Hans
Adossé à un mur, je tripotais la chaine de ma mère, attachée à mon poignet. Je ne pouvais m'en empêcher, quand j'étais stressé ou angoissé. C'était un vilain tic, une mauvaise habitude que j'avais pris peu de temps après sa mort.
Cela faisait plus d'une heure que j'attendais qu'elle se réveille. Les agents partaient déjà en patrouille.
Heureusement je n'étais pas des leurs, pour cette soirée. C'était mon premier soir de repos et je le passais ici, à attendre le réveil d'une inconnue.
J'aurais pu faire tellement de chose plus intéressante que ça, mais je me sentais obligé de rester de m'inquiéter, comme si j'étais relié à elle grâce à un fil invisible.
Elle était allongée sur un vieux canapé que l'on avait récupéré dans une maison abandonnée. Elle paraissait si fragile, si douce. Je ne pouvais décoller mon regard de son visage, angélique.
La porte s'ouvrit dans un grincement, c'était Gustav. Il ne m'avait pas remarqué. Son visage exprimait de l'appréhension, de la pitié. C'était bien la première fois que je le voyais ainsi. Peut-être bien qu'il avait un cœur qui battait sous cette carapace de chaire.
Je restais sur mes gardes :
- Que voulez-vous mon colonel ?
Il sursauta en faisant échapper un petit cri avant de reprendre ses esprits :
- Je suis là pour la même raison que vous soldat, j'attends son réveil. Vous pouvez disposer, je prends votre place.
Mais pour qui il se prennait celui-là ! Je savais qu'il était colonel mais ça ne lui donnait pas tous les droits. Je n'avais aucune envie de la laisser entre les mains de ce pervers, je ne voulais même pas imaginer ce qu'il lui ferait. Il en avait déjà assez fait :
- Je suis navré de vous décevoir mon colonel mais je ne suis plus en service, vous n'avez aucun ordre à me donner.
- Très bien Hans, je te laisse prendre soin d'elle mais n'oublies pas que tu n'as aucune chance jeune homme. Elle est à moi.
Sur ces mots il quitta la pièce. Un petit sourire narquois aux lèvres. Bon débarras ! Mais quel ordure ce mec. Il pensait vraiment que j'allais rentrer dans son petit jeu.
À vrai dire j'y jouais moi déjà depuis longtemps sans m'en rendre compte, j'avais réveillé son esprit de prédateur. Il voyait cela comme un partie de chasse plutôt existante, prét à tout pour obtenir sa proie. Pour gagner, devenir le vainqueur.
Elle bougea enfin. J'accourai à son chevet. Ses yeux s'ouvraient délicatement, je fus soulagé. Elle bailla et se releva d'un coup. Observant la pièce sans dire un mot, elle semblait tourmentée. Son regard se posa sur moi, elle sourit. Je ne pus m'empêcher de le lui rendre :
- Bonjour, mademoiselle !
- Bonjour, monsieur ! Dit-elle de sa voix mélodieuse.
Elle s'étira, faisant glisser la couverture sur ses jambes. Ses cheveux étaient détachés, coiffés en bataille. Mais ça ne l'a rendait pas moins séduisante. Elle jetta un bref coup d'œil à l'extérieur, instantanément son regard s'assombrit à la vue de la nuit noir :
- Je dois rentrer chez moi ma mère m'attend !
Elle sauta du canapé, attrapa sa veste que j'avais préalablement posée sur le porte manteau. Je ne pouvais la laisser rentrer seule à cette heure si tardive :
- Attendez, je vous accompagner !
Sa main sur la poignée elle me défiait de son regard de biche :
- Si vous voulez, évitez juste de me ralentir.
Elle souriait me montrant ses jolies fossettes :
- J'être soldat, je vous rapeller.
À peine avais-je fini qu'elle marchait déjà en direction de la sortie. Je la rattrapais au pas de course. Nous restions longtemps l'un à côté de l'autre sans se dire un mot, je me sentais bien, léger.
Elle rompit le silence en me demandant ce qu'il s'était passé, pendant son évanouissement. Je lui répondais que Gustav notre colonel l'avait mise dans la pièce où elle s'était réveillée puis que j'avais attendu à son chevet. Elle me remercia.
J'adorais l'écouter, sa voix était si belle et mélodieuse. Le chemin passa si vite, à ses cotés. Quand nous fûmes arrivés devant chez elle me demanda de l'attendre. Quelques minutes plus tard elle revenait une veste à la main :
- J'avais oublié de vous la rendre.
Elle était radieuse affichant le plus beau des sourie. Attendris je ne pouvais que me noyer dans son regard :
- Gardez la, ça me donner un excuse pour revenir vous voir.
Elle souriait de plus belle :
- Je serais ravi de passer du temps avec vous, mais au fait je ne connais toujours pas votre prénom.
- Je me prénom Hans et vous ?
- Marie-Irène
- Enchanté, Marie-Irène.
J'attrapais sa main, pour y déposer un baiser. Sa peau était si douce et délicate. La porte se ferma derrière moi. Je repartais sur le chemin du retour. Sa présence commençait déjà à me manquer.
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Tu tomberas avec moi
RomancePendant la seconde guerre mondiale, Marie-Irène une jeune française résistante croisera le chemin de Hans un allemand qui rejoint la SS de force. Ils commenceront une relation risquée, entre dispute, découverte, et amour. Resteront-ils ensemble jus...