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Je suis montée dans ma chambre il y a une heure pour soulager les crampes dans le bas de mon ventre. Raphaël vient de me rejoindre. J'aime quand nous sommes calmes de cette façon. Le repas s'est dans l'ensemble bien passé. Nous avons eu deux billets pour une Thalasso. Je pense que cela nous fera le plus grand bien. Je sens des lèvres sur mon front. L'odeur du café me dérange mais j'essaie de ne pas y prêter attention. Mes parents ont le droit de vivre même si j'ai des nausées. 

- Je suis content que nos parents soient de nouveau en bon terme. 

J'hoche la tête et pose une main sur le haut de son torse. J'ai l'impression de savoir chaque gestes qu'il faut faire pour le détendre. Et lui aussi. Nous nous connaissons depuis si longtemps. 

- C'est dur de les laisser ici, je souffle. 

- Je sais. 

Il attrape mes mains et les presse. Au fond, je sais que lui s'est habitué. Soudain je pense à Claudia. Je ne vais pas pouvoir la voir avant trop longtemps. J'attrape mon téléphone et j'envoie un message à Kenza. J'espère qu'elle n'oubliera pas de m'envoyer des nouvelles de tout le monde ici. Cette ville, c'est dix-huit ans de ma vie. Je vais devoir tout recommencer à Madrid. Je crois que c'est ça le pire. Devoir tout recommencer. Car pour le moment, là bas, je n'ai que Raph'.

- Ça va aller,  il lâche. On va construire notre propre famille. 

- Je sais. Je t'aime.

- Je t'aime.

        *** 

Deux jours plus tard...

- Comment ça les déménageurs n'arriveront pas avant demain ?

Nous sommes à Madrid depuis deux jours et j'arrive au bout des vêtements propre que j'avais apporté. Raph' essaie tant bien que mal de les faire venir au plus vite mais chaque jour qui passe, nous devons encore attendre. Je jette un coup d'oeil à ma boite mail, le temps qu'il râle au téléphone. Il vient tout juste de rentrer de son entraînement, alors il est plus que motivé pour me faire parvenir mes affaires. Un mail attire mon attention. L'école à domicile dans laquelle j'avais postulé vient d'accepter mon dossier. Je saute presque de joie alors que mon homme raccroche énervé.

- Je peux faire école à domicile, je lui dis.

Il s'avance et me prends dans ses bras. 

- Je suis si fière de toi.

- Moi aussi.

***

Cinq mois plus tard...

Raph' joue avec mon ventre depuis cinq minutes et je ne peux m'empêcher de rire. Le bébé commence à donner des coups. C'est très étrange. Mais je rigole. J'aime tellement mon corps. Au début, je me trouvais trop grosse, mais depuis le début de mon sixième mois, il y a quinze jours, je trouve on ventre de femme enceinte plus que magnifique. 

- Il faut qu'on trouve un prénom, je l'informe.

- Oui mais la clinique ne nous a toujours pas rendu la feuille du sexe de l'enfant. 

Je rougis, fière de ma surprise. Je lui une petite boite, posée sur la table jusque là. Il l'a prends avec un regard d'incompréhension puis déchire le papier. Il découvre alors une paire de chaussure bleues. Il me regarde intensément puis saute presque sur moi pour m'embrasser. 

- Un petit garçon, il souffle.

- Un petit garçons, je confirme à voix basse.

Il se lève et file prendre sa douche alors que je me dirige vers notre lit. Je ne pensais vraiment pas qu'être enceinte pourrait être aussi fatiguant. Je passe mon temps à dormir quand je n'étudie pas. Je profite du temps que j'ai en ce moment car, je sais qu'avec le bébé le temps pour mes études sera moindre. 

- Tu as réfléchis pour l'allaitement, me demande Raph' en sortant de la salle de bain.

- J'ai lu des articles sur internet et je pense sérieusement à allaiter maintenant. Les mamans trouvent que leurs bébés prennent plus de poids et elles trouvent qu'ils sont moins atteints par les maladies comme les rhumes. 

Il hoche la tête et attrape un magazine d'équipement pour enfant sur sa table de nuit. Avant, il lisait uniquement les biographies de personnalités publiques. Maintenant, il passe du magazine pour poussettes, au magazine pour vêtements. 

- Je veux le meilleur pour notre enfant, je lui avoue. J'ai tellement peur de ne pas être à la hauteur. 

- Tu seras une mère parfaite. Moi aussi, il y a des choses que je ne sais pas faire. Mais on pourra apprendre ensemble.

Je me blottis contre lui. 

Trois mois plus tard...

J'accroche les rideaux dans la chambre du bébé. Il ne reste pas grand chose à faire. De toute manière nous avons le temps car le bébé dormira dans notre chambre tant qu'il en aura besoin. Nous avons acheté le nécessaire  pour que cela soit plus facile. Je contemple la chambre de mon fils avec un grand sourire. 

- Aïe, je souffle alors que je ressens une contraction. 

Aujourd'hui le bébé n'a pas bougé alors que je ressens beaucoup plus de contractions que d'habitude. Je m'assois sur le fauteuil de la chambre et souffle pour calmer la douleur, ce qui fonctionne très bien. J'entends la porte d'entrée claquer et je suis soulagée. L'entraînement est fini. Depuis une semaine, j'ai peur que le bébé arrive alors que Raphaël n'est pas à la maison. Mon téléphone vibre dans ma main, et je réponds à Kenza, alors que d'autres contractions encore plus puissante arrive.

-J'ai du nouveau pour Claudia. 

Je perçois dans sa voix du stresse. Je me lève pour me calmer mais un douleur vive m'arrache un cri. Je m'assois sur le sol, alors que dans le combiné, ma meilleure amie panique.

- Je suis obligée de te rappeler Kenza, je t'aime.

Je raccroche. J'ai préféré lui dire je t'aime. C'est comme la sœur que je n'ai jamais eu, et j'ai peur de ce qui va se passer. Raph' m'a rejoint. Il est a genou face à moi, le regard plein de peur. Être papa à dix-huit ans n'est pas a chose la plus facile. Une nouvelle vague de contractions arrive. Chaque fois, elle est plus douloureuse que la précédente et je m'efforce de souffler pour ne pas lui faire peur. 

- Appel l'hôpital et prends le sac, je crois que c'est le moment.

Il se lève, paniqué. Je ne peux pas le calmer comme j'en ai l'habitude. Je dois me contrôler et cela demande toute mon attention. Je marche lentement pour enfiler une paire de tongues et Raph' m'aide à marcher jusque dans la voiture. 

Le périple de ta naissance ne fait que commencer mon Amour. 




𝒲𝒽ℯ𝓃 ℐ𝒲𝒶𝓈 ℋℯ𝒾ℊ𝒽𝓉ℯℯ𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant