Chapitre 22 - Le jour du départ

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Sur ces derniers mots il attrape ma nuque et m'embrasse fougueusement. Nous nous perdons quelques instants dans un autre univers. Il dégrafe mon soutien gorge qui tombe au sol avant de me regarder comme pour obtenir l'accord de continuer. J'acquiesce, il en a envie et moi aussi. Tout ça ne peut plus durer, je dois me laisser aller, même si c'est pas facile pour moi, même si le passé refait facilement surface. Je dois prendre sur moi, j'aime Léo, je dois passer ce cap. Il le faudra bien tôt ou tard de toute façon.

Après s'être débarrassé de nos derniers vêtements, il me soulève sur le rebord du lavabo et pour la première fois de ma vie, je bascule dans un élan de plaisir et de bonheur. Contrairement à tout ce que j'ai pu appréhender, à tout ce que j'ai pu penser et me dire, il n'y a rien de négatif, je me laisse aller juste à l'instant présent sans penser au reste, sans penser au passé. Je me concentre sur ce qui se passe au moment même, avec lui. A toute la tendresse qu'il dégage, l'attention qu'il me porte.

Pendant tous ces instants je ne peux m'empêcher de me dire que je suis bien avec lui et que je veux prolonger ces moments, je suis prête à me battre contre Lisa s'il le faut. Je suis prête à affronter tout ça, à penser juste à moi pour une fois sans me préoccuper de ce que pense les autres. Lisa m'a blessée, elle a refusé tout contact avec moi après toutes ces années de disparition. Elle en a juste profiter pour me tourner le dos et me voler ma vie. Oui c'est comme ça que je vois les choses désormais.

***

Nous sommes tout deux allongés sur le lit, main dans la main. Il porte la mienne à sa bouche et dépose un doux baiser dessus. Je tourne la tête vers lui puis la pose sur son torse nu. Je me sens tellement heureuse à cet instant, je crois que je ne l'ai jamais autant été que maintenant. Nous restons un moment comme ça avant que le chien ne débarque dans la pièce au pied du lit, tout penaud.

Léo : il va falloir qu'on l'amène dans un refuge.

Tessa : je ne sais pas si j'en ai envie.

Léo : t'as pas vraiment le choix je pense.

Tessa : non mais regarde-le il est tellement beau, tellement attachant.

Léo : oui mais tu ne peux pas le garder.

Je fronce les sourcils et me décolle de son torse pour m'assoir dans le lit.

Tessa : pourquoi je ne pourrais pas ? Il serait très bien avec moi qu'est ce que tu crois ?

Léo : mais bien sur qu'il serait bien avec toi ce n'est pas ce que je dis. Je dis juste que tu ne peux pas le garder si tu t'en va bientôt ... Comment tu vas faire ?

Je fais mine de réfléchir, puis soupire un grand coup en regardant le petit chien.

Tessa : C'est vrai ... mais je ne peux pas le laisser.

Léo : ils vont lui trouver une famille ne t'en fais pas.

Tessa : oui mais moi je crois que j'aurais vraiment aimer le garder.

Le visage de Léo s'illumine tout à coup et il s'assoit à son tour dans le lit.

Léo : alors reste ici !!!

Je me met à rires en pensant qu'il plaisante, puis constate qu'il est vachement sérieux.

Tessa : tu sais bien que c'est pas possible Léo, j'ai besoin de construire ma vie, de m'épanouir dans un domaine qui me plaît, tu ne peux pas m'en empêcher.

Léo : oui mais c'est trop risqué de nos jours, on ne sait pas ce qui peut arriver.

Tessa : je pense que plus rien ne m'effraie à ce jour.

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