Chapitre 11

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Marie-Irène


Je m'écroulai au sol dans un hurlement à la seule vue du corps inerte de ma mère qui gisait sur le parquet. Je paniquai, ne sachant que faire. Le médecin du village m'avait prévenue que son état empirait de jour en jour, mais j'avais fait volte face. Maintenant je le regrettais. Ma tête posée au niveau de son cœur, les larmes dévalaient mes joues à pleine vitesse. Elle ne pouvait pas être... Je n'arrivais pas prononcer ce mot, je ne voulais pas. Ma respiration se saccadait sous mes gémissement.

Soudain des bras m'entourèrent, me forçant à reculer. Je me débattais avant de m'abandonner à pleurer. Je me sentais faible.

Hans prit délicatement ma tête entre ses mains. Elles étaient chaudes et douces. Il plongea ses yeux dans les miens, des perles d'eau roulaient sur ses joues rose :

- Je être tellement désolé, je ne voulais pas...

Je ne trouvais pas la force de lui répondre qu'il avait tort, ma respiration était trop saccadée. Dans un sourire forcé je posais ma tête contre son cœur avant d'articuler dans un chuchotement :

- Tu n'y es pour rien.

Je pus sentir son soulagement, j'esquissai un sourire. Ma peine était trop grande pour articuler un seul mot sans fondre en larme. Alors nous restions muets, mon corps blottit contre le sien. J'essayais de me concentrer sur les battements réguliers de son cœur pour me détendre.

Nous restions quelques minutes dans cette position avant que Hans se lève brusquement pour recouvrir le corps de ma mère.

Je m'en voulais tellement de lui avoir dit toutes ces horreurs, j'aurais voulu m'excuser lui dire que je l'aimais et que je l'aimerais pour toujours mais elle ne le saurait jamais.

Mes jambes tremblaient, j'étais terrorisée.

Hans m'incita à aller dans ma chambre me reposer, mais je n'avais aucune envie de laisser le cadavre de ma mère se décomposer dans l'entrée.

Je voulais lui offrir la plus belle des sépultures dans notre jardin. J'étais dépassée par les évènements mais je n'avais pas perdu la raison. Ce n'était pas à Hans de le faire mais bien à moi. Je devais enterrer ma mère comme j'aurais voulu qu'elle le fasse pour moi.

Je pris une grande inspiration avant de me diriger dehors un pelle à la main. Je deversai toute ma rage en creusant ce trou, tous mes regrets. Quand il fut assez profond je repartis à l'intérieur pour rejoindre Hans. Il m'aida à porter le corps et nous le disposions ensemble dans la fosse avant de recouvrir le trou de terre.

Je sentis un poid en moins dans ma poitrine.

La main de Hans se glissa dans la mienne, les yeux rivés sur l'horizon, en un seul bruit de fond nos deux cœurs battant.

Tu tomberas avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant