Chapitre 20

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Hans


Je commençais à m'inquiéter pour Marie-Irène. Elle était devenue plus distante, sans raison, sans explication.

Il y a quelques jours de cela je l'avais retrouvée avec des blessures, des marques sur le visage. Elle m'avait dit qu'elle était tombée à vélo mais j'avais vraiment du mal à y croire. Que me cachait-elle ?

La nuit commençait à tomber et tous étaient partis en patrouille. Je profitai de ce moment de solitude pour fouiller dans les documents confidentiels.

Depuis que j'avais rejoint la résistance, je faisais régulièrement cela.

Au début j'avais eu du mal à m'intégrer, mais j'avais réussi à faire mes preuves au sein de l'organisation grâce au soutien de Marie-Irène et d'autres résistants qui avaient compris que je n'avais pas la même idéologie que les nazis. Je me sentais enfin à ma place avec eux.

Ce jour là je n'avais rien trouvé de vraiment intéressant, je m'apprêtais à partir quand j'entendis une conversation suspecte en provenance du bureau de Gustav.

Je me dirigeai vers la pièce à pas de loup. Je posai délicatement mon oreille sur la porte espérant entendre un bout de conversation contenant des informations qui pourraient m'intéresser.

Je reconnus immédiatement la voix de Gustav mais pas celle de son interlocuteur. On aurait dit une voix de femme, elle inspirait la crainte, la peur. Pourquoi ?

Je ne compris pas toutes les phrases mais je retenus quelques mots : résistance, information, noms. Tout cela me paraissait croustillant mais je ne pouvais m'attarder sur ces discussions, de peur de me faire coincer. Je rassemblai mes affaires avant de rentrer chez moi.

Sur le chemin une voiture manqua de me percuter en freinant. Le conducteur me fit signe de monter, c'était Franz.

Il affichait comme à son habitude le même sourire jovial. Il me proposa de me ramener. Sur le chemin nous parlâmes de tout et de rien mais cette fois ci, il paraissait hésitant comme tourmenté. Quand je me mis à parler de Marie-Irène, il sembla soudainement agacé :

- Tu sais les femmes ont leurs humeurs. Je suis sûr que ça s'arrangera.

- Oui t'as raison mais je ne sais pas on dirait qu'il se passe quelque chose.

Son ton commençait à monter :

- OH ! Arrêtes de te poser tant de question. C'est sûrement passager.

La voiture se gara à quelques mètres de ma maison :

- Tu as raison je m'inquiète pour rien. Bref merci pour tout et à demain, mon chou !

Je lui administrai une petite tape dans le dos qu'il me rendit par un sourire :

- Ouais, c'est ça à demain trou du cul !

Dehors le noir de la nuit mettait en valeur ce magnifique soir de pleine lune. La brise fraîche caresait ma peau. J'observai la voiture repartir dans un vrombissement. À l'intérieur, je lâchai un soupire de satisfaction. On est quand même bien chez soi au chaud. Pourtant je ne pouvais m'empêcher de penser que Franz aussi avait quelque chose à cacher. Tous ces secrets commençaient à me donner le tournis.

Tu tomberas avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant