Karim, De Talibé à Multimillionnaire.

Chapitre 18 :

Le lendemain je me réveillais avec l'intuition que j'étais conduit en erreur et rare sont les fois où mon intuition me trompe. Pour ne pas trop y penser, je lisais le Coran plus précisément la Sourate 4 et c'est justement à ce moment là que je me sentis comme détaché ou libéré d'une prison invisible.
Cependant deux versets m'ont plombé l'esprit.

La première c'est:
<<O hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement.>>
N'avais je pas rompu les liens de sang en épousant les jumelles ?

Et la deuxième c'est la passage qui dit:
<<Vous sont interdites vos mères, filles, soeurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles d'un frère et filles d'une soeur, mères qui vous ont allaités, soeurs de lait, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage; si le mariage n'a pas été consommé, ceci n'est pas un péché de votre part; les femmes de vos fils nés de vos reins; de même que deux soeurs réunies - exception faite pour le passé. Car vraiment Allah est Pardonneur et Miséricordieux;>>

Il m'est interdit d'épouser deux sœurs réunies alors que c'est ce que j'avais clairement fait. Soubkhanallah.
Et le pire c'est que je le savais, je savais que c'était interdit parce j'ai mémoriser le Coran mais quand j'ai été chez Mame pour épouser sa fille, bizarrement je n'ai pensé à rien d'autre, j'avais complètement oublié le monde extérieure, je ne voyais rien d'autre à ce moment là que de lui dire Oui.
Que m'était il arrivé pour que je m'en souvienne que quelques heures plus tard ? Tout ceci est louche.

Je fermais aussitôt le Coran avant d'appeler mon maître coranique.

//•Conversation téléphonique•//

-Bonsoir maître, saviez vous qu'épouser deux filles de même sang était interdit ?
-Il est interdit à l’homme d’avoir pour épouse en même temps deux sœurs. Cette interdiction est clairement indiquée dans le Coran. Allah le Très-Haut dit en citant les femmes interdites : « de même que deux sœurs réunies – exception faite pour le passé. » (Sourate 4/Verset 23)
-Il n’y a aucune exception à cette règle ?
-Je crains que non. Pour cette raison il n’y a aucun moyen qui vous permez de vous mariez avec cette femme tant que vous êtes marié avec sa sœur et d'ailleurs elle vous est étrangère comme c'est le verdict légal avec toute autre femme, il n'y a aucune différence ! Il est illicite d’avoir des relations sentimentales avec elle, de t'isoler avec elle. Donc chacun de vous doit craindre pieusement Allah, éviter l’autre et en détourner son cœur.
-Vous saviez tout ça et vous m'avez laisser faire cette erreur ?
-Mon fils à ce moment là, je ne savais même pas ce qui m'est arrivé. J'étais comme possédé, Allah SWT m'en est témoin.
-C'est bizarre parce que c'est la même chose qui m'est arrivé. Je savais que c'était une interdiction mais c'est seulement aujourd'hui en lisant le Coran que cela m'est revenu.
-J'ai eu cette même sensation.
-Et à l'heure d'aujourd'hui, qu'est-ce que je dois faire ? Je dois les divorcer tous les deux ? Je dois divorcer l'une d'elle ? Ou ?
-Karim tu me poses une question bien difficile à répondre là mais de mon point de vue je dirais de ne pas les divorcer. Quand tu le faisais tu n'étais pas toi même alors l'on ne peut te juger pour ça mais maintenant que tout ceci est déjà fait, demande juste à Allah de te pardonner car il est Pardonneur et Il sait mieux que quiconque.
-D'accord, je ne les divorcerais pas mais le problème c'est que je ne sais pas comment les prendre en charge.
-Aussi tard que cela peut l'être tu verras le bout du tunnel.
-Quand est-ce ?
-Un jour In Sha Allah.
-Ne m'oubliez pas dans vos prières, j'en ai besoin !
-Comptes sur moi. Bon je dois y aller, j'ai un invité là.
-D'accord. Merci pour tout ! Raccrochais je.

//•Fin de la conversation téléphonique•//

Je me changeais en tenue plus correcte pour aller chez Mame, je croisais les parents de Paul devant la porte et je les saluais sans aucune réponse comme d'habitude. Souvent je me dis que je ne les saluerais plus vu leur ignorance à mon égard mais à chaque fois que je les vois, je ne peux m'en empêcher c'est quelque chose de vital pour moi.
Je mis mes écouteurs pour écouter le Coran pendant tout chemin en fredonnant les paroles.
C'est fou comme le Coran est bienfaisant.
 

-Bonjour Mame ! La saluais je en entrant dans sa chambre.
-Bonjour Karim, tu es bien en retard aujourd'hui.
-Excuse moi.
-Tu es toujours colère contre moi ?
-Je sais pas trop bref comment se fait il que je n'ai pas pu dire non, comment se fait il que sur le moment j'ai carrément oublié qu'il m'était interdit de marier deux soeurs de même sang et comment se fait il que je ne sois pas le seul à l'oublier parce que mon maître, l'imam et ses acolytes l'ont tous oublié si mon intuition ne me trompe pas.
-Parce que vous n'étiez pas maître de vous même.
-Sois plus précise. Clignais je des yeux.
-Lorsque vous êtes entrés dans ma maison à ce moment là, vous étiez tous sous l'influence d'un talisman que m'a donné un marabout afin que vous ne rendiez pas compte du bêtise que vous faisiez.
-C'est pas vrai ! Mais pourquoi as tu fais cela ? Dans quel but ?
-Dans le but que tu épouses mes filles mais pas pour te nuire. Je te le jure.
-Je ne sais même pas quoi te dire.
-Karim pardonne moi s'il te plaît !
-Demande à Allah de te pardonner et non pas à moi.
-Je le fais chaque moment mais ne les divorce pas je t'en supplie.
-Je ne les divorcerais pas si c'est la seule chose qui te préoccupes alors rassure toi. Allah est Pardonneur et chaque jour je multiplierais mes dhikrs espérant qu'Il me pardonne cet égarement dont j'ai été victime.
-KARIM ! KARIM ! Ma vision devient plus fou. Je ne vois plus rien.
-Tu ne vois plus rien du tout ?
-Je te montre combien de doigt là ?
-Mais non je ne vois plus rien je te dis.
-Bon calme toi. Attends je te cherche un foulard puis je te ramène à l'hôpital. Dis je en ouvrant son placard pour y chercher son foulard puis après quelques minutes je le trouvais dans son armoire. Je tire l'un d'entre eux et de l'argent en grande quantité tomba au sol. D'abord je fus choqué puis ensuite je le ramassais avant de l'enrouler à nouveau dans le foulard pour le ranger puis j'en prend un autre.

Je le mis soigneusement sur la tête de Mame pour la couvrir comme elle avait l'habitude de le faire et je pris l'initiative de la ramener à l'hôpital.

-Est-ce qu'on peut faire quelque chose au moins ?
-Malheureusement, à l'heure actuelle, cette dégénérescence de la rétine est irréversible. On ne sait ni l'empêcher ni revenir dessus. Mais l'état des recherches laisse penser que dans l'avenir, on pourra traiter efficacement la maladie.
-Allahou Akbar. Dit tristement Mame.
-Mais il y a une tout autre problème ! Avoua le médecin.
-La maladie de votre patronne est héréditaire. Nous l'avons découvert récemment.
-Je...je...ne comprends pas. Rétorque Mame aussitôt.
-Si vous avez des enfants il y a de très fortes chances qu'ils soient aveugles tôt ou tard. C'est une maladie très chronique que nous traitons là. Explique t'il docilement.

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