Karim, De Talibé à Multimillionnaire.

Chapitre 33 :

-Je ne comprends pas. Comment un mauvais esprit s'est emparé de son corps ? Demandais je.

Il sourit incrédule avant de s'asseoir à côté de nous puis il m'ordonne d'aller chercher un sachet en plastique pour le donner à ma femme, je le fis sans broncher et je m'installais pour regarder la scène.

Il commence à réciter des invocations que je ne connaissais pas ensuite il met sa main sur la tête de Khadija, il allait commencer à réciter mais il se ravise au dernier moment pour me dire de réciter la verset du trône afin de chercher protection contre le mauvais esprit qui hantait ma femme. Quand je le fis, il posa cette fois-ci une main sur la tête de Khadija et l'autre sur son ventre.

-Bismi l-lâhi, Bismi l-lâhi, Bismi l-lâhi. A’ûdhu bi-l-lâhi wa qudratihi min sharri mâ ajidu wa uhâdhiru (7). Répète t'il 7 fois de suite.

Ma femme commença aussitôt à hurler, à crier et à pleurer mais je sais que c'était convulsive car ce n'était pas elle mais l'esprit qui l'a détenait. Au fur et à mesure que l'Imam récitait, le corps de ma femme devenait de plus en plus violent. J'étais estomaqué parce que ces choses là moi je n'y croyais pas.

À un moment donné, elle s'est mit à cracher du sang dans le sachet en plastique.

-Est-ce que c'est normal qu'elle crache du sang ?

Il ne me répondit pas et continuer ses invocations. J'en juge donc que c'était normal.

10 minutes s'en suivirent avant qu'il n'enlève ses mains du corps de Khadija qui tomba aussitôt mais heureusement je l'attrapais à ce moment précis pour ne pas que sa tête heurte le sol.

-Khadija tu m'entends ?
-Oui, qu'est-ce qui m'arrive ? Demande t'elle.
-J'en sais rien. Dis moi tu vas bien ?
-Oui. Fit elle en se redressant.

L'imam me tends un mouchoir qu'il sortit de sa poche pour que je puisse nettoyer sa bouche encore tachée de sang.

-Allez vous rincez le visage et la bouche. Par la même occasion jeté moi ce sachet à la poubelle. Lui dit l'imam.

Elle hocha la tête avant d'aller le faire.

-Je vois que vous êtes toujours aussi surpris ! Rigole t'il.
-Oui oui....je....n'y croyais pas. Moi j'étais Talibé et je marchais souvent pendant le crépuscule pourtant ça ne m'est jamais arrivé.
-Tous les hommes ne sont pas pareilles sur terre et comme tu l'as dit, tu es un Talibé, c'est la rue qui t'a élevé. Mais ce qui est valable pour toi n'est pas valable pour d'autres, toi tu ne cesses d'invoquer Allah dans tout ce que tu fais alors il est presque impossible que quelque chose t'arrive.
-Comment savez-vous tout ça ?
-Allah m'a accordé un don. Sourit il simplement quand Khadija vint nous rejoindre.
-Alors mes enfants laissez moi enrichir vos connaissances. Il y a des hadith authentiques concernant le crépuscule parmi lesquels celui rapporté par Djabir ibn Abdoullah (P.A.a) selon lequel le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: « À la tombée de la nuit ou au soir, retenez vos enfants car les démons se déploient. Après l'écoulement d'une heure de la nuit, relâchez les. Fermez les portes et mentionnez le nom d'Allah. Les démons n'ouvrent pas une porte fermée. Fermez vos outres et mentionnez le nom d'Allah. Couvrez vos récipients , ne serait ce qu'en mettant quelque chose là-dessus, puis mentionnez le nom d'Allah.''

Face à nos regards perplexe, il sourit puis il continue.

-Bon nombres de musulmans ne comprennent pas qu'à la tombée de la nuit encore appelé crépuscule, la meilleure chose à faire c'est de chercher protection auprès du Majestueux et surtout de ne pas sortir jusqu'à la terminaison de celui-ci. Comme je viens de le dire dans le hadith, c'est à cet heure que les démons se déploient mais ce n'est pas valable que pour les enfants mais pour les adultes aussi, vous en est la preuve.
-J'ai entendu dire que ce n'était pas bien de sortir pendant le crépuscule mais je n'y accordais pas trop d'importance.
-Maintenant tu y accorderas plus d'importance. Rigolais je.
-Ça je te le fais pas dire. Sourit elle.
-Fermez les portes de votre maison, couvrez vos récipients en mentionnant le nom d'Allah vous avez dit ? Mais pourquoi ? Demandais je à l'Imam.
-C'est exact. Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a donné l'ordre d'observer ces règles qui permettent de se prémunir contre les méfaits de Satan. Allah en a fait des causes de protection contre ces méfaits-là. Satan ne peut pas découvrir un récipient ni détacher une outre ni ouvrir une porte ni nuire à un enfant ou un autre à la réunion de ces causes. Ceci est identique à ce qui est cité dans un hadith authentique selon lequel quand un fidèle mentionne le nom d'Allah au moment d'entrer dans son domicile, Satan dit: « pas pour passer la nuit». C'est –à-dire : nous n'avons pas la possibilité de passer la nuit chez ces gens-là. Il en est de même de l'homme qui dit au moment où il s'apprête à coucher avec sa femme: «Mon Seigneur, évite nous Satan et évite le notre progéniture.» Cela protège l'enfant à naitre contre les méfaits de Satan.
-Merci beaucoup.
-Je peux vous tutoyer maintenant ? Demande t'il.
-Oui. Bien-sûr.
-D'accord, à toi Khadija je te conseillerais de toujours dire ''Bismillah'' avant d'entamer toute chose même si tu trouves les banales dis ''Bismillah'' car on ne sait jamais. Conseilla t'il à ma femme.
-C'est à dire avant de t'asseoir, de te déshabiller, de sortir, de rentrer, de cuisiner, de manger, de t'installer.... Complétais je.
-Oui et n'oublie pas aussi de dire Alhamdoulilah à chaque fois que tu te rappelles que tu es en vie, que tu respires, que tu es en bonne santé et même quand tu vas mal dis Alhamdoulilah. Ce sont des aumônes.
-Des aumônes ?
-Oui des aumônes. Le fait de dire Bismillah, Alhamdoulilah, Soubkhanallah, Allahou Akbar.... Tout comme conseiller le bien est un aumône et déconseiller le mal est aussi un aumône. Soubkhanallah, notre Seigneur nous facilite les choses mais nous ne le voyons pas. Dit il en ayant les yeux humides. Bon je ne vous retiendrais pas plus mes enfants, qu'Allah SWT vous assiste. Se leva t'il.
-Merci beaucoup pour ce que vous avez fait. Je vous en serais toujours reconnaissant.
-Merci de m'avoir sauver la vie. Ajoute Khadija toute souriante.
-Pas de quoi. Fit il avant de s'éclipser.

Deux semaines plus tard Khadija s'était complètement rétablie car pendant ces deux semaines, même si elle allait beaucoup mieux, elle traînait quelques maux mais à l'heure d'aujourd'hui Alhamdoulilah, elle ne se plaint plus. Mis à part sa santé, plus rien n'allait dans notre vie. On n'avait plus d'argent, on n'avait pas de quoi manger et pour finir on avait pas trouver de travail. Ça fait des jours que nous n'avons rien manger mais comme je l'ai toujours dit moi ça ne me dérangeait pas mais ce qui je n'arrivais pas à supporter c'est de traîner ma femme au fond du gouffre avec moi.
Bien qu'il suffisait d'aller tendre la main pour avoir quelque chose, Khadija et moi avons mutuellement promis de ne rien laisser paraître aux yeux des autres parce qu'il fallait garder nos problèmes entre nous mais j'avoue que là, notre situation m'échappe.

Certes Khadija prenait tout à la légère tandis que moi cela me tuer de ne rien pouvoir faire ni pour elle ni pour moi et malheureusement , cette situation provoquait en moi des comportements négatifs vis à vis de notre relation. Comme quoi j'étais énervé pour un rien et la plupart du temps je ne lui répondais pas quand elle me parlait puis je m'en allais de la maison pour rester seul. Je sais que c'est pas bien mais je ne peux pas m'en empêcher de réagir de la sorte. C'est difficile et ça me met en colère !

On sonnait à la porte, comme je ne faisais rien dans le salon je suis allé ouvrir en traînant des pieds. C'est avec un soupire que je me rendis compte qu'il n'y avait personne. J'allais refermé la porte lorsque je vis au sol deux enveloppes dont l'un contenait la facture d'eau et d'électricité.

Je fermais la porte avant de regarder la somme qu'il fallait payer. Mes yeux ont faillit sortir de leurs orbites lorsque je lu 40.000f pour le courant et 60.000f pour l'eau.

-Karim je......
-Ne commences pas s'il te plaît. Laisse moi tranquil. La coupais je en déposant les feuilles au salon.
-Ne laisse pas la pauvreté te changer s'il te plaît. C'est moi qui t'en conjures. Me supplia t'elle.
-C'est vrai je suis désolé Khadija, je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir.
-La vie est naturellement jalonnée d’épreuves. Celui qui ne s’y prépare pas et ne s’arme pas de patience se laissera assombrir son existence et perdra la récompense dans l’au-delà. Et moi tout ce que je souhaite c'est le paradis, je ne veux pas que tu deviennes quelqu'un de mauvais à cause des épreuves d'Allah. On ne mange pas, on a pas de quoi vivre et alors ? N'est-ce pas toi qui m'a dit que le professeur ne parle pas quand ses élèves font un examen ?
-Khadija tu ne comprends pas comment ça me fait mal de ne pas joindre les deux bouts. Tu ne mérites pas ça. Regarde toi tu es belle, tu es jeune et tu es pieuse tu mérites mieux.
-Mais je m'en fou de tout ça. J'ai perdu du poids c'est vrai, j'ai faim c'est vrai mais ce n'est pas grave parce qu'encore une fois nous sommes à deux. Je suis là pour toi, je ne t'abandonnes pas et je te respecte. Que veux-tu de plus ?
-Tu sais la pauvreté je le vivais plutôt bien, je l'avais accepté. Je pouvais vivre des lustres dans la rue sans manger et sans rien avoir dans les poches, je m'en fichais complètement tu sais pourquoi ? Parce que j'étais seul , je n'avais pas à me plaindre. Mais depuis que tu es entré dans ma vie Khadija, je ne peux m'empêcher de trouver mille et une raison d'en vouloir au Seigneur. Tu es un poids pour moi Khadija.
-Mais com...ment peux-tu.... dire... ça ? Demande t'elle en mettant ses mains devant sa bouche au même moment où une larme puis d'autres coulérent sur ses joues.
-Il faut dire les choses telles qu'elles sont. Affirmais je.
-Qu'est-ce... que tu veux dire par là ?
-Que ça serait mieux que je m'en aille.
-Alors c'est fini ? Tu veux divorcer de moi ? C'est ça Karim ?
-J'ai bien peur que oui. Dis je malgré moi.

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