Hans
Ce matin là, je fus réveillé par la douce chaleur d'un rayon de soleil qui carraissait mon visage. Mes cils papillonnèrent à la vue du jet de lumière. Mon corps enfouit dans mes draps, profitant des premier instants de cette matinée. Ma tête posée sur mon oreiller, je pensais au bal de cet après-midi.
Je l'avais presque oublié.
Je me voyais déjà, une jolie femme à mon bras en train de bouger sur la piste de danse, ses yeux plongés dans les miens, nos lèvres prêtes à se toucher.
Mais ce ne sont que des rêves, des envies qui ne se produiront pas.
Mon premier bal serait à mes 19 ans. Certains diront que c'est un peu tard et d'autres non. Mais je me sentais prêt après tout je devais bien m'amuser un peu. C'est ce que me disaient mes coéquipiers.
Après m'être levé je m'étais dirigé vers la cuisine pour me préparer un petit déjeuner avec ce qu'il me restait.
Du pain, un peu de beurre et du lait. Parfait, avec ça je pourrais au moins tenir jusqu'à midi.
Quand j'eus fini, j'enfilai mon uniforme et appliquai un peu d'eau de Cologne pour l'occasion. Puis je pris la route pour le quartier général.
Le matin passa aussi vite qu'une lettre à la poste.
Il était déjà midi.
Après nous être restaurés, nous sommes allés au point de rendez-vous du bal.
Quand Gustav poussa les portes du bâtiment, les personnes nous dévisagèrent avant de reprendre au plus vite leurs occupations.
Assis à une chaise du bar j'observais la pièce noire de monde. Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de jeunes gens.
Gustav nous adressa un sourire avant de se diriger vers un table où étaient assis une jeune femme et un homme. La femme portait une robe à motif fleuris qui mettait son corps en valeur et l'homme était habillé simplement. Tout deux discutaient. Du moins la fille parlait, l'homme se contentait d'esquisser un sourire ou de faire "oui" de la tête. Quand Gustav leur adressa la parole je pus lire sur ses lèvres qu'il proposa à la jeune fille de danser. Elle fut retissante puis elle accepta. Quand son regard croisa le mien, je pus sentir toute la peur et l'apréhention qu'elle ressentait. Mais pourquoi ? Les autres à mes côtés se mirent à rire aux éclats :
- Elle est plutôt mignonne, la minnette ! Gloussa Franz.
- Il les choisit plutôt bien. Renchérit Erwin.
Oh misère, c'était elle cette douce et jolie jeune femme qu'avait choisi Gustav ? Il me répugnait elle devait avoir quoi, 30 ans de moins que lui. Comment osait-t-il faire une chose pareille. Je ne sais pour qu'elle raison je voulais m'interposer dans cette relation, mais la seul chose que je savais c'est que je le ferai.
Les yeux toujours fixés sur eux, j'attendais que la musique se termine pour proposer à cette femme de danser.
Peut-être qu'il se calmerait.
Je profitais d'un moment d'inattention de la part de Gustav pour lui proposer de danser, elle acquiesça.
Nos corps valsaient à l'unison sur la musique. Je me sentais emporté, transporté. Ses mains délicates posées sur mes épaules ses yeux plongés dans les miens je pouvais sentir toute la peur, la rage qui la rongeait.
Quand la musique fut finie, je vis son visage se décomposer. Elle semblait si vivante et l'instant d'après comme morte. Son corps fut absorbé puis disparut dans la foule, comme un mirage.
Les bras balands je m'apprêtais à retourner au bar quand j'aperçu notre chef tirant cet fille de force dehors. Je ne sais pour qu'elle raison je me mis à courir, poussant et percutant les gens sur mon passage. À l'extérieur, je ne vis aucune trace d'eux. Je paniquai.
Autour de moi les rues me paraissaient vide.
Au bout d'un moment j'aperçu dans la rue d'en face, un homme qui ressemblait à Gustav.
Quand j'eus rejoint l'endroit, je pris un grande inspiration avant de me poster devant la jeune femme. Elle pleurait, sa robe était déchirée, ses cheveux ébouriffés et sa main droite cachait une partie de son cou.
Rien que de penser à ce qu'il lui avait fait subir, j'en avait froid dans le dos. Ne sachant pas très bien parler français j'improvisais quelques mots d'excuse avant de lui tendre un mouchoir et de lui donner ma veste.
Elle me remercia avant que je quittes cet endroit, agacé, énervé. J'aurais pu retourner au bal, danser, m'amuser, mais je n'avais plus le cœur à ça. Je ne voulais pas recroiser le visage de ce monstre, du moins pas aujourd'hui.
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Tu tomberas avec moi
RomancePendant la seconde guerre mondiale, Marie-Irène une jeune française résistante croisera le chemin de Hans un allemand qui rejoint la SS de force. Ils commenceront une relation risquée, entre dispute, découverte, et amour. Resteront-ils ensemble jus...