Chapitre 9

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Marie-Irène


J'étais impassiente de revoir Hans. Je me sentais tellement vivante à ses cotés, il m'apportait tant de bonheur, de joie. J'étais sur un petit nuage.

Pendant que je préparais le repas, une idée me vint :

- Pourquoi ne pas inviter Hans à dîner ?

Ça me permettrais de le remercier pour tout ce qu'il avait fait, il avait été si gentil. Un vrai gentleman. Il fallait juste que je lui demande. Et si il disait non, si il refusait.

Arrêtes de te poser tant de questions Marie-Irène, tu verras sur le moment.

J'esquissai un sourire. C'était la première fois que je me sentais aussi bien, si bien que je m'étais ouvert la main en épluchant les patates sans faire attention. C'était tout moi. Je m'empressai de presser un chiffon sur la blessure, pour étouffer le sang.

Des bruits résonnaient dans l'entrée. C'était maman qui revenait, un sac de ration à la main. Elle paraissait si jovial, profitant de chaque instant que lui offrait la vie. C'était une femme pleine de caractère, forte, pétillante. Un model de féminité. J'adorais sa joie de vivre qui l'a rendait si unique.
Elle m'adressa un sourire radieux :

- Tu es déjà levée ma chérie.

- Oui maman, j'en ai même profité pour éplucher les pommes de terres.

Elle déposa son manteau dans l'entrée avant de s'assoir sur un chaise à côté de la table. Elle soupirait :

- Tu sais qui j'ai rencontré aujourd'hui !

- Nana ?

- Non.

- Isabelle ?

- Toujours pas.

- Ah oui, je sais Daniel ?

- Dans le mille ! Elle est toujours aussi pipelette, tu sais bien que quand elle commence on ne plus l'arrêter.

- Oui, c'est vrai vous avez un point commun. Fis-je en ajoutant un clin d'œil.

Elle se mit à rire aux éclats. Cela me rassura qu'elle passe du temps avec ses amies, qu'elle sorte, qu'elle s'amuse. Je savais que sans cela elle s'ennuirait, et se renfermerait sur elle-même. Et je ne pouvais l'envisager.

Après la mort de mon père pendant la première guerre mondiale, elle était tombée en dépression. Je ne l'avais jamais vu dans cette état, elle avait tellement souffert. Elle méritait d'être heureuse, et c'est pour cela que je m'étais promise de tout faire pour que ça ne se reproduise jamais. Elle se mit à ranger le peu de nourriture qu'elle avait réussit à avoir grâce au ticket de ration :

- Au fait, tu pensais que je n'avais pas remarqué ton escapade nocturne ?

Ça aurait été trop beau. Je n'avais pas osé lui en parler, de peur qu'elle s'inquiète :

- Oui apparemment.

- Tu me le présenteras, j'espère ?

Tu tomberas avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant