Chapitre 5

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Marie-Irène

Les mots en gras sont censés être dit en allemand. Voilà bonne lecture 😝


Les jours passèrent vite en compagnie John. Il était sympathique et drôle. Lui ma mère et moi étions tous trois retournés en enfance. Je m'attristais à l'idée de savoir qu'il partait déjà. Mais il devait partir et ça serait cet après-midi lors du bal, de telles occasions étaient rares.

Ma mère sur le seuil de la porte nous saluait de la main, les yeux brillants.

J'avais choisi de mettre ma robe à fleurs, un cadeau de ma grand-mère pour mes 17 ans. John portait les vêtements du dimanche.

Nous marchions tous deux sur les sentiers sans faire un bruit.

Tout était déjà prêt : ses papiers, sa maison, sa nouvelle vie. Pour sa protection nous l'avions fait passer pour un de mes cousins muet. Il parlait bien français mais possédait un accent trop présent, qui risquait de le faire démasquer.

Il avait pour mission de prendre la place d'un chef dans un autre réseau de résistants en périphérie, mais les allemands étaient trop présents dans cet endroit. Il fallait attendre le bal. Ils seraients tous ici et John pourras partir en douce.

Plus nous nous raprochions du bâtiment, plus la tension montait. À l'intérieur je pus reconnaître Jean, Sophie, et Patrick. Il étaient assis à une autre table pour ne pas éveiller les soupçons.

Nous connaissions le plan par cœur il suffisait d'attendre le bon moment.

Les minutes passèrent, le stress montait. Je ne pouvais m'enpécher de trembler.

Les portes se sont ouverte, laissant passer des soldats de la SS. Mon souffle se coupa. La mécanique c'était lancée je ne pouvais revenir en arrière.

Je sentis un regard s'attarder sur moi. Je fis mine d'observer l'extérieur. La rue était déserte. Un bruit de pas en notre direction me fis tourner la tête.

Non, mais il est partout !

L'allemand que j'avais croisé dans une ruelle quelques semaines plutôt, marchait dans notre direction. La même lueur de malice animait son regard. La seconde d'après il était devant nous.

Mon cœur s'emballa, j'avais peur, peur de ce qu'il voulais, peur de lui. À mes côtés je pouvais sentir la mâchoire de John se contracter, ses muscles se figer, et ses points se fermer. La tension était à son comble.

Le soldat me proposa de danser. Tout en regardant avec amusement la réaction de John, qui le foudroyait du regard. Je fis mine d'hésiter mais je n'avais pas le choix. Je lançait un dernier regard d'espoirs à John c'est ainsi que nous allions nous quitter.

La mort dans l'âme je suivais l'homme sur la piste de danse. Son sourire maléfique me donnait le chaire de poule. Ses mains se baladaient sur mon robe, ses bras serraient ma taille. Son corps était si proche que je pouvais sentir son souffle chaud dans mon coup. Plus il se rapprochait, plus je le repoussais. J'avais l'impression d'être la proie d'un animal féroce qui attendait juste le bon moment pour me dévorer.

J'entendais des gloussement en direction du bar. C'était ces camarades qui riaient goerge déployées du spectacle que leur servait mon partenaire.

Quand la musique fus terminée, je pus enfin souffler. Un autre allemand venait dans ma direction. Il me proposa de danser. Je m'empressais de le suivre. Je n'allais pas refuser un échappatoire quel qu'il soit. De toute façons rien ne pouvait être pire. Je commencais à me détendre. Mes muscles se relâchères, la tension commençait à se dissiper. Je me sentait bien, cet homme m'apaisait.

La musique paraissait passer à une vitesse folle. À peine l'orchestre eut fini ses dernières notes que je fus comme absorbée dans la foule, un main serant mon poignet. L'instant d'après j'étais dehors plaquée contre un mur.

Pour essayer de me dégager, je me mis à frapper, pousser ce corps qui se collait à moi. Sans que je puisses rien dire, il pressa fort ses lèvres contres les miennes, comme pour aspirer mon âme. On aurait dit qu'il dévorait ma langue puis il se frotta contre moi sans gêne. Avant d'attaquer mon cou. Il me mordait la peau à sang, je n'en pouvais plus.

J'avais l'impression qu'on me volait mon enveloppe charnelle. Mes pensées fusaient dans mon esprit pour me sortir de cette situation, mais ma volonté lâcha. Je m'abandonnai à crier, à le repousser.

À ce moment, je me demandais si la mort ne serait pas mieux.

Il continua quelques minutes, qui me paressaient des heures. Puis il me lâcha brusquement. Je tombai au sol dans un élan de faiblesse, mon nez me piquait, mes yeux lusaient, des larmes dévalaient mes joues. Je pus distinguer un chuchotement de mon agresseur :

- Tu as été difficile à avoir, ma belle.
Il me dévorait du regard, tout en passant sa langue sur sa lèvre supérieure.

Dans ma tête se dessinait une phrase :

"Allez-vous en !"

Mais je n'arrivais à la prononcer, elle restait coinçée dans ma gorge, m'ettouffant de chacune de ces lettres. Ne dépassant pas la limite de l'odible. Pourtant j'étais comme persuadée de l'avoir dit.

- Mais j'ai envie de faire durer le plaisir, ma douce.

Il s'agenouilla à ma hauteur et me deposa un baiser sur la joue, que je pris la peine d'essuyer devant lui. Puis il m'abandonna dans cette ruelle sombre. Je me sentais faible, me tenant aux murs pour éviter de chuter.

Soudain je ressentis une forte envie de vomir, comme pour sortir cette part de lui qu'il essayait de rentrer de force dans mon corps.

Les minutes passèrent et je me sentais toujours aussi vide. Mon cou me faisait un mal de chien, ma robe était déchirée, mon âme souillée. Je ne ressemblais à rien, à une vulgaire putain.

Mes pieds flanchèrent, je m'apprêtais à tomber. Quand une force me rattrapa de justesse. C'était l'homme avec qui j'avais dansé, mon sauveur en quelque sorte. Ses yeux se plongèrent dans les miens. Devais-je me méfier ? Sa bouche s'ouvrit puis se referma dans un claquement, il cherchait ses mots :

- Je être désolé, pour Gustav vous faire.... Comment on dit déjà "un monstre" ? Euh...il être un méchant bonhomme.

Ses pommettes se mirent à rougir. Il me tendit un mouchoir de soie, avant d'essuyer avec la plus grande des délicatesses les larmes sèches qui collaient ma peau. Que voulait-il ? Après tout je m'en fichais, la seule chose qui m'importait c'était qu'il ne me fasse rien de mal. Il mit sa veste sur mes épaules. Puis deposa un léger baiser sur le dos de ma main avant de repartir.

J'eus à peine le temps de le remercier. Quel gentleman. Je ne sais pour quelle raison sa présence m'apaisait. Pourtant le trou était encore là rien n'avait changé.

Je reniflais doucement sa veste, je sentis un vague de chaleur englober mon esprit. Elle avait son odeur.

Tu tomberas avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant