon impatience. Je ne suis pas venue ici pour la télévision ou le confort de la maison. Je veux savoir ce qu'il advient de nous.
- Ça fait mal ?
Je suppose qu'il parle de mon cou alors j'hoche la tête. Il se place derrière moi, et toute la tension de mon corps se détends dès qu'il pose ses mains sur mon cou. Je laisse un soupir de plaisir s'échapper de mes lèvres.
- Raphaël, tu ne peux pas faire ça sans parler de ce qu'il va advenir, je souffle.
Il pose ses lèvres sur la base de ma nuque et remonte un peu plus vers mon cou à chaque fin de ses phrases.
- J'ai trouvé notre solution Élé, et je peux me trouver plutôt convainquant. Si je reste, nous aurons mal avec le regard des gens.
Je sais de quoi il parle. Le jugement des gens m'a toujours dérangé. Il ne m'a jamais comprise là dessus.
- Si je pars en te quittant, ou en me disant qu'il n'y aura rien entre nous, j'aurai mal.
Son souffle contre ma peau me donne des frissons.
- Si on se donne une chance, on va mourir d'envie l'un de l'autre. Alors autant se donner une chance tu ne crois pas ?
Il embrasse ma joue et je tourne la tête. Je ne sais pas si c'est à cause de la tension de la pièce ou de son massage mais je peux tourner ma tête sans avoir mal. Je pose mes deux mains contre son torse, et ses lèvres atterisse sur mon front. Il l'embrasse tendrement. Puis il me prends dans ses bras. Je ne sais dans quel embarcation je vais naviguer, je ne sais pas où elle va me mener mais je sais que la route va être long et laborieuse.
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𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃
FanfictionJ'entends encore sa voix sur mon joyeux anniversaire. J'avais passé dix-huit ans de ma vie sous sa protection. Qu'allait-il en être désormais. Nous partions tous les deux. La distance, la passion et l'attirance pourront-ils faire bonne route ? Mais...