Marie-Irène
Les yeux rivés sur l'entrée, je me surpris à écouter ce qu'il se tramait dehors. Des bruits de pas faisaient crisser le gravier.
Je n'attendais personne pourtant. Soudain quelqu'un toqua, je m'empressai d'aller ouvrir.
Le visage malfaisant de Gustav me fit face. J'allais lui claquer la porte au nez, mais il la repoussa de son pied droit. Il affichait toujours son sourire maléfique qui me terrorisait tant.
À cet instant j'aurais aimé fuir le plus loin possible. Il s'assit dans l'un des fauteuils tout en observant les pièces de son regard de fouine.
Sa présence me glaçait le sang, j'étais comme figée. Comment savait-il où j'habitais ? Il prit un livre qui était posé sur la table base et fit semblant de le feuilleter avant de le reposer à sa place initiale. À quoi il jouait ? En un tique nerveux il se caressa le menton avant de poser son regard sur moi :
- Sympathique la décoration.
Je fronçai les sourcils, il n'était quand même pas venu ici pour me dire que ma déco était sympa, il avait quelque chose en tête et j'avais peur de découvrir quoi :
- Que faites-vous ici ?
Il soupira avant de se relever d'un seul coup :
- J'ésespèrais que tu me le demandes ma belle.
Je reculai à la recherche d'un endroit plus sûr mais il me rattrapa. Son visage était en face du miens :
- Attends ma douce ne pars pas je n'ai même pas eu le temps de te répondre.
Son sourire était terrifiant, en fait tout de lui me terrifiait :
- Tu vas faire tout ce que je te dis ou je serais obligé de te tuer ma petite résistante.
Quoi ? Comment avait-il su ? Une vague d'effroi me traversa le corps, ma respiration se fit saccadée. Tout d'un coup il me tira par les cheveux, son regard s'était assombri. Il me poussa violement au sol :
- Je sais tout sur toi et Hans, ne nies pas. J'ai des preuves.
Je m'apprêtais à me relever mais il me frappa m'envoyant valser à l'autre bout de la pièce. Mon dos me faisait un mal de chien :
- Arrêtes de parler à Hans !
- Non !
Il revint à la charge me tapant cette fois le visage :
- Arrête de le voir !
- Non !
Il recommença, je frottai ma joue comme pour enlever la marque qu'il y avait laissé. Sa mâchoire se contracta :
- Si tu ne fais pas ce que je te dis, je me ferais un plaisir de le tuer.
- Vous êtes un monstre.
Il se retourna et me gifla, un filet de sang coula le long de ma bouche.
- On me le dit souvent.
Je sentis une sorte de fierté dans sa voix. Comment pouvait-il s'en venter ? Il s'apprêtait à partir mais je ne pus m'empêcher de lui demander :
- Pourquoi faites-vous cela ?
Je commençais à le regretter quand il me souleva pour me plaquer contre un mur. Ma respiration était haletante, je sentais comme une douloureuse tension qui remontait le long de ma colonne vertébrale. J'essayais de le frapper, lui donner de violents coups de pied mais ils n'atteignaient jamais leur cible. Soudain sa main vint se coller sur ma bouche pour étouffer mes cris. Il déposa ses lèvres au plus près de mon oreille :
- Hans ma volé mon bien. Maintenant je vais lui faire regretter d'avoir chassé sur mon territoire. Je te promets que je lui infligerai la plus douloureuse des morts.
Il m'embrassa sauvagement la joue, puis il me lâcha avant de repartir en prenant soin de fermer la porte derrière lui. Des larmes de rage coulaient sur mes joues, je ne savais quoi faire.
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Tu tomberas avec moi
RomantizmPendant la seconde guerre mondiale, Marie-Irène une jeune française résistante croisera le chemin de Hans un allemand qui rejoint la SS de force. Ils commenceront une relation risquée, entre dispute, découverte, et amour. Resteront-ils ensemble jus...