Chapitre 35 :

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-Attends je...je ne sais pas ce que je dis.
-Tu as dit tout haut ce que tu pensais tout bas.
-Non Karim tu sais que je ne penserais jamais ça de toi. C'est ma période, un rien peut m'énerver et me faire dire du n'importe quoi. M'arrête t'elle par le bras.
-LÂCHE MOI ! Hurlais je la faisant sursauter avant d'aller m'enfermer dans ma chambre.

Ce qu'elle dit semble être peu mais pour moi c'est pire que tout ce que j'aurais pu entendre. J'avais raison quand je disais que dans ce monde on ne peut se faire respecter quand ayant de l'argent pleins aux as parce que même si on est pauvre et qu'on nous respecte, il y aura des moments comme celle là où les personnes ne se gêneront pas de nous rappeler qui nous sommes et la place que nous occupons dans la société. Je ne pourrais expliquer la déception qui m'habite après le fait qu'elle m'ait dit, répété et promis que jamais je n'entendrais ce genre de phrase venant de sa bouche à elle.

Je voulais sortir de la maison pour aller voir le kiosque mais comme il pleuvait toujours, j'ai trouvé mieux de lire quelques pages du Coran après avoir rattraper ma prière pour m'apaiser car ça ne me plaît pas d'hurler sur Khadija et je sais que si je sors dans l'état d'esprit dans lequel je suis actuellement, je n'hésiterais pas à le refaire une nouvelle fois. Et c'est ce que je ne veux surtout pas car après tout Khadija n'est pas le genre de femme qui mérite qu'on les brusque encore moins qu'on leur cri dessus. Peut-être qu'elle a raison et que ce sont ses mentrues qui l'a font changé d'humeur. De toute façon, moi je ne sais pas grand chose sur ça parce que je n'ai jamais habité avec une femme apart elle.

Après une dizaine de minutes à lire, elle vient frapper à ma porte comme je l'avais fermé à clé, je me levais incrédule avant d'ouvrir puis de retourner à ma place initiale sur le pouf.

Je pouvais la voir du coin de l'œil baissé la tête avant de se mettre à genoux au niveau de mes pieds.

-Qu'est-ce que tu fais ? Demandais je en rivant mes yeux sur elle.
-Que la crainte saisisse ceux qui laisseraient après eux une descendance faible, et qui seraient inquiets à leur sujet; qu'ils redoutent donc Allah et qu'ils prononcent des paroles justes. Verset 9 Sourate 4. Tels sont les ordres d'Allah. Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, Il le fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Et voilà la grande réussite. Verset 13 Sourate 4. Allah accueille seulement le repentir de ceux qui font le mal par ignorance et qui aussitôt se repentent. Voilà ceux de qui Allah accueille le repentir. Et Allah est Omniscient et Sage. Sourate 4 Verset 17. Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand! Sourate 4 Verset 34. Termine t'elle sans lever son regard du sol.
-Khadija, je n'ai nullement l'intention de te faire du mal et encore moins de te frapper pour ce que tu viens de me dire, comment pourrais-je le faire si même quand je te hurle dessus tu sursautes ? Tu sais même si je suis ton mari tu as le droit de me dire ce que tu penses, je préfère ça plutôt que tu le gardes pour toi. Nous ne sommes pas simplement en couple mais nous sommes aussi mariés et en tant que musulmans nous devons nous compléter mais je te cache pas que tu m'as fait très mal quand tu m'as dit que je te fatiguais et que j'étais un poids pour toi. Si ça avait été de quelqu'un d'autres cela ne m'aurait pas tellement touché mais sachant que tu es ma faiblesse, je suis vulnérable face à tes mots parce que tu es ma femme.
-Je te demande Pardon Karim. Je te jure Par Allah que je n'ai pas voulu te faire du mal et pour tout te dire je m'interdis même de penser à ce qu'aurait pu être ma vie si je n'étais pas marié avec toi juste pour ne pas te faire du mal ou pour pas t'en vouloir. Je n'ai jamais pensé que tu étais un poids pour moi parce que je préfère être avec un homme pauvre et pieux plutôt qu'avec un riche qui ne respecte pas la religion. S'il te plaît pardonnes moi. Il est devoir à la femme modèle de demander pardon à son époux avant que celui-ci s'endorme en colère contre elle. Je ne veux pas que tu te couches en ayant de la racune envers moi, je ne veux pas mourir pendant la nuit et aller en enfer à cause de ça.
-Mais non. Rigolais je sans le vouloir. In Sha Allah tu ne vas pas mourir pendant cette nuit et In Sha Allah tu n'iras pas en enfer.
-Est-ce que tu me pardonnes ?
-Il est devoir à l'homme modèle de pardonner à sa femme quand celle-ci lui demande aussi gentiment pardon. Souris je. Surtout quand elle respecte aussi bien la religion. Lui tendis je la main pour qu'elle se relève. Je te pardonnes sans rancune Khadija.
-Tu sais pour le kiosque, c'est pas grave. On s'en est toujours sorti et on s'en sortira à nouveau.
-Oui. Fis je simplement en fermant le Coran lorsqu'elle s'assoit en face de moi.
-La Sourate 4 Verset 114 dit << Il n'y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l'un d'eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l'agrément d'Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme.>> Sourit elle.
-Serais tu en mesure de m'ordonner une charité ou de me conseiller une bonne action ?
-Je sais que tu as mémoriser le Saint Coran et moi non mais fait un peu semblant de ne rien savoir d'accord ?
-Oui. Répondis je amusé.
-Alors je vais jouer à Sais-tu version Islamique d'accord ?
-D'accord et j'ai le droit de dire oui quand je sais ?
-Non, toi tu as juste le droit de dire que tu ne sais pas et même quand tu sais tu ne sais pas. Ok ? Dit elle sérieusement.
-Ok alors je suis dans une position où je ne sais rien de la religion.
-Exactement alors je commence. Tu savais que lorsqu'un musulman prie sincèrement pour son frère sans rien attendre en retour, un ange dit " à toi aussi la même chose " ?
-Oui je...non. Bien-sûr que non, je ne le savais pas. Rétorquais je en remarquant le regard meurtrière qu'elle m'a lancé ce qui lui fait éclater de rire.
-Le prophète Sws a dit << Celui qui a eut l'intention de faire une bonne action mais qu'il n'a pu le réaliser, Allah SWT le lui inscrit comme une action entière.>>
-Ah.
-Karim sois au moins un peu crédible s'il te plaît. Me supplia t'elle presque. Quand tu dis ''Ah'' on dirait que je t'ennuie.
-Quoi ? Soubkhanallah, tu ne m'ennuies pas au contraire. Tu ne sais pas le bien que ça me procure de t'entendre dire toute ces belles choses. Avouais je sincèrement.
-D'accord. Sais-tu que si le musulman commet un péché l'ange qui se trouve à gauche prend la plume et la suspend pendant 6 heures, attendant qu'il regrette sincèrement son acte et demande le pardon à Allah. S'il le fait, l'ange jette la plume mais s'il ne le fait pas l'ange n'enregistrera qu'un seul péché.
-C'est pourquoi mon maître me disait toujours qu'il est facile d'entrer au paradis, ce qui est difficile c'est d'entrer en enfer.
-Karim !
-Ah j'avais oublié, c'est vrai. Excuse moi. Rigolais je.
-C'est pas drôle, je m'en vais. Dit elle en voulant se lever pour partir
-Non. Non attends. Je te promets de ne plus rien savoir. Je te promets. Répétais je.
-Alors pourquoi tu souris ?
-Parce que...parce que je ne savais pas que tu pouvais être aussi capricieuse pendant ta période.
-D'accord. Tu trouves que je suis capricieuse. Je vois.
-Attends s'il te plaît. Pardonnes moi. Maintenant je vais être sérieux et même quand je sais, je ne sais pas. Dis je en faisant mine d'être sérieux.
-Ok, je te laisse une chance. S'assoit t'elle. Le prophète Sws a dit <<Je suis garant d'une demeure au sein du paradis pour celui qui renonce à la polémique même en ayant raison.>>
-Ah bon. Ça je le savais pas. Mentis je.
-C'est vrai ? Oui ! Tappe t'elle des mains.
-Tu connais l'histoire d'un homme qui gagne 1000 hassanats ( bonne action) par jour ?
-Non. Par jour tu dis ? Mais c'est énorme.
-Un homme a demandé au Prophète Sws comment l'un d'entre nous peut-il gagner 1000 bonnes actions et le Prophète a dit << Il fait 100 Tasbih (Soubkhanallah) et il lui est inscrit 1000 hassanats ou il lui est enlevé 1000 péchés.>>
-Allahou Akbar. Prononce t'elle émerveillée. Et on le fait avec un chapelet ou à la main ?
-Avec le chapelet c'est plus vite mais moi je préfère les mains parce qu'ils vont témoigner au jour de la résurrection.
-C'est vrai que ça serait beau que nos mains témoignent un jour à ça. Ma Sha Allah.
-Mais Khadija je préfères que tu fasses 10 Soubkhanallah en le prononçant très bien plutôt que 100 Soubkhanallah sans vraiment savoir ce que tu dis parce que là pour moi personnellement il y a pas de merites.
-Oui t'inquiètes pas quand je le ferais, je ne vais pas me précipiter In Sha Allah.
-Sinon, j'ai encore mieux.
-Dis moi s'il te plaît.
-De nombreux hadiths incitent à invoquer pour les musulmans après avoir invoqué pour soi-même car cela est un moyen de récolter d'immenses récompenses. Le Prophète Sws a dit que <<Quiconque demande pardon pour les musulmans et les musulmanes, obtiendra une récompense pour chacun d'entre eux.>>
-Mais c'est gigantesque ! Fit elle en mettant ses deux mains sur ses joues.
-Une phrase qui dépasse à peine deux lignes. Combien de récompenses obtiens tu ? Compte, depuis Adam jusqu'au jour de la résurrection. Pour chaque musulman, tu obtiens une récompense. Des millions voir presque des milliards de récompenses avec une seule invocation.
-Mais si tu dis ça, beaucoup de personnes le diront simplement pour avoir la récompense.
-Hum. Souris je. Khadija tu oublies qu'Allah est Clairvoyant, Omniprésent et Connaisseur de tout ce que nous faisons. On ne peut pas le super, Soubkhanallah, loin de moi cette idée d'ailleurs.
-Allahou Akbar. Point de divinité apart Lui.
-Il est Allah, Unique sans associé.
-Tu m'as pas encore dit qu'elle était cette invocation Karim ?
-Allahouma ghfir Al mouslimin Wal mouslimate, Al mou'minin Wal mou'minate, Al ahya minhom Wal amwate ce qui veut dire « Ô Allah, pardonne aux musulmans et aux musulmanes, aux croyants et aux croyantes, aux vivants parmi eux ainsi qu’aux morts.»
-Je comprends mieux pourquoi on a toute ses récompenses. Cette invocation, elle est complète.
-Je te le fais pas dire. Allez, on va descendre pour voir si on peut encore récupérer quelques choses dans le kiosque. La pluie s'est dissipée.
-Karim ne ramène pas ça sur le tapis, tu sais très bien qu'elle est en morceau.
-C'est vrai. Soupirais je. Bon bah je vais faire ma prière de Gué (Isha) et de Chafa-witr alors.
-Après on ira faire une promenade ? Enfin si tu veux.
-Il y a pas de soucis Khadija. Laisse moi faire ma prière et on y va.

Elle hoche la tête avant de s'éclipser tandis que j'étalais mon tapis pour débuter ma prière.

-Khadija ! J'ai fini. On y va ? Dis je en sortant de ma chambre.
-Oui ! Répond t'elle en épinglant son voile.

Je fermais la porte à clé avant de ranger celle-ci dans ma poche et elle descendit suivit de moi.

-Il fait sombre ! Dit elle une fois dehors en prenant ma main.
-Les lumière des poteaux sont éteints. On arrive à peine à voir et c'est désertique ici.
-On remonte Karim ! C'est pas sûr. On ira à la terrasse c'est mieux.
-Tu as raison. On retourne à la maison.

C'est à ce moment que la voiture de Paul s'arrêta juste devant nous pendant que nous étions sur le point de prendre la ruelle qui était un raccourci pour rejoindre notre domicile.

-Salut ! Dit il simplement.
-Salut. Répondis je.
-Salut Paul. Comment va ta sœur ? Karim t'a appelé plusieurs fois mais tu n'as pas répondu.
-C'est vrai. Véro s'est réveillé, elle va bien mais elle est toujours à l'hôpital.
-Alhamdoulilah. Dit elle.
-On y va ! Ordonnais je à Khadija.
-Karim mais qu'est-ce qui t'arrive ? Demande Paul.
-Rien Paul. Fis je en tirant Khadija vers le chemin du retour.

Dans un instant où je ne m'y attendais pas, je sens qu'on retira ma femme de mes mains pour me prendre par le cou avant de poser ce qui semblait être une arme sur ma tempe. Je tournais légèrement la tête et vit aussi qu'un homme cagoulé tenait Khadija par les bras.

-Tu te tais ! Dit cet homme. Sinon on tue ton compagnon.
-À toi de même. Ajoute celui qui me tenait par le cou. Sinon on l'a viole. Ajoute t'il dans mon oreille.

Je perdis mon sang froid en entendant cette phrase et en voyant les larmes de Khadija mais quand je remarquais que la voiture de Paul était toujours présente, je poussais un soupire soulagé sachant qu'il allait me venir en aide. Les hommes qui nous tenait ne pouvait pas le voir étant donné qu'il avait éteint ses phares.

-Qu'est-ce que tu regardes ? Demande l'homme qui me tenait.

Il suivit mon regard et vit la voiture de Paul, je crois qu'il était sur le point de me lâcher pour courir mais il ressera à nouveau son étreinte quand Paul démarra sa voiture.

-Non mais je rêve ! Murmurais je sous le choc.






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Merci.  ;)

Karim, De Talibé à Multimillionnaire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant